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Faut-il reconnaître à l'homme une place particulière dans le monde ?

Publié le 05/03/2023

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« Faut-il reconnaître à l’homme une place particulière dans le monde ? L'homme est un être qui se questionne sur des problèmes extérieurs et sur sa propre existence.

Il désire comprendre la nature du monde ainsi que sa propre nature.

Or, parmi toutes les conceptions possibles des rapports de l'homme et du monde, il en est une qui insiste sur le caractère exeptionnel de cet « animal possédant la raison », doté de la conscience morale, être quasi surnaturel qui occupe une place de première importance dans le monde.

Mais cette façon de voir est-elle crédible ? L'homme a-t-il une place particulière dans le monde ? Si oui, quelle est-elle ? Serait-il raisonnable de ne pas reconnaître la spécificité de l'homme, ne pas reconnaître qu’il a une valeur particulière, une dignité et une responsabilité spéciale au sein de la nature ? L'homme se distingue du reste du monde.

Cela est difficile à contester.

Aristote l'a identifié comme l« animal possédant le logos ».

Cette définition veut-dire que dans le genre animal, l’espèce humaine se différencie par un caractère : le fait de posséder la raison, le langage articulé ; ce qui est directement en lien avec le fait qu’il est par nature un « animal politique ».

Contrairement aux autres espèces, l'être humain ne reproduit pas les mêmes modèles de comportements qui seraient dictés par un instinct naturel.

Au contraire, il se comporte en fonction de normes qui varient (dans l’espace et dans le temps) et qui dépendent de ce qu’on nomme la culture.

La faim par exemple, est un besoin « naturel » dicté par l'organisation physiologique,mais la définition de ce qui est « mangeable » et les modes de préparation relèvent de la culture, des traditions, coutumes.

En général, tout ce qui est considéré comme étant imposé par la nature chez l'homme, en raison de son corps, est transformé de multiples façons, au point que le corps humain n'est jamais présenté dans son état initial ou « naturel». La spécificité humaine est aussi manifeste dans le travail, où l'homme transforme à la fois la matière travaillée et lui-même.

Le travail contribue ainsi à l'éloignement de l'homme par rapport au monde qui l'entoure et à l'affirmation de sa particularité.

Pour l'homme, le monde est un simple moyen, tandis que les projets, les valeurs et les significations appartiennent exclusivement à lui-même. Contrairement à l'abeille ou au castor, qui suivent des programmes physiologiques, l'humain commence par concevoir un but à atteindre avant de le réaliser.

Comme l'a souligné Marx, l'homme construit d'abord mentalement avant de réaliser physiquement. Dès lors, l'homme, parce qu’il est capable de projet, peut devenir ce qu'il souhaite dans le monde, il n'a pas de place ou de statut prédéfini.

Il occupe une position unique dans le monde en tant qu'acteur, permettant l'émergence de l'histoire et définissant les valeurs.

Il est vrai que l'anthropocentrisme.... »

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