Faut-il ne tenir pour vrai que ce qui peut être prouvé ?
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VOCABULAIRE:
VRAI:
* Se dit d'une affirmation conforme à la réalité ou qui n'implique pas contradiction et à laquelle l'esprit ne peut que
souscrire : Il n'y a pas grand-chose de vrai dans son récit.
* Qui appartient à la réalité et n'est pas une création de l'esprit : Rechercher les vraies causes d'un phénomène.
* Qui est bien conforme à son apparence : Une vraie rousse.
* Se dit, dans le domaine artistique et littéraire, des êtres et des choses créés qui donnent l'impression de la vie, du
naturel, de la sincérité : Un romancier qui peint des personnages vrais.
* Se dit d'un élément qui, parmi d'autres semblables, apparaît comme le seul important ou le seul déterminant : On
ignore le vrai motif de sa démission.
* Qui convient le mieux à quelqu'un ou à quelque chose, est le plus approprié à une fin, à une destination : Croyezmoi, c'est le vrai moyen de leur venir en aide.
Prouver: témoigner, attester la vérité ou la véracité, manifester, montrer.
Être l'indice, la preuve, le signe de:
une preuve est ce qui sert à établir qu'une chose est vraie.
Problématique:
Une proposition ne peut être jugée vraie que si l'on peut expliciter ses critères de vérité.
Pourtant, il existe des
certitudes morales ou esthétiques que nous qualifions de vérités, sans pouvoir expliquer pourquoi.
La preuve est une
exigence de la raison, qui ne vaut pas pour la vérité du coeur.
A) On ne doit tenir pour vrai que ce qui est scientifiquement prouvé (thèse).
Seules l'objectivité, la preuve conduite par la mesure et le raisonnement mathématique sont au fondement du vrai.
Telle est du moins la thématique scientifique.
La science (connaissance positive s'efforçant d'atteindre l'objectivité,
en établissant des lois nécessaires entre les phénomènes) est la seule voie d'accès à la vérité.
Transition: cette thématique n'est-elle pas étroite et bornée ? Ne met-elle pas à l'écart le noyau vivant de l'homme
.
B) On est souvent dans l'obligation de considérer comme adéquat un jugement ne reposant pas sur ce qui
est scientifiquement prouvé (antithèse).
Evoquez l'analyse de Kierkegaard sur l'impuissance de la raison à rendre compte du paradoxe de l'existence humaine.
Dans le même esprit Pascal montre que la raison est impuissante à se fonder elle-même.
Le fidéisme.
Kierkegaard : la foi envers et contre la raison.
« C'est donc sur la foi objective qu'on spécule.
Qu'est-ce que cela
veut dire la foi objective ? Cela veut dire une somme de propositions […] La
foi objective, c'est comme si le christianisme était annoncé comme un petit
système, pas si bon naturellement que celui de Hegel, c'est comme si le Christ
[…] avait été professeur et que les Apôtres aient constitué une petite
société savante.
»
C'est sur le terrain de la raison que la raison a raison et, s'il n'y a rien en
dehors d'elle, elle est réponse à tout (« Tout le réel est rationnel et tout le
rationnel est réel »).
A tel point qu'elle ne pourrait tenter de se nier qu'en
s'affirmant.
Mais peut-elle rendre raison d'elle-même ? Le croire serait
s'engager dans un processus de régression à l'infini, dont on ne peut sortir
que par un saut hors de la raison… un acte de foi dans la raison… tout à
fait irrationnel.
Il n'y a pas de raison de la raison.
Et si la raison trouve sa
limite dans une réflexion sur son fondement, elle en rencontre une autre en se
heurtant à l'existence.
Kant avait bien montré que l'existence, absolue
position d'une chose, échappe à toute démonstration, mais il persistait à
aligner l'existence du sujet éthique sous l'universalité de la raison pratique (le
devoir).
Le sujet, de Descartes à Hegel, n'est qu'une abstraction qui ôte à
l'existence son existence : tel est le point de départ de la révolte de
Kierkegaard contre le rationalisme.
La conversion à l'existence est l'acte par lequel le peseur subjectif se détourne
de l'universalité des règles de la raison uniformisant les règles de vie, pour se penser comme individu, « être
particulier existant, qui prend la décision absolue sur le plan de l'existence » (« Post-Scriptum »).
La vérité de
l'existence humaine est toute entière dans le sens que lui assigne le choix subjectif de l'individu.
Si chez l'animal,
l'espèce est plus importante que l'individu, car celle-ci impose en quelque sorte à celui-là ses règles.
Chez l'être
humain, l'individu prévaut sur l'espèce qui ne décide pas pour lui.
L'individu doit choisir pour son propre compte sans
pouvoir se dérober.
L ‘homme n'a donc pas un existence spéculative mais concrète et c'est dans et par cette
confrontation concrète aux « possibles » que l'homme donne forme à sa singularité et devient par là même un.
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