Faut-il chercher un sens à l'histoire ?
Extrait du document
«
ANALYSE ET PROBLEMATISATION DU SUJET.
§
La notion de sens de l'histoire semble recouvrir deux définitions, celle de signification et celle de
direction, qui semblent néanmoins se recouvrir l'une l'autre : la direction de l'histoire semble être
porteuse de signification.
§
La question « faut-il » nous amène à considérer l'auteur de l'histoire et le rôle qu'il joue dans la
découverte des faits passés : tout le problème semble être alors de savoir si ces faits doivent être
l'objet d'une recherche ou non.
Le sens de l'histoire est-il ce qui doit être cherché ou ce qui se
donne à nous ? La meilleure méthode de connaissance de l'histoire est-elle la recherche ? Est-il
légitime de rechercher un sens à l'histoire ?
§ On comprend, dans cette perspective, que c'est aussi le rôle de l'historien qui est en jeu ici : si
l'histoire a un sens, en tant que ce dernier lui apparaît comme propriété intrinsèque, alors l'historien
est celui qui est capable de découvrir ce sens.
Mais si l'histoire n'a pas de sens en elle-même et
pour elle-même, que vaut l'interprétation historique en tant qu'elle ne se contente pas de
conserver le passé mais aussi qu'elle cherche à en rendre raison, à l'expliquer (et donc à lui donner
du sens) ? C'est donc à la fois l'histoire comme discipline et comme évènement qu'il faut interroger.
§
Le problème qui se pose est alors celui de savoir si on peut objectivement attribuer un sens à
l'histoire, ce sens se trouvent également objectivement dans l'histoire ou si l'histoire n'est pas
toujours affaire de subjectivité.
§
L'histoire en tant que série d'évènements et discipline est-elle ce qui se donne spontanément et
objectivement à nous comme étant finalisée ou est-elle l'objet d'une recherche de la part de
l'historien, devant alors la comprendre de l'intérieur, au risque de faire de l'histoire une fabrication
subjective plus qu'un donné ?
PROPOSITION DE PLAN.
I)
La raison dans l'histoire : l'histoire et finalité : le sens comme ce qui émane de l'histoire.
§ Il semble que la raison principale et première qui fait que nous donnons un sens à l'histoire est que
sans cela, seule l'indignation semble possible face au cours de l'histoire en ce qu'elle nous montre des
évènements sanglants, des guerres…C'est donc d'un point de vue moral que semble se donner le sens
de l'histoire qui apparaît alors comme progrès.
Ainsi, Kant, dans Idée d'une histoire universelle au
point de vue cosmopolitique, établit le constat selon lequel
l'histoire humaine est apparemment dénuée de sens.
Mais il
exprime pourtant un espoir qu'il entend conforter et justifier.
L'histoire a un sens, selon lui, elle est en progrès ; mais ce fil
conducteur du passé n'est pas évident et c'est à l'historien
philosophe de le mettre en lumière.
Malgré son aspect sanglant,
l'histoire serait en fait globalement orientée vers une
amélioration continuelle de l'humanité.
Ainsi, se trouverait
expliqué l'absurde : les guerres ne sont qu'une partie de la
marche vers un mieux général.
Grâce à l'idée de progrès notre
premier sentiment d'absurdité se trouve dissipé.
On comprend
en ce sens à quel point l'unité l'histoire, du point de vue de
l'idée, va de pair avec la notion de sens : l'histoire a un sens,
une direction et une signification qu'il faut voir afin de ne pas
rester à un constat pessimiste, sans espoir et stérile des
absurdités qu'elle nous donne à voir.
§ Pour tenter de découvrir un autre ordre dans l'histoire, on peut
alors chercher en elle un principe de développement qui ne soit
particulier à aucune époque sans pour autant négliger les
guerres et injustices qui ont eu cours.
Or, Hegel se propose,
dans cette perspective, de dépasser cette conception du
progrès : l'histoire n'atteindrait pas son but en dépit des folies
humaines mais, au contraire, grâce à elles.
Alors que la conscience des hommes est bornée et
incapable de saisir dans leurs propres actes une quelconque fin rationnelle, en fait, la raison utiliserait
chacune des actions humaines même les plus absurdes, pour réaliser dans toute son étendue l'ordre
rationnel du monde.
C'est ce qu'Hegel nomme « La ruse de la raison » dans La Raison dans l'histoire.
Grâce à l'omniprésence de la raison dans l'histoire, cette dernière retrouverait un sens et une
direction.
Il semble donc bien y avoir un sens à l'histoire en tant que son orientation qui tend au
progrès et à l'accomplissement de la Raison, lui donne du sens et signification.
C'est en outre
seulement en prenant conscience de ce sens que nous pouvons comprendre l'histoire autrement que.
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