Faut-il renoncer à ses désirs?
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Le désir revêt des formes diverses comme l'amour , la soif, la volupté, la curiosité, il est un moteur
essentiel qui pousse l'être humain à agir .En ce sens le désir est une force qui permet à l'homme de s'accomplir.
M
comme toute force, celle-ci doit faire l'objet d'un contrôle, d'une maîtrise .
Sans ce contrôle le désir peut facilement n
rendre esclave.
Ainsi il est nécessaire pour l'homme de maîtriser ses désirs s'il ne veut pas en devenir la proie.
Le désir
donc un être polycéphale car il revêt plusieurs formes : il y a donc des désirs .
Mais il est aussi une force : ce qui no
autorise à parler du Désir.
Ainsi la question est de savoir s'il faut renoncer aux désirs ou au Désir ? Dans le premier ca
s'agit de renoncer à certains désirs, dans l'autre il s'agit de renoncer à cette force nécessaire à toute action : un
renoncement est-il possible ?
I Quels sont les types de désirs ?
A : Epicure cherche à classer les désirs selon le critère de l'utilité.
Dans sa
Lettre à Ménécée Epicure montre qu'il existe des désirs superflus qui
s'opposent aux désirs naturels parmi lesquels on doit distinguer les désirs
nécessaires.
Or pour Epicure il faut se contenter du nécessaire.
Grâce à ce
critère ultime qu'est l'utilité tous les désirs ne se valent pas.
Par exemple, il
s'agira de préférer une douleur temporaire à un plaisir éphémère s'il s'agit de
parvenir à un plaisir durable.
Ainsi le plaisir consiste dans la jouissance
raisonnable de certains désirs.
Nous recherchons le plaisir quand son absence
nous cause de la souffrance.
Le sage ne saurait vivre sans désirs car il existe des désirs nécessaires c'està-dire ceux qui conduisent au bonheur.
Épicure constate que le plaisir, recherché par tous, est l'élément essentiel de
la vie heureuse.
Conforme à la nature humaine, il procure un critère parfait de
tous les choix que nous avons à faire.
Il réside dans la sensation qui, nous
mettant en rapport avec le monde, est la règle qui nous fait choisir ou
exclure.
Ce bien est inné et personnel, puisque chacun est juge de ce qui lui
convient : c'est de notre propre point de vue sensible que nous jugeons de
ce qui est pour nous un plaisir ou une douleur.
Ainsi, nous ne recherchons pas
les plaisirs qui engendrent de l'ennui, et l'on peut préférer endurer certaines
douleurs si elles sont le moyen d'accéder à un plus grand plaisir.
L'épicurisme
n'est pas une philosophie simpliste qui recherche le plaisir à tout prix et fuit la
douleur ; elle repose sur un principe de détermination, qui est la sensation, critère complexe d'estimation des
valeurs, puisqu'il aboutit à un paradoxe : "Nous en usons parfois avec le bien comme s'il était le mal, et avec le mal
comme s'il était le bien", (Épicure).
II Thérapeutique du désir : du renoncement à la maîtrise
A :Le stoïcisme ne prône pas la maîtrise des désirs.
Le sage n'est pas celui
qui domine ses désirs mais plutôt celui qui en est exempt.
Le désir chez les
stoïciens est de l'ordre de « ce qui dépend de nous ».
L'idéal apathique
consiste à affirmer que le désir est une maladie qu'il faut éradiquer.
• Pour la philosophie stoïcienne, le désir est dangereux, et il vaut mieux y
renoncer.
C'est la seule voie possible pour qui veut atteindre la sagesse qui
consiste en l'«ataraxie» ou absence de trouble, obtenue par la
reconnaissance rationnelle de la nécessité qui gouverne le monde.
• D'après Épictète, il y a deux sortes de désirs: les premiers portent sur «ce
qui ne dépend pas de nous»: notre corps, la richesse, la célébrité, le
pouvoir...
Désirer ces choses-là, c'est s'exposer aux plus grands malheurs
puisque ce sont des choses qui nous échappent complètement et qui sont
très changeantes.
On pourrait donc désirer au moins «ce qui dépend de
nous», c'est-à-dire désirer la sagesse.
Mais celle-ci ne peut être l'objet que
d'une décision et non d'un désir: celui qui se contente de la désirer souffrira
de ne pas y parvenir.
Mieux vaut donc renoncer à tous les désirs et s'efforcer
d'être purement rationnel.
• On peut remarquer toutefois qu'Épictète précise «...pour le moment».
Le
sage pourra laisser libre cours à son désir de sagesse lorsqu'il sera parvenu à
celle-ci.
Mais ce «désir» aura changé de signification et se confondra avec la
sagesse..
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