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Faut-il revendiquer un droit a la passion ?

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« PREMIERE CORRECTION Analyse du sujet : ● Le sujet prend la forme d'une question fermée : il s'agira donc d'y apporter une réponse en « oui » ou « non » au terme d'une argumentation documentée. ● La question qui nous est posée est introduite par « Faut-il...

? » : elle nous interroge donc sur un devoir. ● La notion principale du sujet est la passion.

Tachons d'en esquisser les contours : ● La passion s'oppose à la raison en ce qu'elle relève des sentiment.

La passion amoureuse, la passion religieuse ou la passion pour la musique naissent avant tout d'un sentiment.

Elles ne relèvent pas d'un calcul ou d'une délibération de la raison : en ce sens, elles ne sont pas les produits d'une volonté ou d'un choix libre, ce qui nous invite à introduire une seconde opposition : ● La passion s'oppose en effet à l'action : la passion est subie.

Elle est passivité.

On tombe amoureux comme on est touché par la grâce divine.

Elle n'est cependant pas pure passivité au sens où le passionné ne ferait rien.

Elle est passivité au sens où il n'est pas en notre pouvoir de la contrôler.

En ce sens, elle est proche de la pulsion. ● Cette dernière nuance nous permet d'apporter une caractérisation plus précise de la passion : son caractère passif se traduit dans un abandon de soi dans l'objet de la passion.

Elle est fondamentalement perte de soi.

Elle n'est donc pas une simple fascination qui suppose une distance irréductible avec son objet mais engage totalement l'être.

Elle n'a en commun avec lui que la tension vers un objet. ● Un droit a pour objet d'apporter aux faits auxquels il s'oppose un correctif.

Il suppose une norme qui le légitime, c'est à dire, qui évalue en quoi il doit ou non y avoir correction du fait.

Le droit naturel sur lequel par exemple repose une partie de la déclaration des droits de l'homme s'appuie à l'origine sur la nature humaine : on en déduit des droits fondamentaux. ● Une norme et des droits ne sont nécessaires que parce que les hommes vivent en société : ils ont donc toujours pour objectif implicite de rendre possible cette vie en société. ● Revendiquer un droit suppose donc un fondement qui légitime cette revendication. Problématisation : Revendiquer un droit à la passion, d'après ce que nous avons dit, suppose que cette passion nous soit empêchée, interdite ou réprimée.

C'est pourquoi il faut rétablir un droit à être.

Ceci soulève deux problèmes : Premièrement, sur quoi fonder ce droit ? Qu'est-ce qui fondamentalement, a été lésé dans la répression des passions ? Deuxièmement, En supposant que ce droit soit établit, sera-t-il possible de l'appliquer ? En effet, si la passion naît sans qu'on puisse la contrôler, si elle relève de la pulsion, en quoi un droit à la passion pourrait-il aider celle-ci à s'exprimer ? Cela pose le problème de l'utilité et de l'applicabilité d'un droit à la passion. I – Sur quelle norme fonder un droit à la passion ? Référence : Nietzsche, Le problème de Socrate (§ 11) « J'ai donné à entendre de quelle façon Socrate fascine : il semblait être un médecin, un sauveur.

Est-il nécessaire de montrer encore l'erreur qui se trouvait dans sa croyance en la « raison à tout prix » ? - C'est une duperie de soi de la part des philosophes et des moralistes que de s'imaginer sortir de la décadence en lui faisant la guerre.

Y échapper est hors de leur pouvoir : ce qu'ils choisissent comme remède, comme moyen de salut, n'est qu'une autre expression de la décadence ils ne font qu'en changer l'expression, ils ne la suppriment point.

Le cas de Socrate fut un malentendu ; toute la morale de perfectionnement, y compris la morale chrétienne, fut un malentendu...

La plus vive lumière, la raison à tout prix, la vie claire, froide, prudente, consciente, dépourvue d'instincts, en lutte contre les instincts ne fut elle-même qu'une maladie, une nouvelle maladie - et nullement un retour à la « vertu », à la « santé », au bonheur...

Etre forcé de lutter contre les instincts - c'est là la formule de la décadence : tant que la vie est ascendante, bonheur et instinct sont identiques.

– » Le problème de Socrate est une violente critique adressée par Nietzsche à toute la tradition philosophique : celle-ci, et en particulier la morale, survalorise la raison contre les sens et les instincts.

Le paragraphe 11 souligne qu'opposer la raison aux instincts n'est pas possible puisque la raison n'est elle-même qu'un produit des instincts, une manifestation.

L'opposition de la raison aux instincts par Socrate ne dénote donc pas sa sagesse mais bien plutôt sa décadence maladive. [ rmq : ici, instinct = pulsion, « Trieb » en allemand ] Pour notre problème : s'il est illégitime d'opposer la raison aux instincts, il est alors en retour tout à fait légitime de revendiquer un droit aux pulsions ou aux instincts, et en particulier à la passion.

Sur quoi se fonde ce droit ? Sur le simple fait qu'il est impossible d'échapper aux pulsions.

Finalement, tout ascétisme est un frein à la vie et doit être abandonné.

La norme que nous cherchions sur laquelle appuyer une revendication au droit à la passion est, dans une perspective nietzschéenne, la vie. II – Un droit à la passion serait-il applicable ? Les passions semblent naître sans que l'on puisse y faire quoi que ce soit.

Il semble alors qu'un droit à la passion n'ait d'utilité que négativement, c'est-à-dire, ne les empêche ou ne les interdit pas.

Mais jamais il ne pourra les faire naître. Plus encore, si les passions naissent d'elles-même, toute répression contre elles apparaît inutile.

Corrélativement, s'il la répression ne peut pas tarir les passions, alors aucun correctif n'a à être apporté.

Autrement dit, le droit au passion est inutile parce que celles-ci naîtrons ou non, de manière totalement autonome. Ne faut-il pas justement nuancer ce caractère autonome des passions ? Le sont-elles complètement ? Partons d'un fait : un ascétisme soutenu, par exemple une éducation tournée exclusivement vers la raison et contre l'expression des passions réduirait probablement de manière considérable leur apparition, leur possibilité.

Mais alors : en retour, ne faut-il pas considérer qu'une éducation aux passions, par exemple une éducation de la sensibilité musicale, favoriserait la naissance de passions ? Dans cette perspective, le droit à la passion deviendrait un droit l'éducation des passions, c'est-à-dire, un droit à favoriser la naissance des passions. Serait-il alors applicable ? III – L'impossibilité d'un droit à la passion Le sociologue Pierre Bourdieu relève le fait suivant, que l'on pourrait nommer « cercle vicieux de la culture » : les groupes sociaux où il existe un besoin de culture ont conscience de ce besoin.

Inversement, les groupes sociaux dans lesquels aucun besoin de culture ne se manifeste n'ont pas conscience de cet absence de besoin.

Autrement dit, fovoriser l'accès à la culture n'influe en rien sur le besoin de culture.

L'idée d'un droit à la culture ou à l'éducation ne vaut que pour autant qu'il y ait déjà un besoin, ce qui n'est pas le cas. Quelles en sont les conséquences pour notre sujet ? Si nous transposons à notre problème ce raisonnement, un droit à la passion ou même un droit à l'éducation des passions n'influe en rien sur la naissance des passions.

Il n'a à nouveau que cet effet « négatif » consistant à ne pas réprimer les passions.

Il n'a en revanche pas d'utilité s'il s'agit de les favoriser. Par conséquent, tant que le fondement de ce droit reste, comme nous l'avons indiqué avec Nietzsche, la vie, il n'est pas applicable ou, en tout cas, n'a qu'une utilité réduite.

C'est alors sur ce fondement qu'il convient de revenir : le seul moyen de faire valoir un droit aux passions semble être le fait de poser les passions comme valeurs, c'est-à-dire, d'introduire un devoir des passions.

Se contenter d'ouvrir la possibilité des passions, c'est espérer rencontrer l'heureux hasard qui les fera naître.

Un droit à la passion n'a de sens que s'il est accompagné d'un devoir.

Cela revient à faire des passions la norme, ce qui n'est pas sans poser problème : comment affirmer en effet qu'il faut pratiquer la musique, qu'il faut aimer passionnément ? Etrange norme si elle n'est pas déjà accepté par qui si soumet.

Elle semble en tout cas absolument inapplicable et totalement arbitraire. Conclusion : Aucune norme ne semble pouvoir légitimer le fait qu'on revendique un droit à la passion, à moins de faire des passions elles-même la norme.

Dans ce dernier cas, elle deviennent religion de l'art, religion de la culture, etc.

ce qui suppose déjà l'accord ce qui en est l'adepte.

Nous sommes plongés dans un raisonnement circulaire jouant entre les fondements et l'applicabilité des normes.

Aussi devons-nous accepter qu'aucun droit ne peut légitimement être revendiqué, dans la mesure où le droit vise toujours une communauté d'hommes et non seulement un individu.

La passion ne saurait êtree rangé sous un droit ou une norme.

Elle se situe hors des problématiques de la communauté, pour antant qu'elle n'en entrave pas le fonctionnement.

Elle relève bien plutôt de l'individu qui choisit librement de s'ouvrir ou non la possibilité de voir naître en lui des passions. SECONDE CORRECTION I ntroduction P a r a d o x a l e m e n t l ' h u m a i n e s t le lieu de c onfrontation entre rais on et pas s ion.

Cette dernière, qu'elle revendique l'amour, la foi ou enc ore toute autre ac tivité, s e définit c o m m e s entiment puis s ant.

La philos o p h i e à l e p l u s s ouvent c ombattu c ette inc l i n a t i o n p a s s i o n n é e p r o p r e à l ' h o m m e e n d é n o n ç ant s on c arac tère négatif.

Kierkegaard voit en la vie du pas s i o n n é c e l l e d ' u n é g o ï s te et d'un narc i s s e , d ' u n d é b a u c hé.

Platon c o n d a m n e l a p a s s i o n a m o u r e u s e, es thétique (pas s i o n d e s c orps ), c ar e Si la plupart des p h i l o s o p h e s ne s ont pas tendres a v e c c e s e n t i m e n t e x a c erbé c ' e s t qu'ils le définis s ent le plus s ouvent c o m m e p a s s ivité, trouble de l'âme, manière de s ubir une c h o s e, une pers onne, un s entiment trouble et obs édant.

En un s e n s plus s p é c i f i q u e m e n t p h i l o s o p h i q u e , l a p a s s i o n e s t une erreur de jugement qui nous porte à dés irer c e qui es t c ontraire à notre nature et à c raindre c e q u i n o u s es t indifférent.

En c e s e n s , le s toïc i e n É p i c tète déc lare que « la pas s ion c ' e s t vouloir u M a i s alors , toute pas s i o n e s t-elle pros c rite parc e q u e j u g é e n é f a s te ? Peut-on interdire ou c ondamner alors de la pas s ion du Chris t, ou de c elle d'un individu pour un être ou une c h o s e qui donne à s a v i e p l u s d'intens ité et plus de bonheur, fut-il éphémère ou illus oire ? Faut-il revendiquer, c ontre tous c e s interdits et toutes c e s pros c riptions , un droit à l'erreur volontaire et à l'illus i o n n e m e n t ? - Premièrement, s ur quoi fonder c e droit ? Qu'es t-c e qui fondamentalement, a été lés é d a n s la répres s i o n d e s pas s i o n s ? - Deuxièmement, En s u p p o s ant que c e droit s oit établit, s era-t-il pos s ible de l'appliquer ? En effet, s i la pas s ion naît s a n s q u ' o n p u i s s e la c ontrôler, s i elle relève de la puls ion, en quoi un droit à la pas s ion pourrait-il aider c elle-c i à s 'exprimer ? Cela pos e le problème de l'utilité et de l'applic abilité d'un droit à la pas s ion. I – Sur quelle norme fonder un droit à la passion ? Pour certains stoïciens, les passions sont des perversions de la raison, au sens étymologique, des égarements de notre jugement qui nous écartent de nos devoirs naturels.

Ainsi d'après Cicéron, Zénon de Cittium, fondateur du stoïcisme, affirmait que « la passion est un ébranlement de l'âme opposé à la droite raison et contre nature » Tusculanes). ( Descartes considère, quant à lui, que la passion n'est pas mauvaise, pour peu qu'elle soit maîtrisée (Cf.

Traité des Passions).

Selon Spinoza, une passion est une idée confuse, essentiellement imaginaire et souvent abstraite, par laquelle l'esprit affirme une augmentation ou une diminution de la force d'exister de son corps (Cf.

Éthique III, définition générale des passions).

Par exemple, la Pitié est une passion puisqu'elle repose sur l'imagination confuse qu'un être qui est semblable à nous subit un mauvais sort, ce qui a pour effet immédiat de provoquer une tristesse.

Le désir confus de persévérer dans son être est pour cet auteur la passion la plus fondamentale, dont dérivent ensuite la joie et la tristesse, puis l'amour et la haine.

Reposant sur une incompréhension de la Nature et de soi-même, les passions sont subies plutôt qu'elles ne marquent la force d'âme de celui qui en est affecté, elles sont ainsi des affects passifs ayant pour conséquence naturelle la servitude. Elles sont opposées aux actions, aux vertus et à la liberté en général.

Il reste cependant possible de les maîtriser, non pas en leur opposant directement des raisonnements et la simple bonne volonté, ce qui est immémorialement inefficace, mais en leur opposant des affects actifs relevant d'une force d'âme véritable tels que la fermeté (ou courage), la générosité, l'acquiescement intérieur (acquiescentia in se ipso), sachant que ces vertus naissent quant à elles de la joie de comprendre les causes de nos déterminations et notamment de nos passions. Nous l ' a v o n s c ompris , c ' e s t tout une tradition qui s ' o p p o s e a u x s entiments pas s i o n n é s , prétextant leurs méfaits .

M a i s il n'en va pas de même pour Nietz s c he qui opère un renvers e m e n t d e v a l e u r s .

La pas s i o n n ' e s t autre que le s entiment naturel d'un individu qui aime la vie.

Le problème vient de la tradition elle-même (morale, religieus e) qui trans met, au fond, une haine de la vie, haine de s a fois o n n a n c e et de s o n e x h u b é r a n c e naturelle.

Voyons c e q u ' e n p e n s e l'auteur : « J'ai donné à entendre de quelle faç on Soc rate fas c ine : il s emblait être un médec in, un s auveur.

Es t-il néc e s s aire de montrer enc ore l'erreur qui s e trouvait dans s a c r o y a n c e en la « rais on à tout prix » ? - C'es t une duperie de s oi de la part des p h i l o s o p h e s et des moralis tes que de s 'imaginer s ortir de la déc a d e n c e en lui fais ant la guerre.

Y éc happer es t hors de leur pouvoir : c e q u ' i l s c h o i s i s s ent c o m m e r e m è d e , c o m m e m o y e n d e s alut, n'es t qu'une autre expres s i o n d e l a d é c a d e n c e - ils Ce texte trans met u n e v i o l e n t e c ritique à toute la tradition philos ophique : c elle-c i, et en partic ulier la morale, s urvaloris e la rais on c ontre les s e n s et les ins tinc ts .

Le paragraphe 11 s o u l i g n e q u ' o p p o s er la rais o n a u x i n s tinc ts n ' e s t pas pos s i b l e p u i s que la rais o n n ' e s t elle-même qu'un produit des ins tinc ts , une manifes tation.

L'oppos ition de la rais o n a u x i n s tinc ts par Soc rate ne dénote donc pas s a s a g e s s e m a i s bien plutôt s a d é c a d e n c e m a l a d i v e . Pour notre problème : s 'il es t illégitime d'oppos er la rais o n a u x i n s tinc ts , il es t alors en retour tout à fait légitime de revendiquer un droit aux puls i o n s ou aux ins tinc ts , et en partic ulier à la pas s ion.

Sur quoi s e fonde c e droit ? Sur le s imple fait qu'il es t impos s i b l e d ' é c h a p p e r a u x p u l s i o n s .

Finalement, tout as c étis m e e s t un frein à la vie et doit être abandonné.

La norme que nous c herc h i o n s s ur laquelle appuyer une revendic ation au droit à la pas s i o n e s t, dans une pers p e c tive nietz s c h é e n n e I I – Possibilité d'un tel droit ? L e s pas s i o n s s emblent naître s a n s que l'on puis s e y faire quoi que c e s oit.

Il s e m b l e a l o r s qu'un droit à la pas s ion n'ait d'utilité que négativement, c ' e s t-à-dire, ne les e m p ê c h e o u n e l e s interdit pas .

M a i s j a m a i s il ne pourra les faire naître. P l u s enc ore, s i les pas s i o n s nais s e n t d ' e l l e s - m ê m e s , toute répres s ion c ontre elles apparaît inutile.

Corrélativement, s 'il la répres s ion ne peut pas tarir les pas s i o n s , alors auc un c orrec tif n'a à être apporté.

Autrement dit, le droit au pas s i o n e s t inutile parc e que c e l l e s -c i naîtrons ou non, de manière totalement autonome. Ne faut-il pas jus tement nuanc er c e c arac tère autonome des pas s i o n s ? Le s ont-elles c o m p l è t e m e n t ? Partons d'un fait : un as c étis m e s o u t e n u , p a r e x e m p l e u n e é d u c ation tournée exc l u s i v e m e n t v e r s la rais on et c ontre l'expres s i o n d e s pas s i o n s réduirait probablement de manière c o n s idérable leur apparition, leur pos s ibilité.

M a i s alors : en retour, ne faut-il pas c o n s idérer qu'une éduc a t i o n a u x p a s s i o n s , p a r e x e m p l e u n e é d u c ation de la s e n s ibilité mus i c ale, favoris erait la nais s a n c e d e p a Dans c ette pers p e c tive, le droit à la pas s ion deviendrait un droit l'éduc ation des pas s i o n s , c ' e s t-à-dire, un droit à favoris er la nais s a n c e d e s pas s i o n s . L e s o c iologue Pierre Bourdieu relève le fait s uivant, que l'on pourrait nommer « c erc l e v i c i e u x d e l a c ulture » : les groupes s o c i a u x o ù i l e x i s te un bes oin de c ulture ont c o n s c i e n c e de c e b e s oin.

Invers ement, les groupes s o c i a u x d a n s les q u e l s auc u n b e s oin de c ulture ne s e m a n i f e s te n'ont pas c o n s c i e n c e de c et abs e n c e d e b e s oin.

Autrement dit, favoris er l'ac c è s à la c ulture n'influe en rien s ur le bes oin de c ulture.

L'idée d'un droit à la c ulture ou à l'éduc ation ne vaut que pour autant qu'i Quelles en s ont les c o n s é q u e n c e s pour notre s ujet ? Si nous trans p o s o n s à notre problème c e rais onnement, un droit à la pas s ion ou même un droit à l'éduc ation des pas s i o n s n'influe en rien s ur la nais s a n c e d e s pas s i o n s .

Il n'a à nouveau que c et effet « négatif » c o n s i s tant à ne pas réprimer les pas s i o n s .

Il n'a en revanc h e p a s d'utilité s 'il s 'agit de les favoris er. Par c o n s équent, tant que le fondement de c e droit res te, c o m m e n o u s l ' a v o n s i n d i q u é a v e c Nietz s c he, la vie, il n'es t pas a p p l i c able ou, en tout c a s , n'a qu'une utilité réduite.

C'es t alors s ur c e fondement qu'il c onvient de revenir : le s eul moyen de faire valoir un droit aux pas s i o n s s emble être le fait de pos er les pas s i o n s c o m m e v a l e u r s , c ' e s t-à-dire, d'introduire un devoir des pas s i o n s .

Se c ontenter d'ouvrir la pos s ibilité des pas s i o n s , c ' e s t es pérer renc ontrer l'heureux has ard qui les fera n Conclusion - Auc une norme ne s emble pouvoir légitimer le fait qu'on revendique un droit à la pas s ion, à moins de faire des pas s i o n s e l l e s - m ê m e s la norme.

Dans c e dernier c a s , elle deviennent religion de l'art, religion de la c ulture, etc .

c e qui s u p p o s e d é j à l ' a c c ord c e qui en es t l'adepte.

Nous s o m m e s p l o n g é s d a n s un rais o n n e m e n t c irc ulaire jouant entre les fondements et l'applic a b i l i t é d e s normes .

Remarquons c e p e n d a n t , e n a c c o r d a v e c Hegel ou Sc h o p e n h a u e r , q u e l a p a s s i o n e s t le moteur huma - Bien qu'auc un droit ne peut légitimement être revendiqué pour la pas s ion, dans l a m e s ure où le droit vis e toujours une c o m m u n a u t é d ' h o m m e s et non s e u l e m e n t u n i n d i v i d u , n o u s pourrions dire que tout c e q u i l ' e m p ê c he (la morale, c ertains p h i l o s o p h e s , les religions , la politique...) prend paradoxalement l'argument du bon droit.

La pas s ion ne s aurait être rangée s o u s un droit ou une norme.

Elle s e s itue hors d e s p r o b l é m a t i q u e s de la c ommunauté, pour autant qu'elle n'en entrave pas le fo. »

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