Faut-il espérer être heureux ?
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Sujet: Faut-il espérer être heureux?
Analyse du sujet:
La première chose à remarquer dans ce
sujet est que la question posée relève d'un devoir (faut-il), qui
nous invite à nous demander pour quelle raison, en vue de quoi, il
faudrait espérer être heureux.
Or, on ne voit pas quelle autre fin que
le bonheur même.
Il faudrait alors espérer être heureux pour être
heureux.
Il faut donc, avant d'aborder un tel
sujet, se demander en quoi consiste le bonheur.
Le bonheur est
un état durant lequel j'éprouve une satisfaction qui diffère du
plaisir que provoque la simple satisfaction du désir.
On reconnaît
volontiers que le bonheur ne réside pas dans la satisfaction de
désirs matériels.
On parle souvent de bonheur simple loin du
tumulte des villes.
Mais espérer être heureux, ce n'est
pas l'être au présent mais au contraire entretenir la perspective
d'un bonheur futur face à un présent douloureux et pénible.
Elle
s'oppose à une autre attitude, le découragement voire la
dépression qui est un défaut de perspective heureuse pour
l'avenir.
A ce titre, espérer être heureux c'est pouvoir dépasser
des périodes de doute, de malheur.
Cependant, espérer être heureux,
c'est aussi, en un sens, une manière non pas tant de prendre le
présent que de le voiler, de le transformer.
Vivre en espérant
toujours le bonheur pour demain n'est-ce pas quelquefois se
détourner de la possibilité d'être heureux au présent? N'est-ce
pas aussi faire mentir les données du présent?
Enfin, l'injonction qui est proposé dans
ce sujet doit susciter une certaine réaction, n'y a-t-il pas un
dictat du bonheur dans la société qui fait de l'abattement un
signe de faiblesse, de manque de volonté?
Problématisation:
Le sujet nous invite à nous interroger sur la nature du
bonheur.
Faut-il espérer être heureux pour le devenir? Le bonheur
réside en partie dans la façon dont nous prenons les évènements
qui nous arrivent, mais s'agit-il de s'en détourner pour remettre le
bonheur à demain?
1.
Le bonheur est dans une certaine attitude vis à vis de nos
évènements.
a)
Le bonheur est différent de la satisfaction du
désir en ce qu'il dure dans le temps alors que la satisfaction d'un
désir est momentanée.
Le bonheur est-ill dans une succession
d'évènements heureux, est-on vraiment heureux quand le
bonheur ne tient qu'à un fil? Si le bonheur était à ce point fragile,
cela signifierait que nous n'avons que peu d'influence sur notre
propre bonheur car nul n'est jamais à l'abri d'évènements
malheureux.
Or, le bonheur dans la philosophie antique et
notamment pour les stoïciens est durable, le sage est toujours
heureux même s'il reste à la merci d'évènements imprévus.
Le
bonheur réside dans un certain état de l'âme qui ne se laisse pas
affecté.
Epictète écrit: "Il n'y a qu'une route vers le bonheur,
c'est de renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre
volonté...".
Mais il y a bien une différence entre cette attitude et
celle d'espérer être heureux dans le futur, c'est même une
attitude contraire car l'une reste dans le présent alors que l'autre
se perd dans un futur qui ne viendra peut être jamais.
b)
Faire de l'espoir d'être heureux un moyen pour.
»
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