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FAUT-IL NE TENIR POUR VRAI QUE CE QUI PEUT ÊTRE PROUVÉ ?

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« Problématique: Une proposition ne peut être jugée vraie que si l'on peut expliciter ses critères de vérité.

Pourtant, il existe des certitudes morales ou esthétiques que nous qualifions de vérités, sans pouvoir expliquer pourquoi.

La preuve est une exigence de la raison, qui ne vaut pas pour la vérité du coeur. Traitement: LA VÉRITÉ ET L'ERREUR "Il ne saurait y avoir de vérité première.

Il n'y a que des erreurs premières." Bachelard, Études, 1970. La connaissance scientifique suppose une remise en question de l'expérience première.

Le sensible ne peut pas structurer le champ de l'expérience scientifique.

Autrement dit, la connaissance de la réalité suppose que l'esprit se détache de ce qui est immédiat, sensoriel, pour se tourner vers la raison.

L'objet scientifique est construit, il n'est pas donné.

Il y a des obstacles épistémologiques qui rendent difficile la mise en place de structures rationnelles, et en particulier la valeur que l'on accorde généralement à l'expérience immédiate. LA VÉRITÉ ET LE DOUTE "Pour examiner la vérité il est besoin une fois en sa vie, de mettre toutes choses en doute autant qu'il se peut." Descartes Comment puis-je savoir que ce que je pense est vrai ? Je crois détenir des preuves.

Pour approcher de la vérité de l'être, une réflexion sur le savoir semble le meilleur moyen.

En soumettant son entendement à l'expérience du doute hyperbolique, c'est-à-dire en suspendant son jugement sur l'ensemble de ses perceptions, sur l'existence même de ses sens, Descartes est conduit à découvrir un critère certain de la connaissance. LA VÉRITÉ ET LA CONNAISSANCE La réponse la plus simple est celle-ci : le jugement vrai se reconnaît à ses caractères intrinsèques : il se révèle vrai par luimême, il se révèle vrai par lui-même, il se manifeste par son évidence.

C'est le point de vue de Spinoza (« Ethique », II, 43). « La vérité est à elle son propre signe » (« verum index sui »). « Celui qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a cette idée et ne peut douter… Quelle règle de vérité trouvera-t-on plus claire et plus certaine qu'une idée vraie ? De même que la lumière se montre soi-même et montre avec soi les ténèbres, ainsi la vérité est à elle-même son critérium et elle est aussi celui de l'erreur.

» Pour Descartes, comme pour Spinoza, une idée claire & distincte qui apparaît évidente est une idée vraie et il n'y a point à chercher au-delà.

« Les idées qui sont claires & distinctes ne peuvent jamais être fausses » dit Spinoza.

Descartes écrit de son côté : « Et remarquant que cette vérité : je pense donc je suis était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions étaient incapables de l'ébranler, je jugeais que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie….

Après cela je considérai en général ce qui est requis à une proposition pour être vraie et certaine, car puisque je venais d'en trouver une que je savais être telle, je pensais que je devais aussi savoir en quoi consiste cette certitude.

Et ayant remarqué qu'il n'y a rien du tout en ceci : je pense donc je suis, qui m'assure que je dis la vérité sinon que je vois très clairement que pour penser il faut être : je jugeais que je pouvais prendre pour règle générale que les choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement sont toutes vraies.

» C'est donc dans l'intuition de l'évidence des idées claires et distinctes que Descartes situe le critère du vrai ; une perception claire de l'entendement étant « celle qui est présente et manifeste à un esprit attentif » et « distincte, celle qui est tellement précise et différente de toutes les autres, qu'elle ne comprend en soi que ce qui paraît manifestement à celui qui la considère comme il faut.

» (« Principes », I, 45).. »

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