Faut-il reprocher au langage d'être équivoque ?
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PROBLEMATIQUE DE L'ELEVE: Ce sujet part d'un constat : le langage peut être équivoque c'est à dire à double
voir à de multiples sens.
En effet, si nous pouvons traditionnellement définir le sens des termes que nous utilisons,
bien souvent ces définitions rencontrent des limites et nous ne sommes jamais à l'abri des ambiguïté du langage.
Or,
ceci n'est pas sans poser des difficultés.
Si les sens peuvent être multiples cela peut bien souvent fortement altérer
notre compréhension ou nuire à la clarté de la communication entre les individus.
Nous pouvons alors saisir en quoi
cette dimension équivoque du langage peut faire l'objet de reproches.
Tout serait en effet plus simple si à chaque
terme, à chaque expression correspondait une définition claire et précise.
Vous pouvez penser ici par exemple à la
construction nécessaire d'un langage propre en mathématique afin de lever les ambiguïtés.
Néanmoins, cette
dimension équivoque ne fait-elle pas partie de la richesse du langage ? Réfléchissez ainsi à ce que peuvent être la
poésie et la littérature.
La beauté du langage poétique ne se nourrit-elle pas de cette dimension ? Parce que le
langage est équivoque il peut ouvrir à une multiplicité d'images, d'interprétations...D'autre part, il faudrait aussi se
demander si cette dimension n'est pas ce qui fait aussi la richesse et la possibilité de la réflexion et de la pensée.
Dans ses dialogues, Platon n'a de cesse de montrer que penser c'est définir et que le pensée n'est pas un résultat
mais un cheminement, une méthode (ce terme est construit à partir du mot odos en grec qui signifie chemin).
Le
langage s'offre ainsi à nous comme équivoque, mais pour cette raison s'offre également à nous la possibilité de
penser, de clarifier ses ambiguïtés.
Hegel montre comment il ne peut y avoir de pensée claire sans un langage clair
parce que les mots sont une mise en forme de la pensée.
L'instrument n'est pas clair
Parler présuppose qu'il y a une correspondance (au moins possible) entre le discours et la réalité.
Or, les définitions
de noms sont arbitraires.
Le même mot ne signifie pas la même chose pour tous les hommes, ni pour le même homme
à des moments différents.
Cette ambiguïté conduit à faire de faux raisonnements soit involontairement, soit
volontairement.
Les mots ne disent pas les choses
Il ne peut pas y avoir adéquation parfaite entre les mots et les choses.
En effet, les mots sont en nombre limité,
tandis que les choses sont infinies en nombre.
Par exemple, si je dis: "cet avocat est pourri".
Cette phrase est
équivoque car le mot "avocat" peut désigner plusieurs choses: l'homme de lois ou le fruit.
Les mots trahissent notre pensée
Qui n'a pas fait l'expérience de « chercher ses mots » ?
Cette expérience témoigne de l'existence d'une pensée antérieure à la parole, d'une antériorité à la fois de temps et
de causalité.
Il y a là quelque chose que nous pensons comme un « encore à dire », une sorte de pensée antérieure
à tout discours, même intérieur.
Tantôt nous ne trouvons pas les mots pour le dire soit parce que, jusqu'à présent,
cela n'a pas encore été dit et qu'il faudrait avoir recours à des mots nouveaux, soit parce que notre pensée refuse
de faire surface et d'émerger des profondeurs de l'esprit.
Tantôt nous trouvons les mots, mais, une fois ceux-ci
trouvés, nous avons le sentiment que le langage a pacifié notre pensée, qu'il l'a faite passer à l'être et au repos,
voire qu'il l'a pétrifiée.
L'équivocité du langage de l'inconscient
" Ca parle là où ça souffre": cet aphorisme de Jacques Lacan souligne la liaison étroite entre le langage et la
psychanalyse.
Lapsus, rêves, cure, tout se joue autour de la question du langage et de sa signification.
La révolution psychanalytique part d'une constatation dont toute l'oeuvre de Freud s'efforce d'administrer la preuve
en étendant ses recherches depuis le comportement du sujet individuel jusqu'aux manifestations culturelles de
l'humanité (art, religion, guerre, morale); l'homme n'est pas le centre de lui-même.
Il y a en lui un autre sujet que le
sujet conscient de la psychologie traditionnelle dont les racines sont à trouver du côté de la sexualité: l'inconscient.
La découverte freudienne n'est dont pas une recherche de type biologique ou physiologique, encore moins une
apologie des instincts, et le psychanalyste n'est pas tant à comparer à un explorateur de fonds inconnus qu'à un
linguiste tentant de déchiffrer des réseaux de signes et d'en interpréter le sens.
Ce qui a été "refoulé" continue de
fonctionner en dehors du sujet, et le nouveau sujet de cet "en dehors" est strictement ce qu'on nomme inconscient.
Une vérité, une conduite refoulée s'expriment ailleurs, dans un autre registre, en langage chiffré et clandestin.
Sous
la voix claire de notre conscience, murmure ou quelque fois crie une autre voix, celle d'une histoire très ancienne,
celle de notre passé individuel et plus généralement de notre culture qui nous conte des récits faits d'inceste, de
meurtre et de parricide.
Freud, nous donne donc à comprendre que l'homme est indissociablement un être de désir et un être de langage et.
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