Faut-il renoncer à faire du travail une valeur ?
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ANALYSE DU SUJET
• Qu'est-ce qu'une « valeur » ?
Le premier sens du terme est économique : la valeur d'un objet détermine son prix.
On peut parler de valeur intrinsèque ou de valeur liée
au rapport de l'offre et de la demande.
Par extension, une valeur est quelque chose qui compte pour nous et qui donc intervient dans nos
choix et nous motive pour résoudre des problèmes ou vaincre des obstacles.
Si, par exemple, l'amitié est pour moi une valeur qui
compte, je serai prêt à renoncer à un avantage matériel qui entraverait ma relation avec tel ou tel ami.
• Dans quelle mesure peut-on faire du travail une valeur ?
Au sens économique, la question est de savoir si le travail mérite en tant que tel une rémunération ou si cette dernière porte plutôt sur le
résultat du travail.
Au sens général, il s'agit de se demander si le travail est digne d'être recherché pour lui-même ou s'il est seulement un mal nécessaire :
si nous avions le choix, déciderions-nous de travailler tout de même ? Le travail permet de développer des qualités d'ingéniosité, de
patience, d'endurance, etc., mais il prend également du temps que nous pourrions consacrer à autre chose.
• Pourquoi « renoncer » à faire du travail une valeur?
Le verbe « renoncer» peut signifier simplement que l'on s'abstient d e faire une chose, mais souvent il a une connotation d'échec :on
renonce lorsque le projet semble irréalisable.
Il faut donc réfléchir aux raisons pour lesquelles nous pourrions décider que le travail n'est
pas une valeur, et à celles pour lesquelles le travail aurait du mal à s'imposer, à être reconnu comme valeur.
Les arguments sont aussi
bien d'ordre économique que sociologique.
Introduction.
Le travail, pourvu qu'il ne réduise pas l'homme à l'état de bête d e somme, est souvent prôné comme une des vertus d e l'homme
moderne, à qui il apporte non seulement la santé mais aussi un épanouissement de ses plus hautes capacités.
Mais les mutations
contemporaines de l'économie et de la structure sociale semblent souvent rendre vaine ou périmée cette valorisation du travail.
Faut-il dès
lors renoncer à faire du travail une valeur? Nous commencerons par préciser en quoi il peut être présenté comme une valeur, puis nous
examinerons les arguments en faveur d'un renoncement, avant de discuter les conséquences possibles de ces arguments.
I.
En quoi le travail est-il une valeur.
Pour savoir s'il est possible, souhaitable ou inévitable de renoncer à faire du travail une valeur, il convient de se demander pour quelles
raisons on peut vouloir en faire une valeur.
• Une valeur économique.
Le travail est l'élément de base du processus de la production matérielle et de toute l'activité économique en général : il a donc une
valeur économique dans la mesure où il est producteur de biens, de services et généralement de richesses.
• Une valeur sociale.
Le travail a également une valeur sociale, par laquelle celui qui travaille est identifié comme possédant une certaine compétence et
participant d'une façon déterminée à la vie de la cité.
Le travail a ici une valeur en tant qu'il est source de reconnaissance, avec toutefois
cette conséquence négative d'une chute parfois brutale dans la considération dont on bénéficiait lorsque l'on vient à perdre son emploi.
• Une valeur humanisante.
Enfin, le travail est un facteur important de développement des potentialités humaines : il est à la base de toute civilisation qui passe de
la survie à une vie véritablement humanisée.
Hegel puis Marx ont bien vu cette fonction humanisante par laquelle l'homme projette en
dehors de soi ses capacités et peut ensuite les reconnaître et se reconnaître dans le produit du travail.
Le travail a une valeur car par lui je
sais ce que je vaux.
II.
Pourquoi renoncer à en faire une valeur?
Ces éléments de valeur sont toutefois souvent remis en question et sont au centre des débats entre les grandes tendances politiques ou
entre les différents partenaires sociaux.
• Rémunérer le travail ou ses résultats ?
Au niveau de la valeur économique, on peut se demander si le travail vaut quelque chose par lui-même ou seulement en fonction de ses
résultats.
Selon la réponse que l'on apporte à cette question, la rémunération sera déterminée soit par le temps de travail soit par la
valeur du résultat.
La question est épineuse car dans bien des métiers le travail même bien fait ne produit pas toujours des résultats
immédiats.
• Le bonheur est-il dans le pré?
La valorisation du travail comme occupation « sérieuse » est relativement récente : dans l'Antiquité, l'obligation de travailler était le propre
des esclaves et des petites gens; la valeur aristocratique était plutôt d'avoir le loisir de se consacrer aux affaires publiques.
Aujourd'hui, le
développement énorme de l'offre en matière de loisirs d'une part, et le prestige de la spéculation boursière qui permet de s'enrichir sans
travailler d'autre part, risquent de concurrencer la valeur du travail, grand consommateur de temps et de peine pour un résultat financier
parfois faible.
On peut également penser à une réactivation du mythe de l'oisiveté heureuse et du « bon sauvage » opposé à l'Occidental
surmené qui ne sait plus profiter de l'existence.
• Doit-on gommer la différence entre ceux qui ont un emploi et les autres ?
Les deux premiers arguments appartiennent à un type de discours que l'on pourrait qualifier de « libéral » ; mais un autre argument, dont
on a pu entendre la revendication récemment, consisterait à protester contre la « discrimination » dont seraient victimes les personnes
sans emploi et contre la coupure sociale entre les personnes qui ont un emploi et celles qui n'en ont pas.
Cette protestation aboutit à la
revendication d'un revenu universel qui permette à chacun d'assurer dignement son existence indépendamment du fait qu'il travaille ou
pas..
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