Fiche de cours en philo : LE BONHEUR .
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SUJETS DE BACCALAURÉAT
- Le bonheur est-il le bien suprême? - Peut-on parler de bonheur d'une communauté? - Les méchants peuvent-ils être véritablement heureux? - Qu'est-ce qu'une vie heureuse? - Faut-il vouloir être heureux?
• Saisissez bien le passage de l'eudémonisme (§ 3, 4, 5) - c'est-à-dire d'une philosophie pour qui le but de la vie humaine est le bonheur -, qui caractérise la réflexion de l'Antiquité classique, à une vision moderne, parfois chrétienne, beaucoup plus pessimiste, considérant notre monde comme celui du malheur (§ 6). • Plaisir, joie et bonheur se distinguent profondément, ce dernier se définissant comme un état de satisfaction complète et de plénitude (§ 1). Le bonheur est également un accord entre les valeurs de l'homme et celles du monde (§ 2). • Dans l'eudémonisme antique, le bonheur est le bien suprême ( 3). Aristote décrit le bonheur comme contemplation et loisir (§ 3), Epicure le saisit comme un équilibre de l'âme et un calme spirituel, lié aux désirs naturels et nécessaires (§ 4). Enfin, les Stoïciens acceptent l'ordre divin, matrice de la liberté spirituelle (§ 5). • Le christianisme nous a apporté une vision très pessimiste des choses (§ 6). La doctrine de Kant se situe dans cette perspective, et le bonheur y est seulement un objet d'espérance (§ 7). • Quel pessimisme dans la pensée moderne, de Schopenhauer à Freud ! (Conclusion).
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• Saisissez bien le passage de l'eudémonisme (§ 3, 4, 5) - c'està-dire d'une philosophie pour qui le but de la vie humaine est le
bonheur -, qui caractérise la réflexion de l'Antiquité classique, à
une vision moderne, parfois chrétienne, beaucoup plus
pessimiste, considérant notre monde comme celui du malheur (§
6).
• Plaisir, joie et bonheur se distinguent profondément, ce dernier
se définissant comme un état de satisfaction complète et de
plénitude (§ 1).
Le bonheur est également un accord entre les
valeurs de l'homme et celles du monde (§ 2).
• Dans l'eudémonisme antique, le bonheur est le bien suprême (
3).
Aristote décrit le bonheur comme contemplation et loisir (§
3), Epicure le saisit comme un équilibre de l'âme et un calme
spirituel, lié aux désirs naturels et nécessaires (§ 4).
Enfin, les
Stoïciens acceptent l'ordre divin, matrice de la liberté spirituelle
(§ 5).
• Le christianisme nous a apporté une vision très pessimiste des
choses (§ 6).
La doctrine de Kant se situe dans cette
perspective, et le bonheur y est seulement un objet d'espérance
(§ 7).
• Quel pessimisme dans la pensée moderne, de Schopenhauer à
Freud ! (Conclusion).
I - Plaisir - Joie - Bonheur - Béatitude
Le bonheur (étymologiquement : bonne chance), état de satisfaction complète et de plénitude, est distinct du
plaisir, bien-être agréable essentiellement d'ordre sensible.
Si le premier correspond à un complet repos et se donne
comme l'éternité même, le second appartient à l'ordre du temps : c'est un mouvement et un dynamisme que
l'imagination et la mémoire amplifient et prolongent.
Mais le bonheur se distingue aussi de la joie.
Alors que le plaisir est fragmentaire, la joie est un état affectif global
et total.
Elle représente bien, comme l'a vu Spinoza, un passage d'une perfection moindre à une perfection
supérieure, un état où la puissance d'agir de mon corps est augmentée, où domine en moi un sentiment de
puissance et de force.
Or le bonheur n'est précisément pas un passage : la joie est dynamique alors que le bonheur
est statique, tout comme la béatitude, cette félicité et ce bonheur parfait.
« Le bonheur...
n'implique ni mouvement ni passage ni progrès, mais une absolue stabilité et un complet repos.
C'est
une totale suffisance en soi-même.
Il est donné entièrement tout d'un coup, et l'on ne conçoit pas qu'il vienne à
manquer.
» (J.
Lacroix, Le sens du dialogue, Editions de la Baconnière, Neuchatel, avril 1962)
II - Le bonheur est un accord
Or, ce plein, repos qu'est le bonheur suppose un accord et une harmonie : une unité entre les valeurs de l'homme et
l'ordre du monde et des choses.
Pour qu'il y ait bonheur, ne faut-il pas, en effet, que s'opère une rencontre entre
les choix et les valeurs de l'être humain, d'une part, et l'ordre universel, d'autre part? Le bonheur est cette harmonie
et cet accord entre les deux ordres, unité que nous allons trouver dans les philosophies classiques du bonheur
«Pour un homme donné, le bonheur, entendu dans son sens le plus classique, est la jouissance de l'accord qui
s'établit entre l'ordre de ses valeurs et l'universel qui le transcende et l'englobe, que l'on peut appeler
symboliquement l'ordre du monde.
» (R.
Polin, Le bonheur considéré comme l'un des beaux arts, PUF, 1965)
III - L'eudémonisme antique
Aristote et le bonheur de la vie contemplative
Le bonheur est-il le bien suprême? L'eudémonisme (du grec eudaimon : heureux) antique va répondre
affirmativement à cette question.
L'eudémonisme est la doctrine morale affirmant que le but de l'action humaine est
le bonheur.
Chez tous les philosophes anciens, le bonheur, fin de l'action, apparaît comme un accord entre l'homme
et les choses.
Les eudémonistes divergent seulement sur les moyens de parvenir au bonheur et à, la complète
satisfaction.
Aristote voit nettement dans le bonheur la fin de la vie.
Dans l'Éthique de Nicomaque, il pose la question : quel est
le souverain bien de notre activité? C'est le bonheur.
Or, ce dernier consiste dans l'activité la plus parfaite de
l'homme, c'est-à-dire dans la vie contemplative.
« Cette activité (contemplative) est par elle-même la plus élevée de ce qui est en nous; l'esprit occupe la première
place; et, parmi ce qui relève de la connaissance, les questions qu'embrasse l'esprit sont les plus hautes.
Ajoutons
aussi que son action est la plus continue; il nous est possible de nous livrer à la contemplation d'une façon plus
suivie qu'à une forme de l'action pratique...
Ce qui est propre à l'homme, c'est donc la vie de l'esprit, puisque l'esprit
constitue essentiellement l'homme.
Une telle vie est également parfaitement heureuse.
» (Aristote, Éthique de
Nicomaque).
»
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