Faut il reprocher aux hommes de s'etre éloigné de la nature ?
Extrait du document
«
Analyse du sujet:
Le sujet interroge le rapport classique entre l'homme et la nature, et plus précisément
l'idée d'une véritable rupture de l'homme par rapport à un ordre naturel qui ne se serait achevée
qu'avec la modernité.
L'homme moderne est présenté comme l'achèvement d'un processus de civilisation ou
de culture qui inaugure une relation nouvelle de l'homme par rapport à la nature.
Mais elle peut
signifier deux choses:
en premier lieu, la nature peut désigner un ensemble extérieur dans lequel l'homme
comme tout animal est inclus.
L'homme moderne est celui qui s'est extirpé, arraché et donc émancipé
de cet univers et de ses contraintes.
cependant, la nature est aussi ce qui s'exprime dans l'intériorité même de
l'homme sous la forme de penchants.
Le règne naturel est assimilé au règne de
l'instinct.
Dire que l'homme s'est éloigné de la nature, ce peut être aussi dire qu'il s'est
éloigné de sa part naturelle, de ce que lui dictait l'instinct.
On peut mettre en doute que l'homme moderne soit plus éloigné de sa nature que
l'homme de l'Antiquité.
Mais le sujet nous invite à nous placer d'un point de vue moral.
Il faut savoir si
l'homme doit seulement s'éloigner de la nature, à quelle distance et de quelle nature on parle.
Elle
peut désigner un équilibre qu'il est dangereux de rompre comme le règne de la force et de la brutalité
dont l'homme doit se libérer.
Problématisation:
Il faut donc nous demander avant tout de quelle nature on parle.
Il ne s'agit pas de se
demander si l'homme doit retourner vivre dans la nature, c'est-à-dire abandonner la société
technique, mais s'il n'y pas un risque à oublier l'ancrage de l'homme dans la nature, le fait qu'il soit le
produit de l'évolution, qu'il est inscrit dans un ordre naturel.
Proposition de Plan:
1.
Quelle sortie de la nature ?
a)
L'homme ne se réalise pleinement dans son essence d'homme que par et dans la
communauté politique ou la cité.
Pour Aristote, en effet, l'homme est un animal
politique, il est destiné à vivre dans la cité modèle politique de la Grèce.
Mais dans la
philosophie d'Aristote cela n'implique pas une rupture, une émancipation par rapport à
la nature mais au contraire la réalisation de la nature humaine dans la cité.
L'homme
dans la cité bien loin de constituer un éloignement de la nature et au contraire son
insertion.
b)
La rupture état naturel/état politique ne deviendra le leitmotiv de la
philosophie politique qu'avec les théoriciens du droit naturel, ceux que l'on considère
comme les initiateurs de la politique moderne.
Or, il y a de grandes variations dans la
manière d'articuler le passage entre les deux états.
L'auteur qui a le plus mise en avant
la nécessité de sortir de l'état de nature est Hobbes dans le Léviathan.
Il conçoit cet
état comme un état de guerre entre chaque homme.
Mais s'il pense la sortie de la
nature par l'ordre juridique c'est parce qu'il présente l'état naturel comme un état sans
ordre où chacun se trouve ramené à sa propre individualité.
c)
Cela s'avère très éloigné d'une conception de l'homme naturel comme
précisément dans un ordre, voire un groupe dont il ne serait pas naturellement
émancipé mais devrait être libéré non pas soudainement mais par un processus
culturel.
L'homme à l'état de nature est alors présenté comme un sauvage conduit par
son seul instinct en opposition à l'homme civilisé, éduqué qui a appris l'usage de la
raison.
Or, en posant l'homme moderne occidental comme la figure de l'homme
universel, vision héritée de Kant, l'homme moderne fait de la sortie de la nature un
affranchissement.
On voit se dessiner trois conceptions du rapport nature/culture qui envisage la nature de l'homme de
façon très différente.
Mais l'homme moderne est celui qui place sa nature en dehors de la nature,
cela n'est-il pas une présomption vaine et dangereuse ?
2.
L'homme moderne est sorti d'un certain rapport à la nature
a)
Le nouveau rapport de l'homme à la nature, à son environnement est marqué
par la célèbre injonction cartésienne selon laquelle l'homme doit « se rendre comme
maître et possesseur de la nature ».
Cette nouvelle relation qui fait de l'homme celui
qui transforme la nature est à opposer à celle où c'était la nature qui donnait son
essence à l'homme, c'est-à-dire précisément sa place ( par exemple celle d'animal
politique).
Ainsi, l'homme moderne est celui qui a prétendu se situer au-dessus ou en-.
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