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Faut-il pardonner ?

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« Qu'est-ce que le pardon ? En quoi serait-il un devoir ? Est-ce une nécessité morale, religieuse, ou une nécessité pragmatique (non pas pardonner par rapport au coupable pour le libérer de sa culpabilité, mais pardonner par rapport à la victime, pour la détacher du crime qui a été commis, pour ne plus vivre dans le passé du crime) ? Pourquoi peut-on demander "faut-il" pardonner ? Est-ce que ce serait nécessaire moralement parce qu'il serait nécessaire de reconnaître l'humanité donc la faillibilité du coupable ? Est-ce une manière de rétablir la victime (du crime) dans ses droits ? C'est à elle de trancher, pour autant que le crime a été commis à son égard.

Il paraît difficile de faire du pardon un devoir pour tous.

Le problème du pardon se pose surtout quand le crime est effroyable.

On peut alors se demander si la victime peut pardonner quand le crime paraît incroyable, insurmontable, difficile même à penser.

Le problème devient : est-ce que pardonner, ce n'est pas rabattre le crime sur une dimension moindre, le rabattre sur la dimension où il n'est crime qu'à l'égard de la victime et non crime à l'égard de l'humanité ou de l'enfance, qui en fait un crime vraiment impardonnable ? Quand le pardon est vraiment un problème, autrement dit que la victime se pose la question "faut-il pardonner ?", cela implique t-il qu'elle agit pour oublier, ou refouler, ou d'une certaine manière nier ce qui s'est effectivement passé ? Le pardon est-il l'oubli ? Oublier est un "acte" à la limite de ne pas être un acte, c'est quelque chose de passif.

Au contraire, il y a dans le pardon une activité qui est prise tout entière au compte de la victime ; par le pardon la victime prend un point de vue actif sur la faute et le coupable. POUR DÉMARRER À partir de quels principes ou valeurs faut-il absoudre une faute ou une offense ? remettre les « péchés » d'un sujet ? Un bel intitulé, qui renvoie au scandale du mal ou de la faute, et qui doit être traité dans une perspective synthétique. Conseils pratiques Élucidez clairement le concept de pardon, en examinant bien les termes proches (miséricorde, rédemption, indulgence, rémission, etc..) et opposés (condamnation, rancune, ressentiment, etc..).

N'oubliez pas de recourir aux exemples historiques (cf..

le mal nazi, etc..). Bibliographie V.

JANKÉLÉVITCH, Traité des vertus, Bordas. J.-P.

SARTRE, Les séquestrés d'Altona, NRF-Gallimard. F.

HEIDSIECK, La vertu de justice, initiation philosophique, PUF. INTRODUCTION On dit couramment que comprendre, c'est pardonner, et que tout comprendre, c'est tout pardonner. Remarquons que la formule peut se prêter à deux interprétations en sens opposés.

On peut y voir aussi bien l'exaltation du pouvoir humain de commisération envers son semblable et de la puissance de la compréhension, donc de la raison.

Ou à l'inverse une formule ironique: il est facile de tout pardonner, si on réduit le pardon à la compréhension! Le pardon ne présenterait plus aucune difficulté: il suffit de comprendre, et le pardon s'ensuivrait. La formule semble donc présenter une tension interne: en même temps, la compréhension mène au pardon, et le pardon ne se laisse pas réduire à la compréhension.

Il faudra donc vérifier en un premier temps, en quoi comprendre un acte peut mener à le pardonner, ce que veut dire comprendre en ce sens.

Et, à partir de là, s'il n'y a que ce qu'on ne peut pas comprendre qu'on ne puisse pas pardonner.

N'y a-t-il pas quelque chose qui serait compréhensible et pourtant impardonnable? Y a-t-il, par exemple, de l'impardonnable en soi? PREMIÈRE PARTIE En quoi est-ce que comprendre peut entraîner pardonner? Peut-on passer de la compréhension théorique d'un acte, d'une faute, à l'acte moral du pardon? Peut-on faire dépendre le pardon de la compréhension sans renoncer au vrai sens du pardon? Comprendre a un sens souvent proche d'expliquer: on comprend si on nous a expliqué.

Ici, expliquer, ce serait, de la part du fautif, dire pourquoi il a fait ceci ou cela, quelles sont les circonstances qui expliquent son geste incongru ou offensant.

Il ne s'agissait peut-être que d'un geste maladroit (casser le vase de la belle-mère), involontaire ou mal interprété (ce n'est pas ce qu'il voulait faire), ou encore dicté par les circonstances (il ne pouvait pas faire autrement).

Expliquer ses actes en invoquant les circonstances permet toujours de se disculper quelque peu: toute circonstance est une circonstance atténuante. Et comprendre les raisons de cet acte me mène toujours à les "admettre".

Qu'est-ce comprendre: c'est un peu prendre sur soi, être-avec, pouvoir se mettre à la place de l'autre.

Comprendre quelqu'un, c'est pouvoir se mettre à. »

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