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Faut-il faire de la politique ?

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« Faut-il faire de la politique ? Politique : du grec politikos, (de la cité).

La politique recouvre tout ce qui a trait au gouvernement d'une communauté ou d'un Etat : l'art et la manière de gouverner ; l'organisation des pouvoirs ; la conduite des affaires publiques ; les actions prévues ou mises en œuvre par une institution, une organisation, un parti, un Etat, une entreprise, un individu, en vue d'atteindre un objectif préalablement fixé.

Dans une démocratie, l'action politique est légitimée par le vote des citoyens. Le sujet est construit sur l'interrogation « faut-il » qu'il va falloir élucider : s'agit-il d'une obligation, d'une nécessité, ou d'un devoir ? En fonction des différents niveaux d'interprétation, nous aurons probablement à affiner notre définition de la politique. I. Le pouvoir politique n'est légitimé que par l'acte politique des citoyens Le pouvoir politique qui fonde l'État moderne est un pouvoir de droit, sa légitimation vient du consentement collectif dans des lois admises.

Cela implique que celui qui exerce le pouvoir de droit n'en n'est pas propriétaire mais seulement dépositaire.

Rousseau dit que le politique est un ministre du peuple.

Cette distinction ne peut pas être marquée dans la légitimation de la coutume et du charisme, où, à l'inverse, le souverain est justement senti comme propriétaire du pouvoir.

Le contrat social doit donc être pensé suivant une logique éthique, une logique qui répond à l'engagement concret des citoyens à l'intérieur de l'Etat.

Pour qu'il y ait Etat il faut qu'il y ait d'abord une société.

Le premier acte juridique implicite qui mène une société à se constitue en Etat, c'est l'acte par lequel est se constitue comme Peuple.

Il faut bien supposer une première convention morale par laquelle les hommes vivants ensemble se reconnaissent comme formant un peuple.

Naît dans le pacte d'association une nouvelle entité qui est la souveraineté qui signifie l'autorité de la communauté pouvant s'appliquer à chacun.

A la question "à quelle conditions peut-il y avoir une autorité véritable et un gouvernement légitime ?" Il faudra répondre en disant que le pouvoir est légitime, non pas parce qu'il dispose de la force publique, il n'est légitime que s'il est l'expression de la souveraineté du peuple.

Ainsi les lois promulguées par l'Etat, en principe ne sont pas imposées par la force et issue de la force, elles résultent d'une convention passée entre les hommes, convention dont le fondement est la souveraineté du peuple.

Le corps social est alors plus qu'une métaphore organique : comme le corps vivant, le corps social est doté de cycles, connaît des soubresauts mais surtout, dit Rousseau, le corps social n'existe vraiment concrètement qu'en une seule occasion : au moment où le peuple s'assemble dans l'acte du vote.

A la question de savoir s'il faut faire de la politique, nous devons répondre : l'individu ne peut être citoyen de droit dans un Etat de droit que s'il prend part à la vie politique de son pays et que s'il accomplit l'acte politique souverain. II. Le philosophe ne se réalise que dans la cité Le citoyen vit dans la cité : le lieux politique, la politique qui régule les rapports entre les hommes.

A l'époque où Aristote écrit La Politique, la vision de la communauté humaine est encore basée sur une notion de hiérarchie.

Le citoyen est celui qui ne fait que ça, il n'a pas à se préoccuper de subvenir à ses besoins.

Ceux qui le doivent ne sont pas citoyens : comme les esclaves ou les femmes par exemple.

Pour Aristote c'est parce que le citoyen réalise une certaine excellence.

A partir de la Révolution, le philosophe français Robert Le Gros qui analyse l'avènement de la démocratie à partir des écrits de Tocqueville, explique que la vision de la communauté change : la structure hiérarchique disparaît au profit de l'accentuation de l'autre comme pareil à moi même et non plus, comme différent de par sa place dans la structure organique.

Dès lors, comment le citoyen peut-il participer à l'acte politique sans recevoir une éducation ? Aristote, au début de La Politique, explique que la réalisation première, c'est la politique (alors que l'histoire de la scolastique a surtout retenu la métaphysique comme philosophie première).

A l'ère démocratique, plus que jamais, la philosophie et les lettres doivent répondre à la demande politique du citoyen. L'Affaire Dreyfus marque le grand tournant dans l'évolution du statut de l'homme de lettres dans les affaires publiques : le mot a été adopté, en mauvaise part, par Maurice Barrès et Ferdinand Brunetière, qui, dans leurs écrits anti-dreyfusards, entendaient dénoncer l'engagement d'écrivains comme Émile Zola, Octave Mirbeau ou Anatole France en faveur de Dreyfus, et sur un terrain – les affaires militaires et l'espionnage – qui leur était étranger.

La connotation péjorative initiale (l'intellectuel comme penseur réfugié dans l'abstraction, perdant de vue la réalité et traitant de sujets qu'il ne connaît pas bien) a ensuite très largement disparu, au profit d'une image positive d'hommes, appartenant certes à des professions intellectuelles, mais avant tout soucieux de défendre des causes. »

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