Faut-il opposer le vrai et le faux ?
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«
Discussion :
Pour réagir à cette interrogation on pourrait se demander si dans un premier temps il convient vraiment de dire qu'il existe
une opposition entre le vrai et le faux.
Cette opposition est intrinsèque aux deux concepts mêmes, car l'être du faux
s'oppose à l'être du vrai lui-même.
Il n'y a pas d'exemple dans lequel le vrai et le faux ne rentrent pas en opposition.
Suggestion de plan :
Première partie : Une opposition intrinsèque
Une réponse à une question est soit vraie soit fausse, et dans les deux cas le vrai et le faux s'opposent l'un à l'autre sans
compromis.
On peut donc dire qu'il existe une opposition ontologique au vrai et au faux lui-même, et que la vérité du vrai
dépend de l'erreur du faux.
C'est-à-dire qu'il faut que l'un des deux soit vrai pour que l'autre soit faux.
Par exemple, en
logique mathématique, la condition nécessaire pour que le vrai soit vrai c'est que le faux soit faux.
Un résultat
mathématique ne peut pas être vrai et être faux en même temps.
« Nous ne prendrons jamais le faux pour le vrai tant que nous ne jugerons que de ce que nous apercevons clairement et
distinctement.
» Descartes, Principes de la philosophie.
Deuxième partie : Une opposition relative
Cependant, dans un certain contexte, comme celui de la morale on peut considérer que le vrai et le faux ne s'opposent pas
réellement mais plutôt qu'ils s'entrecroisent.
Si en mathématiques le vrai et le faux sont des concepts objectifs et qu'ils ne
requièrent aucune interprétation subjective, il n'en est pas de même en ce qui concerne le domaine de la morale.
Chacun
pense savoir ce qui est vrai et ce qui est faux mais pourtant la vérité n'est pas la même en fonction de chaque personne.
Ainsi il se crée une confusion entre ce qui est vrai et ce qui est faux.
Il n'y a plus réellement de frontière entre les deux
concepts, et l'un se noie dans l'autre.
La notion d'opposition qui était claire précédemment semble devenir tout à fait
trouble et surtout laissée à l'appréciation de chacun.
C'est cette confusion qui fait perdre aux deux éléments leur
objectivité et surtout leur contradiction.
Ainsi le concept même du vrai et du faux ne semble plus avoir d'importance et
même ne semble plus pouvoir exister.
"Le vrai et le faux consistent en un accord ou un désaccord, soit avec les relations réelles entre les idées, soit avec
l'existence et le fait réel." David Hume, Traité de la nature humaine.
Troisième partie : Le verbe falloir
Le sujet s'interroge sur la nécessité de cette opposition, il n'est donc pas simplement question de savoir si le vrai et le faux
s'opposent mais si de les opposer peut revêtir un caractère fructueux ou fécond.
« Le vrai et le faux sont des attributs du langage, non des choses.
Et là où il n'y a pas de langage, il n'y a ni vérité ni
fausseté.
» Hobbes, Léviathan.
Cette question de l'opposition témoigne donc d'une activité de la raison et suppose un jugement humain.
Hegel souligne la profonde relation qui peut exister entre le vrai et le faux, une
relation presque dénuée de toute opposition.
Le vrai et le faux sont liés.
Si l'on prend
un fil électrique : d'un côté il y a le pôle positif et de l'autre côté le pôle négatif, et
c'est justement de cette opposition que naît une alliance entre ces deux extrémités
qui est une synthèse de la puissance des deux pôles.
Ainsi l'opposition de départ
peut être dépassée par une synthèse qui les unit et qui crée la dépendance de l'un
par rapport à l'autre.
Conclusion :
Il ne peut pas exister de vrai sans faux et de faux sans vrai, et de surcroît, malgré
leur opposition, on ne peut nier qu'il y a aussi une complémentarité des deux
concepts..
»
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