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Faut-il chercher à maîtriser ses désirs ?

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« APPROCHE: Le désir est d'abord la prise de conscience d'un manque, dont la satisfaction procure du plaisir. Le stoïcisme préconise de discipliner nos désirs si on veut atteindre le bonheur. Platon nous invite quant à lui à nous méfier du désir, car il est insatiable, et de ce fait, source d'insatisfaction toujours recommencée.

Si le désir est insatiable, il risque d'entraîner l'homme dans des excès et de faire son malheur.

Les sagesses antiques préconisaient ainsi une discipline des désirs.

L'homme est malheureux parce qu'il désire trop et mal.

Apprendre à désirer seulement ce que l'on peut atteindre, en restant dans les bornes du raisonnable, telle est la morale stoïcienne. S'arracher à la peur superstitieuse de la mort et des dieux et s'en tenir aux désirs naturels et nécessaires, telle est la morale épicurienne .

Toutes deux dessinent l'idéal d'une sagesse humaine fondée sur l'absence de troubles (ou ataraxie) et l'harmonie avec la nature. Dominer ses désirs A.

Le désir est négation de son objet C'est une véritable dialectique du désir que développe Hegel dans La Phénoménologie de l'esprit (1807).

Pour lui, la conscience ne devient « conscience de soi » qu'en détruisant l'objet qu'elle a posé en face d'elle.

Cet objet, d'abord posé comme autonome, est ensuite anéanti par la force destructrice du désir.

Ainsi, dans le désir-besoin (désir dont la satisfaction est nécessaire au maintien de la vie), l'objet même du désir est à la fois élu et nié par le désir.

Par exemple, le désir de manger un fruit entraîne la consommation, la négation du fruit – lequel est en effet supprimé par le simple fait que je l'assimile à ma propre substance. B.

Certains désirs ne méritent pas d'être satisfaits Épicure, à la suite de Platon, suggère de faire la part entre les désirs qui méritent d'être satisfaits et ceux qui ne le méritent pas.

C'est l'affection (plaisir ou douleur) qui servira de règle.

Si le désir d'une nourriture riche et abondante se traduit par une indigestion, alors mieux vaut lai nn sser ce désir inassouvi.

A l'inverse, il faut savoir parfois supporter de légères souffrances pour s'épargner de plus grandes souffrances à l'avenir. C'est donc « en comparant et en examinant attentivement ce qui est utile et ce qui est nuisible » que l'on pourra distinguer les désirs naturels (désirs conformes à la nature de l'homme) et les désirs vains, qui plongent le sujet dans une perpétuelle agitation.

Seront ainsi rejetés les désirs de puissance ou de célébrité, parce qu'ils génèrent davantage d'afflictions (inquiétude, peurs, dépendance, conflits, etc.) que de profits. C.

Il faut ne vouloir que ce qui doit arriver Mais que répondre à celui qui se plaint de n'avoir pas à manger, pas de toit ou pas de travail ? « Abstiens-toi et supporte », disaient les stoïciens.

Le stoïcisme enseigne en effet l'acceptation de tout ce qui est : abstiens-toi de gémir et supporte avec fermeté les coups du sort ! Le stoïcien Épictète distingue les choses qui sont en notre pouvoir (nos jugements, nos tendances, nos désirs) et les choses qui ne sont pas en notre pouvoir (le corps, la richesse, la réputation).

L'unique souhait du désir, nous rappelle Épictète, est d'atteindre l'objet désiré.

Or, si nous investissons de notre désir des objets qui ne dépendent pas de nous, il est fort probable que nous ne parviendrons pas à les obtenir, et que nous en serons malheureux.

Pour vivre heureux, il suffit donc de s'appliquer à ne vouloir que ce qui doit arriver. Introduction : Le problème ici présent remet en question ce qui se présenterait comme un devoir.

Si nous disons qu' « il faut » maîtriser ses désirs, en effet, nous énonçons un impératif qui s'imposerait comme obligation morale. Or, le but de toute morale est de rechercher à travers la pratique un état de bonheur.

Chercher à maîtriser ses désirs serait donc la voie vers le bonheur.

Cependant, c'est bel et bien une recherche qui serait louée par cet impératif.

La maîtrise des désirs ne serait alors pas quelque chose qui serait acquis d'avance.

Elle nécessiterait un travail, un entraînement, un exercice.

Cette médiation exigerait en effet un changement en nous, ou du moins une formation, qui nous permette de devenir « maîtres » de ce mouvement qu'est le désir.

Or, si cela est le fruit d'un travail d'émancipation, nous devons en conclure que nous sommes au départ, esclaves de nos désirs, soumis à leur pouvoir, sous leur emprise.

L'homme serait donc celui qui, soumis à ses désirs, peut parvenir à s'en émanciper, pour accéder au bonheur.

Pourtant, sommes-nous autre chose que nos désirs ? Il pourrait en effet sembler bien étrange de distinguer le désir et l'homme qui désire dans la mesure où celui qui désire s'identifie avec son désir même. Maîtriser ses désirs, est-ce autre chose que se maîtriser…soi-même ? D'où la nécessité de repenser l'essence de l'homme et son statut d' « être désirant ».. »

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