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Faut-il toujours chercher à ne pas se tromper ?

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« Faut-il toujours chercher à ne pas se tromper? Se tromper, c'est être dans l'erreur.

Or l'erreur se définit par rapport à une vérité, à un jugement.

La définition même de l'erreur est acte d'un esprit qui juge vrai ce qui est faux.

Ne pas se tromper, c'est donc toujours adhérer au vrai et fuir l'erreur, le faux.

Quelle positivité pourrait-on donc trouver dans l'erreur? Mais peut-on réellement trouver une vérité si l'on ne connaît pas son opposé, si l'on ne se trompe pas? Et aussi peut-on toujours éviter de se tromper? L'erreur comme privation de connaissance Pour Spinoza, l'erreur n'a aucune positivité.

La vérité est à mettre à relation avec la connaissance. " Avoir une idée vraie ne signifie rien , sinon connaître une chose parfaitement, ou le mieux possible." Éthique L'erreur est alors une idée mutilée et confuse, c'est-à-dire incomplète et imprécise. montrer que ma connaissance est imparfaite. Me tromper, c'est alors Descartes voit dans l'erreur une adhésion à "certaines expériences peu comprises ou qu'on porte des jugements à la légère et sans fondement." Règles pour la direction de l'esprit Se tromper, c'est encore ne pas avoir pris le temps de bien réfléchir, de chercher une idée claire. L'erreur ne m'apprend rien, ne m'est pas utile. L'erreur comme chemin vers la vérité Pourtant savoir comment et où chercher la vérité si l'on ne sait pas tromper avant? Pour Bachelard, la connaissance ne peut être immédiate et pleine.

"Le réel n'est jamais "ce qu'on aurait pu croire" mais il est toujours ce qu'on aurait du penser", c'est-à-dire que la vérité ne se construit que par la prise de conscience de ces erreurs passées.

" En fait, on connaît contre une connaissance antérieure, en détruisant des connaissances mal faites." La formation de l'esprit scientifique.

Pour Bachelard, la connaissance scientifique ne peut pas faire l'économie de l'erreur.

Ces vérités ne sont jamais que provisoires et doivent toujours être remaniées. L'erreur est donc ce qui permet de construire la vérité, d'apprendre.

C'est en effet en se trompant qu'on peut rectifier nos jugements. L'erreur est un risque à courir La connaissance ce n'est pas seulement s'incliner devant une évidence claire.

Il est en effet très difficile de reconnaître une idée claire et distincte comme le veulent Descartes ou Spinoza.

Connaître, c'est aussi avancer des hypothèses et y croire.

Avoir peur de se tromper, c'est prendre le risque de ne pas avancer, de rester immobile.

Or, ce qui nous permet d'avancer, c'est la croyance, non pas la croyance naïve mais la croyance consciente du risque qu'elle prend, c'est s'engager dans une voie en sachant qu'elle ne mènera peut-être pas à la vérité. Se tromper, c'est peut-être faire preuve d'une connaissance imparfaite, imprécise.

Mais l'erreur est ce qui permet l'ascension vers la vérité, ce qui nous permet de prendre conscience de ce qu'il y a à changer, ce qu'il faut faire pour approcher toujours plus la vérité.

Mais, comment savoir où chercher la vérité avant de l'avoir trouvée? Il faut, de fait, faire des hypothèses.

Connaître, c'est aussi parier et risquer.

Toute connaissance est un mixte entre la science et la foi.

Et à ne pas vouloir se tromper, on finit souvent pas ne plus avancer, surtout dans un monde où le concept de vérité a perdu beaucoup de sa valeur.

En effet, pour Nietzsche "l'erreur est la condition de la vie", "elle est la matrice de toute connaissance", le monde connaissable lui-même repose sur une l'erreur. Spinoza, Éthique Descartes, Règles pour la direction de l'esprit Bachelard, La formation de l'esprit scientifique. »

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