Fiche de cours en philo : L'INCONSCIENT .
Extrait du document
«
• Si Descartes identifie conscience et psychisme, le penseur allemand Leibniz aborde vraiment le
problème de l'inconscient sur le plan philosophique (§ 1).
• Freud divise le psychisme en psychisme conscient et inconscient, et définit l'inconscient à partir du
refoulement (§ 2).
Il montre la pleine légitimité de cette notion (§ 3).
• Actes manqués (§ 4) et rêves (§ 5) constituent les voies fondamentales d'accès à l'inconscient.
• Le freudisme représente un acquis irréversible (§ 6) sur le plan de la connaissance.
Néanmoins, les penseurs Alain et Sartre, désireux de préserver la liberté du sujet dans la sphère de la
morale, ont critiqué ce terme d'inconscient.
• Selon Alain (§ 7), il n'y a de morale possible que par référence au Je responsable et conscient.
• Également soucieux de préserver la liberté et la morale, Sartre, dans l'Être et le Néant, a soumis le
freudisme à un faisceau de critiques (§ 8)
a - la conscience connaît en réalité ce qu'elle refoule;
b - Freud a brisé le psychisme humain;
c - la psychanalyse représente le triomphe du point de vue d'autrui;
d - seule existe la mauvaise foi : l'inconscient n'existe pas.
• Soulignons, en conclusion, la triple blessure de l'humanité (Copernic, Darwin, Freud).
I — La découverte philosophique de l'inconscient
La philosophie classique n'a pas reconnu l'existence de l'inconscient.
Ainsi, Descartes, identifiant conscience et
psychisme, pose, d'un côté, la pensée qui se pense, le cogito entièrement transparent à lui-même et à son essence
et, d'un autre côté, les mécanismes corporels.
C'est ce que l'on appelle le dualisme cartésien.
Le mérite du philosophe allemand Leibniz (1646-1716) fut d'aborder vraiment le problème de l'inconscient, de s'en
faire l'explorateur.
Ce continent si mal connu, Leibniz le visite avec des pressentiments de génie, en particulier
lorsqu'il développe sa théorie sur les petites perceptions inconscientes.
Quand je me promène au bord de la mer, ma perception consciente du mugissement des vagues n'est-elle pas le
fruit de bien autre chose? En vérité, mille petites perceptions que je ne saisis pas clairement concourent à la
perception de l'ensemble.
La conscience claire et transparente à elle-même n'est pas le tout du psychisme : elle
n'est qu'un degré et un passage ; elle représente une éclosion et un moment.
Leibniz préfigure — sur le plan
philosophique tout au moins — les conceptions modernes.
II — Définition de l'inconscient
Ce qui est nouveau chez Freud, c'est que, au-delà du simple point de vue du bon sens commun affirmant qu'il y a
plus d'inconscient que de conscient dans la vie psychique, il définit l'inconscient à partir du refoulement.
Dans les
théories de Freud, l'inconscient, qui désigne un des systèmes de l'appareil psychique, contient des représentations
refoulées, c'est-à-dire des productions mentales que la censure, barrage sélectif engendré par l'éducation, la
société et l'expérience, maintient hors du système conscient.
Le refoulement est donc, au sens propre du terme,
l'opération par laquelle le sujet repousse dans l'inconscient des représentations susceptibles de provoquer du
déplaisir à l'égard d'exigences créées généralement par notre formation première.
Pour Freud, le sujet est ainsi l'unité
de trois termes : le Moi, conscience claire, un inconscient fait de pulsions, le Ça, et le Surmoi, intériorisation des
interdits parentaux.
Il faut distinguer non seulement le conscient et l'inconscient, mais aussi le préconscient, c'est-à-dire ce qui n'est
pas présent dans le champ actuel de la conscience, mais qui, en droit, est accessible au cogito transparent et
limpide.
On notera aussi l'existence d'un inconscient primitif qui contient l'ensemble des comportements vitaux élémentaires
(réflexes, instincts).
III — Légitimité de l'hypothèse de l'inconscient
L'hypothèse de l'inconscient est rigoureusement nécessaire : en effet, de nombreux actes psychiques (idées,
représentations, thèmes obsessionnels, etc.) apparaissent dans la conscience sans que nous puissions accéder
réellement à leur origine.
Les données psychologiques paraissent ainsi très lacunaires et même souvent
incompréhensibles.
Seule l'existence d'actes et d'états inconscients, venant s'interpoler entre ces données, peut
leur donner sens' et cohérence.
IV — Connaissance de l'inconscient : les actes manqués
Lorsque la censure relâche son action, l'inconscient fait irruption dans le conscient.
Les actes manqués, et surtout
les rêves, sont la voie royale qui mène à la connaissance de l'inconscient.
Les actes manqués représentent
l'irruption de l'inconscient dans la vie quotidienne.
Ce sont ces actes, innombrables dans la vie psychique, qui
manquent et ratent leur but intentionnel et expriment bien autre chose que lui : ainsi, les troublantes erreurs
d'écriture, les maladresses, les bris d'objet.
Il faut les prendre au sérieux, déceler leur sens et leur fonction chez
l'individu.
Car ils révèlent les secrets les plus intimes, souvent les mieux gardés de l'être.
Ils prouvent en tout cas,
chez les individus, l'existence du refoulement.
« Certains actes en apparence non-intentionnels se révèlent, lorsqu'on les livre à l'examen psychanalytique, comme.
»
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