Faut-il se méfier des apparences ?
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Apparence: Aspect extérieur d'une chose; façon dont elle se manifeste à nous.
Aspect trompeur des choses, par opposition à ce qu'elles sont réellement.
Du latin « apparere » qui signifie apparaître, l'apparence, c'est la manière dont une personne ou une réalité se
présente à notre vue.
Ce qui apparaît ou se manifeste à nos yeux, c'est l'aspect extérieur d'une chose.
Or, cet
aspect peut parfois être trompeur et même s'opposer à la réalité de la chose.
L'apparence peut donc être
mensonge, autrement dit s'opposer à la vérité, qui seule fait voir l'être authentique des choses.
DIRECTIONS DE RECHERCHE
Qu'est-ce qui peut amener à dire que les apparences peuvent être trompeuses ?
• Problématique nietzschéenne de l'apparence et de la vérité.
Cf.
Le problème de la vérité dans la philosophie de
Nietzsche
de Jean Granier (Éditions du Seuil) notamment le chapitre intitulé : Être et Interprétation.
" Faut-il " implique la référence à un devoir (par rapport au vrai ? au bon ? au beau ? à l'utile ?).
L'idée de
méfiance implique qu'il y aurait une force des apparences, que nous aurions tendance à leur faire confiance, et donc
que ne pas s'y fier réclamerait un certain travail, ou au moins une attitude.
D'où vient cette force des apparences ?
Comment peuvent- elles usurper le réel et nous séduire ? Ne sont-elles pas le seul moyen de connaître le réel, en
étant le premier contact que l'on a avec lui ? En tant que simple observation, ne faut-il pas les remettre en cause ?
Se méfier des apparences, n'est-ce pas nécessaire dans une quête de l'exactitude et de la vérité ? Le doute
cartésien ne récuse l'apparition que pour mieux en fonder la justesse : Descartes commence par accepter, sur sa
seule apparition, le je pensant, puis l'idée de Dieu en tant qu'elle est idée d'un être infini dans mon esprit fini
(pourtant, cette idée m'apparaît), puis la réalité du monde sensible parce que Dieu n'est pas trompeur.
Y aurait-il
alors une différence entre l'apparence (qui ne serait qu'apparence, sans vérité derrière) et l'apparition (puisqu'il faut
bien que la vérité apparaisse) ? L'apparence est-elle l'immédiat, tandis que l'apparition serait le fruit d'un travail ?
Mais quoi de plus immédiat que le Cogito ? Faut-il alors penser en termes de vérification ? L'attitude de Hume est un
retour aux apparences, aux phénomènes (une réduction pour parler comme Husserl), débarrassés de ce que notre
imagination y ajoute (la causalité notamment).
La vérité est dans l'apparence en tant qu'elle est le donné, du moins
en théorie.
Dans la pratique, nous avons besoin de dépasser l'apparence pour vivre, mais non pas en lui enlevant
quelque chose, mais bien au contraire en y ajoutant les liens entre phénomènes, qui ne nous sont jamais donnés.
[Introduction]
La notion d'apparence interroge d'emblée notre sens de la réalité, notre capacité à nous représenter les choses
telles qu'elles sont, et par là même notre exigence de vérité.
D'un côté, nous ne voyons que des apparences, et ce
sont elles qui nécessairement guident et initient n'importe quelle démarche de connaissance.
On ne peut que partir
d'elles, donc d'une certaine façon s'y fier, puisqu'en les posant comme étape nécessaire de notre quête, c'est un
peu de notre confiance que nous leur attribuons : elles nous dirigent, nous orientent d'une certaine manière.
Pourtant, notre exigence même de vérité nous impose du même coup une méfiance envers des apparences que par
ailleurs nous savons bien ne pas être la réalité, ni cette essence une et immuable que nous posons au fondement
même de la vérité.
Les apparences sont trompeuses, disons-nous, et nous devons même nous en défier, voire les
défier, c'est-à-dire leur retirer notre confiance (nous en passer) et les mettre à l'épreuve de la réalité que nous
cherchons.
Pourtant, on ne peut que s'interroger sur le statut de cet être fondamental que l'on pose au fondement
des choses et que l'on distingue si radicalement des apparences.
Cet être qui apparaît de multiples façons peut-il
vraiment, légitimement, être séparé de sa manifestation et de son apparence? N'est-il pas justement par sa
manifestation même sans laquelle il ne serait rien?
Alors le problème se pose nécessairement de savoir quel statut et quelle valeur accorder aux apparences pour
prétendre connaître quelque chose.
Ainsi, de quelle manière ne pouvons-nous que nous fier aux apparences et comment cependant notre exigence de
vérité nous impose-t-elle de les dépasser? Comment toutefois devons-nous aussi réconcilier être et paraître pour
une meilleure saisie du monde qui nous entoure?
[1) Il est possible et légitime de se fier aux apparences.]
Ainsi, il est tout à fait possible, voire légitime de se fier aux apparences : notre monde est celui de l'apparence et
nous avons toutes les bonnes raisons de croire à celles-ci.
[a) Le primat de la sensibilité nous impose de commencer par les apparences :]
En effet, comment pouvons-nous appréhender les choses qui nous entourent autrement qu'à travers leurs
apparences? Il y a bien un primat de la sensibilité qui fait que c'est bien notre corps d'abord qui se met en rapport
avec le monde.
Ainsi, nous sentons par nos cinq sens ce qui, après seulement, pourra être connu.
Notre conscience
est bel et bien incarnée et il est impossible de se faire conscience pure d'emblée.
Il y a une étape nécessaire et
fondamentale qui fait que notre
première approche est sensible et que nous ne pouvons que croire avant de savoir.
L'idée même d'une connaissance
(cognosco : j'apprends à connaître) qui pourrait se passer de tout apprentissage paraît pour le moins fantastique et
douteuse.
Et la connaissance exige aussi une profondeur qui elle-même impose travail et médiation, donc des étapes
intermédiaires.
Sinon, tout comme le prisonnier de Platon, c'est la souffrance d'un éblouissement trop direct et.
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