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Faire son devoir empêche-t-il d'être libre ?

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« PROBLEMATIQUE ENVOYEE PAR L'ELEVE: Agir par devoir, c'est faire ce que nous devons faire, c'est faire ce qui s'impose moralement à nous.

Dès lors, si faire son devoir consiste à faire ce qui s'impose à nous, il semble bien qu'une telle action ne soit pas synonyme de liberté. En effet, nous considérons communément qu'être libre consiste à agir à sa guise, selon son bon vouloir.

Or, faire son devoir ce n'est pas faire ce qu'on a envie de faire.

Bien au contraire, généralement, notre devoir va à l'encontre de nos désirs.

On serait donc fortement tenté d'opposer l'acte par devoir et l'acte libre.

Faire son devoir c'est faire ce qu'on est obligé de faire et non ce qu'on a envie de faire.

Certes il peut arriver que notre devoir nous satisfasse, mais généralement le devoir s'oppose au désir sinon il n'y aurait pas besoin de morale finalement.

Si chacun était vertueux, si chacun agissait spontanément par devoir, si chacun était naturellement moral, alors il n'y aurait pas besoin de morale.

C'est donc justement parce que le devoir s'oppose aux désirs, à nos envies, à ce que nous faisons spontanément qu'il semble ne pas être synonyme de liberté.

Pourtant, en opposant ainsi le devoir et la liberté nous nous reposons sur une certaine définition de la liberté.

Relevez dans tout ce que nous venons de dire quel sens nous lui accordons.

Nous considérons bien semble-t-il, qu'être libre c'est faire ce qu'on a envie de faire, c'est suivre ses désirs et ses envies.

C'est donc la question de la définition de la liberté qui est en jeu.

Quelle est la différence entre faire son devoir et suivre ses désirs ? faire son devoir c'est faire ce que nous devons faire, ce qui s'impose à nous en tant que nous sommes des êtres pour qui la question de la morale se pose.

Or, cette question de la morale se pose parce que nous ne sommes pas que des êtres de désirs et que nous sommes également des êtres de raison. Faire son devoir, c'est agir selon la loi de sa raison.

Dès lors, si faire son devoir consiste à suivre sa raison, ne peuton pas penser que faire son devoir consiste à se détacher de ses désirs.

Or, se détacher de ses désirs, n'est-ce pas être libre ? Vous pouvez vous demander si contrairement aux apparences, les désirs ne sont pas plutôt ce qui nous aliène et non ce qui nous libère.

Dès lors, suivre sa raison en faisant son devoir, n'est-ce pas être libre ? Les inventeurs du régime républicain, les Grecs, eurent à défendre leurs cités contre l'invasion de l'Empire perse. De cette guerre, la bataille des Thermopyles est demeurée célèbre : trois cents Spartiates, pour n'avoir pas fui, périrent en tentant de stopper pendant deux jours l'avancée de dizaines de milliers de soldats ennemis.

Sur le lieu même de leur mort, leur épitaphe était : « Passant, va dire à Sparte que nous sommes morts d'obéir à ses lois.

» Ils ont montré ainsi que le sens du devoir peut être plus fort que la volonté de vivre ; on peut célébrer leur gloire et leur amour de la liberté, mais on peut déplorer qu'un prétendu devoir les ait envoyés à une mort certaine.

S'ils avaient eu le choix, peut-on penser, ils auraient probablement préféré vivre ; le devoir a eu raison de leur bon sens, et de leur libre choix.

La contrainte du devoir s'oppose-t-elle ainsi toujours à la liberté ? [Faire son devoir, c'est renoncer à sa liberté.

Lorsqu'on a le devoir de faire quelque chose, c'est bien que l'on n'est pas libre.

Le devoir est une contrainte qui limite notre liberté d'être et de choix.] La vie en société impose des devoirs Vivre en société nous impose de nombreux devoirs: devoirs scolaire, devoir militaire, devoir de payer ses impôts....

Toutes ces contraintes nous sont imposées par une autre volonté que la nôtre et peuvent donc être perçues comme des obstacles (bien plus des contraintes aliénantes) à notre liberté.

Le devoir semble, dès lors, au premier abord, hétéronomie, cad, imposé par une puissance extérieure. Le devoir est la pression sociale intériorisée Pour Durkheim, le sens du devoir résulte de l'intériorisation par l'individu des normes et valeurs de la société. Le devoir est donc un ensemble d'obligations imposées par la collectivité à l'individu; et plus la pression sociale est forte, moins les individus qui composent cette collectivité sont libres.

Se marier et fonder une famille, même si on ne le souhaitait pas, a pu longtemps être considéré comme un devoir.

Pour sa part Freud montrera, dans une optique toute différente, que le sur-moi est l'instance critique et évaluative de la personnalité.

Il s'est constitué par une intériorisation, à partir du complexe d'Oedipe, des exigences et interdits parentaux.

En fait, c'est au surmoi des parents que l'enfant s'identifie.

Les parents se comportent vis-à-vis de leurs enfants en fonction d'une identification à leurs propres parents.

Le surmoi est l'instance par laquelle se transmet le patrimoine culturel d'une société.

Il continue ensuite à se développer sous l'influence de l'entourage, des éducateurs, des modèles idéaux. Il s'agit donc de la conscience collective en tant qu'elle est intériorisée par le moi.

Cette conscience collective agit surtout par son aspect moral : la culture et la civilisation résultent d'une action de moralisation effectuée par la société sur l'individu.

Le surmoi est la part non consciente du psychisme en tant qu'elle se fait le médiateur de la collectivité et qu'elle impose au Moi les normes qui lui permettront d'exercer sa propre action de censure.. »

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