Faire régner la justice est-ce seulement faire appliquer la loi ?
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Pourquoi la question ?
Ce sujet invite à réfléchir sur le double sens du concept de justice, qui peut désigner soit une institution soit la
vertu de l'homme juste.
L'institution judicaire a pour rôle de faire appliquer le droit.
Cela suffit-il à "faire régner la
justice" ? L'enjeu du sujet ne sera en fait clarifié que lorsqu'on aura élucidé cette expression.
Que signifie "faire régner la justice" ?
L'expression peut sembler familière et évidente: raison de plus pour l'analyser avec soin.
Il est d'ailleurs peut-être
plus facile de voir ce que signifie "faire régner la terreur" dans une ville.
Mais la justice ? Cela consisterait à bannir
tous les actes injustes, à obtenir que tous les rapports entre les individus soient réglés selon la justice.
S'il faut la
"faire" régner, cela suppose qu'elle ne le fait pas spontanément, que les rapports entre individus ne sont pas
spontanément guidés par la justice.
La question est donc de savoir par quelle attitude on peut favoriser l'avènement
de ce "règne".
Que signifie "appliquer le droit" ?
L'expression est ambiguë: c'est là que se noue la problématique du sujet.
Qu'entend-on en effet par "appliquer le
droit" ? Est-ce obtenir que la légalité soit reconnue ? Est-ce appliquer systématiquement toutes les sanctions en
cas d'infraction ? Est-ce veiller à ce que tous les points de tous les règlements soient en permanence observés ?
L'expression "appliquer le droit" semble d'emblée insuffisante, car il y a bien des façons de le faire: scrupuleusement
ou sans rigueur, avec clémence ou dureté...
Il faut également se demander quelles sont les occasions d'appliquer le droit: "appliquer", comme "faire régner",
suggère une attitude active, volontariste.
On applique le droit pour le rétablir en cas d'infraction, pour l'expliciter en
cas de litige, pour l'affirmer en cas de plainte.
On fait appliquer le droit lorsqu'on fait valoir ses droits.
On peut alors
de demander s'il est toujours conforme à la justice de toujours faire valoir tous ses droits.
La justice peut se définir par l'égalité et la vérité.
Cette justice est au service de la société, c'est-à-dire qu'elle la
protège et la sécurise.
Afin de créer cet ordre on fait appel au droit.
Le droit est un ensemble de règles qui
orientent et dictent nos actes afin que la société obtienne des repères.
Cependant le droit est le résultat de
principes accumulés au fil des siècles, et ces principes bâtissent la justice.
Les sentiments des citoyens aident à sa
survie.
Ainsi, la justice en utilisant le droit en fait-elle son unique moyen, pour garder son pouvoir ou si au contraire
il faut s'orienter parfois vers la vertus des hommes ?
La justice est le pilier de notre société et nous avons toujours vécu en sachant qu'on pouvait lui faire confiance.
Cependant il s'agit de déterminer les vérités de chaque justice et ces vérités, elles changent selon les pays et
évoluent au fur et à mesure des siècles.
Il suffit juste de se retourner un peu en arrière et de constater l'abolition
de la peine de mort.
La peine de mort faisait partie du droit juridique mais elle a été contestée par une grande
majorité des citoyens.
Le droit permet donc de dicter les vérités mais il s'agit de trouver un équilibre dans ces
vérités.
Le droit doit projeter le reflet de la société et il doit tenir compte de ses sentiments pour la justice.
L'absence du droit fait naître un sentiment d'injustice on se sent privé de quelque chose qui nous est dû, car le droit
est le chemin de la justice.
Cependant lorsque le droit est utilisé, à des fins personnelles et non pour la vérités et
l'égalité, il peut banaliser l'idée de la justice et ôte ainsi des repères à la société.
L'exemple des dictatures nous
montre que l'application du droit peut parfois servir aux règne de l'autorité et non de la justice.
Ceci est dit afin de
montrer que derrière les règles de droits se trouve des valeurs morales et des principes qui eux sont ancrés en nous.
Depuis la préhistoire il était interdit du tuer ou de nuire à un autre homme et le meurtre était déjà puni, il y a donc à
travers le droit une notion de justice qui vient uniquement de nous.
La justice est une interrogation perpétuelle et il est possible d'en faire un acte de foi sans faire appel
automatiquement au droit.
Chaque personne a d'une conscience qui lui permet d'analyser ses choix et de juger ses
propres actes.
Pourquoi une personne déciderait de voler et pas une autre.
Non pas qu'on a une connaissance du
mal et l'autre non, mais décider de se servir de sa réflexion et de sa conscience est une justice qu'on s'impose
quotidiennement.
Le droit dans ce genre de cas ne s'applique pas, il n'est qu'une conséquence.
De plus le droit tout
seul ne s'appliquerait que de manière arbitraire, il faut donner une maison au droit pour qu'il y ait une justice.
Le
droit peut donc pousser aux armes contre la justice.
En effet si un homme se sent esclave du droit et si il estime
qu'il lui ôte tous sentiments de liberté, il peut aller à l'encontre de la justice tous simplement en l'ignorant.
La justice
prend des décisions équitables, mais elle décide aussi des sanctions et parmi les citoyens il existe une peur des
sanctions.
L'inquiétude peut donc être le moteur de son fonctionnement et de son respect.
En effet avoir par
exemple peur de la prison c'est humain et la majorité des citoyens fait tout son possible pour l'éviter, ils oeuvrent
ainsi dans le chemin de la justice.
Le droit est donc une infime partie dans les raisons de nos inquiétudes.
Les
sentiments des citoyens face aux valeurs sont donc importants pour le règne de la justice..
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