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Faut-il opposer la liberté morale à la liberté politique ?

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« Termes du sujet: POLITIQUE: 1) comme adjectif, qui a rapport aux affaires publiques, à l'État.

2) Comme nom au féminin: science ou art de diriger les affaires publiques, de gouverner un État.

3) Comme nom masculin, personne qui gouverne. LIBERTÉ: Ce mot, en philosophie a trois sens : 1° Libre arbitre.

Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun d'eux. 2° Liberté de spontanéité.

S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être contraint par une force extérieure. 3° Liberté du sage.

État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison. MORAL(E): Moral: 1) qui concerne la morale.

2) qui est conforme aux règles de la morale; opposé à immoral. Morale: ensemble des règles de conduite -concernant les actions permises ou défendues- tenues pour universellement et inconditionnellement valables. e problème de la liberté humaine paraît se poser deux fois : au niveau du rapport de l'individu avec lui-même (un être libre est responsable de ses propres actes) et au niveau de la collectivité (des êtres libres décident en commun pour s'organiser et prendre en charge leur avenir).

S'agit-il de séparer l'homme en deux ou n'y a-t-il là que les deux faces d'une seule et unique question? 1.

Différentes versions de la liberté • Dans ses Leçons sur la philosophie de l'Histoire, Hegel retrace le cours de l'histoire universelle comme avènement de la liberté.

La première étape est celle du monde oriental : Hegel pense à l'empereur chinois, au pharaon égyptien, à l'image d'un dieu tout-puissant.

C'est le début du devenir du concept de liberté : si celle-ci consiste à ne pas être déterminé par un autre que soi, c'est à travers l'arbitraire du désir individuel qu'elle est poursuivie en premier lieu. Cela aboutit au despotisme : la liberté n'est que l'illusion du maître qui, comme l'empereur, a privé tous les autres de leur liberté pour pouvoir réaliser ses désirs propres.

Mais sa liberté est fragile et inconsistante, comme celle d'un enfant, ne subsistant que tant que ses désirs ne sont pas contrariés. • Avec la démocratie grecque, la liberté est pensée comme un espace commun, celui qui met aux prises des hommes libres et égaux, qui délibèrent sur les affaires de la cité dans une reconnaissance mutuelle : sont citoyens ceux qui participent au pouvoir et sont tour à tour gouvernants et gouvernés.

Contrairement aux esclaves, aux «barbares», aux femmes et aux enfants, ils ne sont pas soumis à un pouvoir extérieur, possédant la raison comme faculté de délibérer.

La liberté n'est pas encore caractéristique de tout homme en tant que tel. • Vient l'étape de la reconnaissance universelle : tout homme sait qu'il possède la raison.

Cette reconnaissance de la valeur infinie de tout être humain fait que, comme le dira Montaigne : «Tout homme porte en lui la forme entière de l'humaine condition » (Essais, III, XII).

S'il est vrai, comme le dit Montaigne, que «chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition », on peut dire qu'il l'a portée de façon exemplaire, autrement dit sans se spécialiser, sans se dénaturer, s'acceptant, comme tout homme qui ne se «force» pas, «divers et ondoyant». Cela étant, contre toutes les pseudo-logiques dogmatiques, voilà un homme qui avoue — fût-ce parfois à mots couverts — se préoccuper plus de santé que de salut, vivre en mortel plus qu'en captif d'une âme immortelle, s'en remettre au filtre de l'expérience plutôt qu'aux philtres de l'illusion ou des dogmes, et qui, lorsqu'il se laisse aller à dire «le fond du pot», confesse un anarchisme authentique : un pays sans «nom de magistrat, ni de supériorité politique», «sans lois, sans rois».

Avec Montaigne meurt d'une certaine façon la philosophie qui a réponse à tout, dont les systèmes affirment plus qu'ils ne prouvent, dont les constructions savantes ennuyent encore plus qu'elles ne font accroire, et naît, fût-ce hors philosophie, cette «poésie sophistiquée», le plaisir de ne pas mentir, celui de vivre à propos, et de raison garder en tout. Être tout homme et tout honnête, non qu'il ne flanche ou n'erre, mais non pas sans aveu ou reprise, voilà l'honnête homme en ses essais. 11.

Un avènement ambigu • Ce principe est mis en oeuvre dans les Déclarations des droits de l'homme du XVIII siècle.

La liberté de tout homme est garantie.

«Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité, même à ses devoirs», écrit Rousseau dans Du contrat social (livre I, chap.

IV).

Cependant, cette liberté universelle ne se réalise pas dans un État universel, inexistant, mais dans un principe moral : la dignité de la personne humaine.

La reconnaissance de la liberté de chacun sous la forme de droits individuels va de pair, dans le monde moderne, avec une certaine disparition du caractère politique du concept de citoyen.. »

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