Faut-il subir l'injustice ?
Publié le 18/12/2022
Extrait du document
«
Calliclès prône une vie de plaisir.
Il distingue la loi de la nature de la loi des
hommes.
La première équivaut à la loi du plus fort qui préconise que le meilleur ait
plus que le moins bon et le plus fort plus que le moins fort, tandis que la seconde,
celle que préconise Socrate, est créée par les faibles pour se protéger contre les
forts.
Elle domestique l’homme fort, c’est-à-dire celui qui est intelligent, courageux
et sait agir en politique.
Pour Calliclès, nature et loi se contredisent.
C’est le peuple
et les plus faibles qui décident de la loi en leur faveur, arguant que l’égalité est
nécessaire au bien de la société.
Calliclès veut mettre en évidence les bénéfices de
l’injustice qui apporte des avantages immédiats notamment la toute-puissance.
Ainsi, le tyran prend le pouvoir, impose ses lois, peut exiler ou exproprier un
homme comme bon lui semble.
De surcroît, ce tyran est respecté et envié.
Sans cette maîtrise de soi appelée tempérance, l’âme n’est guère qu’une passoire
destinée à rester toujours vide.
Le philosophe illustre la différence entre la vie
déréglée et la vie ordonnée grâce à la comparaison entre deux hommes.
L’un d’eux,
l’homme tempérant, a des tonneaux remplis de liquides précieux (vins, miel, lait…)
et vit tranquille, l’autre, l’homme passionné, a des tonneaux percés qu’il s’emploie à
remplir en vain.
Pour Socrate, il faut donc avant tout distinguer les plaisirs bons et
utiles des plaisirs nuisibles.
Les premiers sont ceux qui sont bons pour soi car ils
améliorent l’homme, et mènent forcément à une vie de justice et donc à une vie
heureuse.
Selon Socrate, il est impossible d’être heureux tout en étant injuste.
Ce dernier
affirme qu’en cas où un homme commettrait un crime, il serait malheureux, mais il
le serait seulement que davantage s’il demeure impuni.
En effet, malgré qu’elle
puisse être douloureuse, la punition est, selon lui, synonyme de justice et elle seule
peut procurer la délivrance du mal de l’âme.
Il va même jusqu’à dire que l’injustice
impunie est le premier et le plus grand des maux.
Mais encore, cela est, si cette
injustice est punie, car Socrate, à la base, qualifie déjà de laid et à plaindre, celui
qui commet l’acte injuste sans même savoir si celui-ci sera châtié ou non.
En grande
partie, son point de vue se retrouve particulièrement divergent et opposé à celui des
sophistes précisément Polus.
Pour ainsi dire, il paraît évident que ce dernier croit
que commettre l’injustice est un grand mal.
L'homme injuste est semblable à un malade pour plusieurs raisons.
La première est
évoquée par Socrate comme le silence que le malade pourrait garder relativement à
des maux très graves vis à vis de son médecin.
Cela signifie que l'homme injuste ne
reconnaît pas ses propres injustices lorsqu'il les commet en toute impunité.
L'homme injuste fait comme si tous ses crimes pouvaient être masqués aux yeux
des citoyens dans la mesure où il se croit tout permis sans avoir de compte à rendre
à personne.
D'autre part, la comparaison de l'injustice avec la maladie s'explique
par le fait que le remède est parfois pire que le mal et se soigner de l'injustice
reviendrait alors à souffrir davantage que de faire souffrir.
L'âme de l'homme injuste
est enfin comparée au corps de l'homme malade qui refuserait ce qui le soigne et en
même temps le fait souffrir.
C'est le fameux pharmakon, qui peut se traduire par le
poison et le remède, la drogue qui soigne et guérit de manière paradoxale.
Enfin, un
dernier argument qui justifie la comparaison de l'homme malade et de l'homme
injuste est celui de l'ignorance qui conduit l'un à ne pas reconnaître la valeur de la
santé, l'autre à ne pas savoir ce qu'est la justice véritable.
Selon Socrate, l’injustice est le plus grand des maux étant donné qu’agir
injustement est plus laid que de subir l’injustice.
Afin d'illustrer ses propos, celui-ci
le fait en définissant la laideur même de l’injustice.
En effet, le beau est bon et/ou
agréable.
Tandis que le laid est mauvais et/ou désagréable.
Cependant, agir
injustement n’est pas douloureux.
Agir injustement est conséquemment laid, car il
est plus mauvais.
Et ce mal qui est causé est le mal de l’âme.
Agir injustement ne
cause pas de douleur à soi-même, S'il n’y a pas de douleur physique, c’est que la
douleur est dans l’âme.
Pour Socrate, quand un agent fait une action sur une chose, l’effet produit sur cette
chose est de la même nature que l’activité qui l’a produite.
Puisque que le juste est
beau, donc utile, le fait de subir la justice est beau, tout comme le fait de châtié
justement.
Cette utilité est l’art de délivrer l’âme de l’injustice tout comme la
médecine délivre le corps de la maladie.
Si l’injustice est le plus laid des maux, la
justice est alors le plus grand des biens.
Ainsi, il vaut mieux être puni et libéré des
plus grands maux de l’âme que d’être injuste impunément et de vivre avec
l’injustice.
Pour Socrate, les biens empiriques ne peuvent pas être absolument bons.
La seule
chose qui peut être absolument bonne ses les valeurs dans l’âme.
Le bien de l’âme
(le moral) est plus importante que le bien du corps (le physique).
Pour lui le plus
important c’est l’harmonie de l’âme et c’est l’absence de contradiction.
Socrate
donne comme exemple le malade qui ne désire pas la potion, mais bien la santé et
les marins qui ne désirent pas....
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