Faut-il dire avec Paul Valery que la conscience règne mais ne gouverne pas?
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Faut-il dire avec Paul Valéry que la conscience règne mais ne gouverne pas?
[Peu importe qu'il s'agisse de Valéry qui ait énoncé cette idée(on ne demande pas à un élève de terminal de connaître un
auteur qui n'est pas reconnu comme philosophe par les philosophes)].
Ce que l'on peut noter ici est que le rapport de la c
a l'homme qui la détient (i.e.
au psychisme, et peut-être au sujet) est pensé sur un mode politique : la c est à l'individu ce
que la reine d'Angleterre est à son empire, elle a une fonction de représentation, mais en aucun cas, elle n'exerce le
pouvoir exécutif.
En elle semble résider tout le pouvoir – sa légitimité tout du moins [distinction essentielle sur laquelle
peut s'articuler la réflexion : il est habile de l'évoquer presque incidemment dès l'intro]– mais elle n'a dans les faits aucun
pouvoir : la décision appartient à une force sur laquelle elle n'a pas directement prise (dans l'analogie, le peuple qui élit
ses représentants et qui lui délègue sa souveraineté).
La réflexion va consister ici à tester la pertinence d'une telle
analogie.
1.
Comment comprendre la formule de V ? Se servir de n'importe quelle doctrine mettant à mal l'idée d'un
esprit/âme/sujet ct/pour soi ...
tout puissant (ex : Freud, Nietzsche, Marx)
2.
Les rôles peuvent-ils s'inverser ? Pour une prise de pouvoir de la c
a.
En critiquant les prétentions de la c, le phil ou le scientifique met en oeuvre des facultés hautement ctes et
montre ainsi la supériorité de l'objet qu'il critique.
C = faculté de réflexion de ce qui n'est que donné pour un être qui en serait dépourvu : elle implique la
possibilité de mise à distance de ce qui n'est pas elle et qui pourrait avoir une emprise sur elle (passion, Ic,
déterminismes divers, puissance du corps...).
b.
En outre, par en voulant rabaisser la c, son but est tjrs de rétablir sa souveraineté (Fr contre les puissances de
l'Ics, Nie contre esprit faibles et un corps omnipotent(cf.
importance de la notion de dicipline et maîtrise de soi),
M contre substructures).
c.
Il semble nécessaire d'accorder la prééminence à la c : c'est d'elle que le sujet tire sa légitimité.
On peut établir
un parallèle entre la constitution d'une Nation et celle d'un sujet.
Cf.
analyse de la formation de la Nation par la
personne du Roi chez de Jouvenel, Du Pouvoir.
Le point d'attache de la multitude des sujets/états psychiques
est fourni par le roi/c : le roi incarne et constitue la « c » commune de ce qui n'était auparavant q'un agrégat
disparate.
Cf.
conception empiriste (notamment celle de Diderot) de la c, comme ce qui lie un « faisceau »
d'impressions psychiques et qui partant, donne sa consistance et son identité au moi.
Cf .
l'analyse de Kant du petit Karl : dire « je » et prendre c de soi change tout.
En se percevant comme ct, l'enfant accède
au statut de sujet.
3.
Comment le c peut-elle gouverner ? La représentativité de la c
a.
Il est certes nécessaire que la c prenne –fût-ce violemment- le pouvoir afin de fonder le sujet, mais elle doit
avoir la sagesse de l'abandonner, une fois que ce pouvoir est légitimement établi et que les rôles ont été, par
elles, précisément définis.
Elle peut ainsi prendre en compte les exigences du corps ou agir sur les mécanismes
qui régissent le psychisme, et peut-être renverser la prégnance du déterminisme social ou du moins l'atténuer.
b.
C, image de la personne.
De la même façon que celui qui incarne la souveraineté représente le peuple ou
l'entité dont il donne l'image sans pour autant exercer les pleins pouvoirs, la c se constitue en image du sujet
dont elle figure la partie visible.
Lacan a bien montré l'importance dans la constitution du sujet de l'avènement
de la c à l'image (cf.stade du miroir).
Cet auteur souligne la double dimension de cette dernière : projection
idéale du corps et modelage de sa réalité effective.
Or cette idée trouve une parfaite illustration dans le
domaine politique (Louis Marin).
L'i du roi, loin d'être une simple reproduction de son apparence immédiate, est
en fait une manifestation et un instrument de son pouvoir.
Ainsi la force se transforme en pouvoir : du corps
physique du roi(de fait radicalement étranger au peuple ou à tout organisme exécutif ), on passe à son corps en
i, puis à celle du pouvoir absolu qui exerce sa puissance sur le corps politique réel.
La c, comme i de la personne,
règnerait en mettant en oeuvre un processus similaire.
En se posant comme i de forces qui s'imposent peut-être
à elle, la c médiatise la force, lui donne une signification et n'a donc plus besoin de l'exercer dans les faits.
La conscience peut donc régner sans gouverner : là est peut-être précisément sa nature.
Pensons aux excès d'une c
toute puissante livrée à la seule clarté d'une sèche rationalité : il peut y avoir une dictature de la froide raison, faculté qui
pourtant réclame pourtant le plus haut niveau de c (au sens psychologique)..
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