Faut-il redouter les machines ?
Extrait du document
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Une opinion largement répandue, relayée par les récits et les films de science-fiction, tient les machines pour
redoutables : à terme, l'homme serait condamné à devenir l'esclave de machines de plus en plus intelligentes et de
plus en plus autonomes.
Ce scénario, pour séduisant qu'il soit, oublie cependant un point fondamental : les machines
sont fabriquées par l'homme ; c'est sous son contrôle (et parfois même sous sa conduite) qu'elles exécutent les
tâches pour lesquelles elles ont été programmées.
Ce ne sont pas les machines elles-mêmes qui sont à craindre,
mais peut-être le système qui utilise leur puissance à des fins dangereuses pour l'humanité ou pour son
environnement.
Le développement des techniques engendre des effets secondaires problématiques: suppression de postes, pouvoir
accru des institutions.
Ce développement doit être maîtrisé dans le cadre d'une société que la technique contribuera
à développer.
Il s'agit ici de s'interroger sur l'une des dimensions de la technique.
Les machines sont un des résultats du
développement de la technique.
Elles permettent à l'homme de produire davantage, de mieux maîtriser son
environnement et de moins souffrir de la pénibilité du travail.
Ce que jadis les hommes faisaient de leurs bras, les
machines le font aujourd'hui de manière à la fois plus efficace et plus rapide.
Les machine présentent donc un
intérêt certain, elles facilitent le travail, le rendent moins pénible, accentuent la production et libère du temps pour
les hommes.
En effet, le fait que, globalement le temps de travail diminue au fil des âges n'est pas seulement le
résultat de luttes sociales, mais un élément lié au développement industriel de la machine.
Toutefois, les machines
présentent également un risque , celui de remplacer l'homme.
Et ceci, pas seulement dans le travail proprement dit,
mais dans ce qui relève du pouvoir de choix et de décision.
Le monde lui-même devient une sorte de vaste machine
dont l'homme n'est plus qu'un rouage...
(songez au film de Chaplin, " les temps modernes ").
Le machinisme accentue la division des tâches
Dans la « République », Platon affirme que c'est « l'impuissance ù se trouve chaque homme de se satisfaire à
lui-même et le besoin qu'il éprouve d'une multitude de choses.
» (Livre II) qui donne naissance à une cité.
Il y
a trois besoins fondamentaux : la nourriture, l'habitation, le vêtement.
A ces trois besoins correspondent trois
travailleurs, « le laboureur, le maçon et le tisserand », auxquels « nous pouvons ajouter le cordonnier » par
souci de symétrie puisqu'il s'agit d'une reconstruction intellectuelle et non historique.
A partir de là, Platon
affirme que deux solutions sont possibles :
• Soit ces quatre activités sont confiées à chaque travailleur qui partagera son temps de travail en quatre.
C'est ce qui se passe dans les communautés agraires « primitives ».
• Soit chaque travailleurs se spécialise dans une des quatre activités et y consacre la totalité de son temps
de travail.
C'est ce qui existe dans les sociétés actuelles.
C'est ce qu'on appelle la division sociale du travail .
D'abord elle correspond à la différence entre les aptitudes naturelles qui rend les hommes complémentaires les
uns des autres.
Ensuite la spécialisation dans une activité déterminée y produit une plus grande habileté.
Enfin la spécialisation fait l'économie des pertes de temps qu'occasionne le passage d'un travail à un autre.
De
plus il y a pour toute activité une saison.
Abordons le problème de la division du travail, cad la répartition des tâches nécessaires et le problème général
des conditions de travail.
On peut considérer la division du travail du point de vue de son efficacité pour la production des biens
nécessaires à la société, donc de son utilité économique.
Mais il faut aussi considérer les conséquences de la
division du travail sur la personne du travailleur.
L'utilité économique de la division en métiers paraît évidente : elle est la condition d'une production diversifiée
et de la satisfaction de besoins variés.
Considérée du point de vue du travailleur, elle implique un
développement de l'habileté individuelle et un perfectionnement des capacités.
La maîtrise d'un métier, qu'il
soit manuel ou intellectuel, permet une réalisation de soi et une reconnaissance sociale (ainsi, l'admiration
pour le professionnalisme).
Aussi l'ambition d'avoir un métier et d'y réussir est-elle autre chose que la volonté
de gagner sa vie, même si la spécialisation dans un métier, en interdisant par définition les autres, peut
apparaître comme un enfermement dans un seul domaine.
En revanche, la division du travail qui s'est imposée avec le développement de la grande industrie, et qui
caractérise encore aujourd'hui nombre d'entreprises a vu son utilité très vite contestée.
Des premières manufactures aux usines modernes, la division technique du travail s'est en effet accentuée
jusqu'à l'extrême parcellisation.
Tant que le travail est divisé en métiers différents, chaque homme de métier
peut réaliser un produit dans son ensemble, et même s'il existe une coopération, chacun est capable
d'accomplir toutes les tâches nécessaires à la réalisation du produit (au Moyen âge par exemple, la fin de
l'apprentissage est symbolisée par la réalisation d'un chef-d'oeuvre).
Avec les manufactures cette capacité à.
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