Fiche de cours en philo : LA SOCIETE .
Extrait du document
«
• L'étude de la société et de l'État sont indissociables (quelle
forme d'État est en effet souhaitable pour la société?).
Nous
étudions ici le problème (théorique) de la nature sociale de
l'homme et réservons à l'analyse de l'État (p.
160) le thème des
grandes doctrines politiques concernant le gouvernement de
l'État.
• De même, lisez la fiche consacrée à «Nature et culture» qui
traite en fait le même problème : la consubstantialité de l'homme
et de la société.
• La société se définit comme le milieu humain dans lequel est
intégré tout homme.
Ce milieu est structuré par des institutions
(§ 5) et il permet les échanges réguliers entre les hommes.
On
peut ainsi affirmer que l'homme est un être social ou politique (§
1) et que l'individu isolé n'existe pas, selon la théorie justement
développée par Marx et Engels (§ 2).
• Le lien indissoluble avec le milieu n'est d'ailleurs pas le privilège
de l'espèce humaine : la société est immanente à la vie, et
toutes les espèces sont sociales (§ 3).
• Néanmoins, ne confondez pas la société humaine et le groupe
animal.
Ils se distinguent à plusieurs titres
a - le groupe animal est statique alors que la société humaine
est dynamique (§ 4) ;
b - le groupe animal est en effet gouverné par l'instinct alors que
les sociétés humaines sont régies par des «institutions», c'est-àdire des habitudes sociales ou des lois.
Or les institutions sont
mobiles.
• En définitive, la société est entièrement productrice de nos
existences (§ 6).
1 - L'homme est un animal politique (Aristote)
Parler de société, c'est évoquer le milieu humain dans lequel est intégré tout homme.
Qu'est-ce qu'une société (par
opposition à la société en général) ? Un ensemble d'individus entre lesquels existent des rapports organisés et des
échanges de services.
Ce groupe forme une réalité spécifique, irréductible aux individus qui le composent.
Les faits
sociaux se présentent en effet comme des manières d'agir, de penser et sentir, existant en dehors des consciences
individuelles et ne pouvant se ramener à elles.
Aussi la réalité sociale est-elle sui generis : sa nature et ses lois ne
sont pas réductibles à celles de la psychologie individuelle.
Elle forme l'objet de la sociologie, terme créé au xixe siècle par Auguste Comte.
Mais déjà Aristote (385-322 av.
JC) avait mis en évidence la nature sociale de l'homme, cet animal politique (polis,
en grec, signifie cité).
L'homme n'est vraiment lui-même qu'au sein de la cité et de la société où il peut développer
ses facultés morales.
« Celui qui, par son naturel, et non par l'effet du hasard, existerait sans aucune patrie, serait un individu détestable,
très au-dessus ou très au-dessous de l'homme...
Celui qui serait tel par sa nature ne respirerait que la guerre,
n'étant retenu par aucun frein, et, comme un oiseau de proie, serait toujours prêt à fondre sur les autres.
Aussi l'homme est-il un animal civique, plus social que les abeilles et autres animaux qui vivent ensemble.
»
(Aristote, Politique)
II - L'individu isolé n'est qu'une abstraction
Cette vision de l'homme comme animal social ou politique est fondamentale.
L'être humain est, en effet, toujours
inclus dans une organisation déterminée et l'individu en tant que tel est une abstraction.
De ce point de vue, l'idée
développée par Marx et Engels à partir de 1845 est pertinente : c'est la société qui produit l'homme en sa qualité
d'homme.
En 1857, Marx reprendra textuellement l'expression d'Aristote l'homme est un animal politique.
Il ne peut
s'individualiser que dans la société, qui le crée et l'engendre.
«L'homme est, au sens le plus littéral du terme, un animal politique, il est non seulement un animal social, mais un
animal qui ne peut s'individualiser que dans la société.
L'idée d'une production réalisée par un individu isolé, vivant
en dehors de la société...
n'est pas moins absurde que l'idée d'un développement du langage sans qu'il y ait des
individus vivant et parlant ensemble.
» (Marx, Introduction générale à la critique de l'économie politique)
III - La société est une réalité primitive
Mais il ne faut pas se méprendre sur la nature profonde de la société.
Si l'essence de l'homme est sociale, si
l'individu isolé n'est qu'une abstraction, ce lien indissoluble avec le milieu n'est pas le privilège de l'espèce humaine :
toutes les espèces sont sociales.
La société est une réalité primaire, et l'ordre de la culture est immanent à toute la.
»
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