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Faut-il attendre de la philosophie qu'elle nous aide à mieux vivre ?

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« PREMIERE CORRECTION Définition des termes du sujet La question « peut-on » concerne deux choses : une capacité objective, et un droit : ou bien je peux faire une chose parce que je suis capable, physiquement par exemple, de la faire, ou bien je peux faire une chose parce que l'on ne me l'interdit pas, que cette interdiction provienne d'une institution, d'une autre personne ou encore de moimême.

Le sujet appelle plutôt la seconde compréhension, et demande donc que l'on s'interroge sur ce qui autorise ou interdit de dire que la philosophie nous aide à mieux vivre. La philosophie est une discipline qui peut aussi bien rechercher des réponses aux questions portant sur les causes et les modes de fonctionnement du monde que définir la meilleure manière de vivre possible – en tout cas, certaines traditions philosophiques, les écoles antiques stoïcienne et épicurienne par exemple, se donnent explicitement comme objet d'aider les hommes à mieux vivre.

Le sujet demande donc que l'on interroge cette tâche, de manière à décider s'il est pertinent de soutenir que la philosophie parvient à la remplir. Il faut enfin préciser la définition de l'expression « nous aider à vivre mieux ».

Le verbe « aider » suggère que le rôle de la philosophie dans l'amélioration de notre manière de vivre n'est pas fondateur, mais auxiliaire : la philosophie ajouterait des principes mais ne donnerait pas forcément les principes premiers – même si l'aide apportée par elle peut nous amener à réviser ces principes premiers.

Mieux vivre, c'est peut-être améliorer nos conditions de vie, nos conditions matérielles par exemple, mais c'est aussi, dans un sens plus général et plus philosophique, avoir une meilleure manière de nous conduire dans la vie, de nous rapporter au monde qui nous entoure et aux événements qui nous affectent. C'est la pertinence de la déclaration selon laquelle la philosophie nous aide à mieux vivre qui est interrogée ici : attribue-t-elle à la philosophie l'objet qui est vraiment le sien, ou peut-on soutenir que la philosophie ne s'occupe pas de la vie bonne mais d'une connaissance générale du monde qui dépasse les modes de vie individuels ? si la philosophie s'occupe effectivement de la vie bonne, est-elle efficace dans cette tâche ? Proposition de plan I. La philosophie comme manière de vivre La première partie pourrait s'intéresser à une conception de la philosophie comme ensemble de connaissances visant la conduite de la vie – c'est une conception courante dans la philosophie antique.

La philosophie se donne alors comme objet d'aider à mieux vivre, et celui qui choisit de pratiquer la philosophie – car la philosophie se conçoit alors comme une pratique plus que comme une discipline abstraite – le fait pour vivre mieux. Epicure, Lettre à Ménécée « C'est un grand bien, croyons-nous, que le contentement, non pas qu'il faille toujours vivre de peu en général, mais parce que si nous n'avons pas l'abondance, nous saurons être contents de peu, bien convaincus que ceux-là jouissent le mieux de l'opulence, qui en ont le moins besoin.

Tout ce qui est fondé en nature s'acquiert aisément, malaisément ce qui ne l'est pas.

Les saveurs ordinaires réjouissent à l'égal de la magnificence dès lors que la douleur venue du manque est supprimée.

Le pain et l'eau rendent fort vif le plaisir, quand on en fut privé.

Ainsi l'habitude d'une nourriture simple et non somptueuse porte à la plénitude de la santé, elle fait l'homme intrépide dans ses occupations, elle renforce grâce à l'intermittence de frugalité et de magnificence, elle apaise devant les coups de la fortune. Partant, quand nous disons que le plaisir est le but de la vie, il ne s'agit pas des plaisirs déréglés ni des jouissances luxurieuses ainsi que le prétendent ceux qui ne nous connaissent pas, nous comprennent mal ou s'opposent à nous.

Par plaisir, c'est bien l'absence de douleur dans le corps et de trouble dans l'âme qu'il faut entendre.

Car la vie de plaisir ne se trouve point dans d'incessants banquets et fêtes, ni dans la fréquentation de jeunes garçons et de femmes, ni dans la saveur des poissons et des autres plats qui ornent les tables magnifiques, elle est dans la tempérance, lorsqu'on poursuit avec vigilance un raisonnement, cherchant les causes pour le choix et le refus, délaissant l'opinion, qui avant tout fait le désordre de l'âme. Au principe de tout cela se trouve le plus grand des biens : la prudence.

La philosophie acquiert par elle une dignité supérieure, les autres vertus procèdent d'elle naturellement car elle enseigne qu'une vie sans prudence ni bonté ni justice ne saurait être heureuse et que ce bonheur ne saurait être sans plaisir.

De fait les vertus se trouvent naturellement liées dans la vie heureuse, de même que la vie heureuse ne se sépare point de ces vertus.

». »

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