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Faute, défaut, vice et vertu

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« Expliquez au moyen d'exemples ce que vous entendez par les termes « faute », « défaut », « vice » et corrélativement par le terme « vertu ». INTRODUCTION.

— On parle beaucoup de la nécessité d'un redressement moral de la France.

Ce travail exige sans nul doute à la base une connaissance plus nette et plus vécue des notions morales.

Il faut que faute morale, défaut, vice, vertu, ne soient plus de simples mots, trop couvent vides de sens précis pour ceux qui les prononcent, mais qu'ils expriment pour eux des réalités, dont les unes sont à combattre, et la dernière à pratiquer. C'est pour contribuer à cette formation à la fois théorique et pratique qu'on met les enfants en garde contre deux genres de fautes, contre doux défauts qui peuvent aisément devenir des vices : l'inconstance et la déloyauté, et qu'on leur recommande les deux vertus opposées : la ténacité et une entière loyauté. En nous inspirant de ces exemples, nous allons essayer à notre tour d e nous faire une juste idée des notions morales qu'elles représentent. I.

— FAUTE, DÉFAUT, VICE. A.

C'est jour d'examen au collège : tel élève qui se classe ordinairement en rang assez médiocre, car il est peu laborieux, désirerait être admis, et même assez avantageusement, par crainte des reproches paternels...

Or, devant la question posée, il reste court... Une idée lui vient : son livre est là, dans son pupitre; s'il profitait d'une distraction du surveillant.

Mais sa conscience proteste : la tromperie, le tort fait aux camarades...

Il hésite, discute avec lui-même, puis cède à la suggestion mauvaise : faute morale de déloyauté. Il avait pourtant bien promis, au début de l'année, de travailler assidûment : il en avait compris la nécessité, le devoir, pour remplir son rôle d'écolier et plus tard d ' h o m m e : mais telle occasion est venue : et tel jour, sa mollesse naturelle aidant et s'en rendant parfaitement compte, il a volontairement perdu son temps, négligé une leçon, un devoir : faute morale due à l'inconstance et qui, d'ailleurs, par la faiblesse intellectuelle qu'engendre s a répétition, a mis notre étudiant sur le chemin d e la déloyauté d e tout à l'heure : tout se tient dans la vie morale. La faute morale, au sens formel et complet du mot, c'est donc un acte libre et volontaire, reconnu par la conscience comme opposé à la loi morale (c'est-à-dire violant l'ordre qui mène notre nature à la perfection qu'elle réclame, ordre imposé à nous comme tel par Dieu Législateur Suprême, et manifesté par la conscience). Elle est à la fois objective et subjective : si le second élément manquait, elle ne serait qu'une faute matérielle; et s'il existait seul, ce serait le résultat d'une conscience mal éclairée ou mal formée. B.

Ces fautes morales, on peut déjà le soupçonner par ce qui vient d'être dit, sont souvent engendrées dans tel ou tel individu par une mauvaise disposition naturelle, innée, qui tient au caractère primitif, au tempérament : cette tendance à tel acte moralement défectueux est le défaut; inconstance ou déloyauté natives, qui, en elles-mêmes, ne constituent pas une culpabilité morale, mais peuvent être la cause de défaillances plus ou moins nombreuses et volontaires. C.

Mais il est à craindre que des fautes morales répétées sur un point ne viennent à engendrer une habitude mauvaise, le vice correspondant.

Cette tendance acquise est le résultat d'actes d e déloyauté ou d'inconstance volontairement acceptés ou insuffisamment désavoués; d'où ses caractères essentiels : 1° elle porte avec plus de facilité, de force, de fréquence; 2° vers un désordre moral, un excès, connu et accepté comme tel; 3° elle constitue ainsi, par son origine, une mise en réserve volontaire d'énergie, une vitesse acquise vers une direction mauvaise. C'est pourquoi des actes de déloyauté fréquemment réitérés, une infidélité sans cesse renouvelée à- des résolutions prises, donnent sur la valeur morale et l'avenir d'un enfant de bien plus grosses inquiétudes que quelques défaillances passagères, parce que cela dénote en lui un potentiel en baisse. D'où la nécessité de combattre ces vices et, de les remplacer par les vertus opposées. Vertu Vice Honnêteté Responsabilité Prudence Tempérance Justice Courage Véracité Bonté Pudeur Droiture Grandeur Humilité Dignité Douceur Fidélité malhonnêteté irresponsabilité témérité Intempérance injustice lâcheté mensonge méchanceté impudeur opportunisme bassesse orgueil indignité dureté infidélité Etc. Par défaut (trop peu) Vertu Par excès (trop) crainte insensibilité avarice mesquinerie Petitesse d'âme flegme dissimulation rustre désagrément fourberie irresponsabilité Courage Tempérance Générosité Magnificence Grandeur d'âme Douceur Véracité Enjouement Amabilité Honnêteté Responsabilité Justice Droiture Humilité hardiesse débauche prodigalité vulgarité jactance irascibilité vantardise bouffonnerie flatterie scrupule culpabilité injustice subie opportunisme haine de soi injustice commise rigidité orgueil Etc.. »

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