Fiche de cours en philo : LA RELIGION .
Extrait du document
«
• Il s'agit ici de décrire le phénomène religieux, présent dans
toute société humaine, ainsi que les croyances qui s'y
rattachent (§ 1 à 5).
Faut-il, par ailleurs, accorder créance à la
critique de l'illusion religieuse, telle qu'elle est développée chez
Feuerbach, Marx et Freud (§ 6, 7 et 8) ? A chacun de décider,
en son âme et conscience.
• La religion ne se confond pas avec la magie, ensemble de rites
et de procédés occultes (§ 1).
C'est un système solidaire de
croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées (§ 2).
La distinction du profane et du sacré (§ 3) commande, par
conséquent, l'être du phénomène religieux.
• Bergson, en des analyses célèbres, dans Les deux sources de
la morale et de la religion, a souligné la dualité d'aspects de la
réalité religieuse : la religion statique (§ 4), essentiellement
sociale, à finalité adaptative et pratique, se différencie de la
religion dynamique, d'essence purement mystique (§ 5).
• La critique de l'illusion religieuse, développée dès l'Antiquité, a
connu un tournant décisif avec Feuerbach (§ 6), ensuite avec
Marx, qui a souligné que la religion crée véritablement un monde
inversé (« la religion est l'opium du peuple!» § 7), et, enfin, avec
Freud, pour qui l'illusion religieuse devrait être dépassée (§ 8).
1 - Religion et magie
La religion ne se confond pas avec la magie, cet ensemble de rites et de savoir-faire, cet art d'agir sur la nature par
des procédés occultes et d'y produire ainsi des effets extraordinaires : le magicien force le consentement de la
nature et tente d'enchaîner les forces surnaturelles et le monde invisible des esprits.
La religion, plus désintéressée,
se borne à implorer la faveur des dieux sans jamais les contraindre.
Mais la religion et la magie diffèrent aussi par leur objet.
Le monde invisible sur lequel doivent agir les rites magiques
n'a rien à voir avec la dignité éminente du « Dieu-Personne », qu'implore le croyant avec humilité et respect.
«Le magicien n'a pas affaire à une personne; c'est au contraire à la personnalité du dieu que la religion emprunte sa
plus grande efficacité.
» (Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion)
II - Définition de la religion
L'étymologie du mot religion donne bien à voir cette notion de respect qui y est contenue.
Si la plupart des Anciens
tirent en effet religio de religare et y voient l'idée d'un lien qui nous unit à la divinité, certains rattachent religio à
religere, qui signifie vouer un culte et respecter.
On trouve ainsi dans l'idée de religion le thème d'une obligation
envers les dieux.
La religion peut être envisagée sous un double aspect : d'une part, comme institution sociale et objective, et,
d'autre part, comme système individuel de croyances.
Une des meilleures définitions de la religion est celle de Durkheim
« Une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c'est-à-dire
séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée Eglise, tous
ceux qui y adhèrent.
» (Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse)
III - Le profane et le sacré
La religion, nous dit Durkheim, est un système de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées.
Effectivement, toute religion est administration du sacré, toute conception religieuse du monde implique la
distinction du sacré et du profane.
Qu'est-ce à dire exactement?
Profane vient du latin pro fanum (devant le temple).
Le profane, c'est donc, étymologiquement, ce qui est à
l'extérieur du lieu consacré, par opposition au sacré, qui appartient à un ordre de choses séparé, réservé et
inviolable.
Comme le note Durkheim, sacré et profane sont deux termes corrélatifs qui n'ont de sens que l'un par
rapport à l'autre et forment un cadre essentiel de la pensée.
Ce qui ne signifie pas que la notion de sacré soit très
claire : en fait, le sacré est une qualité que les choses ne possèdent pas par elles-mêmes, mais qu'une grâce
mystérieuse vient leur ajouter.
C'est donc la propriété stable ou éphémère de certaines choses (les instruments du
culte), de certains êtres (le roi, le prêtre), de certains espaces (le temple, l'église, le monastère...).
Qualité produite par une grâce, le sacré est, pour le croyant, source de toute efficacité.
C'est une force avec
laquelle l'homme doit compter, une énergie incompréhensible et dangereuse qui vivifie l'expérience religieuse.
«Le domaine du profane se présente comme celui de l'usage commun, celui des gestes qui ne nécessitent aucune
précaution et qui se tiennent dans la marge souvent étroite laissée à l'homme pour exercer sans contrainte son
activité.
Le monde du sacré, au contraire, apparaît comme celui du dangereux et défendu : l'individu ne peut s'en
approcher sans mettre en branle des forces dont il n'est pas le maître et devant lesquelles sa faiblesse se sent.
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