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F. HEGEL: Les choses de la nature

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Les choses de la nature n’existent qu’immédiatement et d’une seule façon, tandis que l’homme, parce qu’il est esprit, a une double existence ; il existe d’une part au même titre que les choses de la nature, mais d’autre part, il existe aussi pour soi. Il se contemple, se représente à lui-même, se pense et n’est esprit que par cette activité qui constitue un être pour soi. Cette conscience de soi, l’homme l’acquiert de deux manières : primo, théoriquement, parce qu’il doit se pencher sur lui-même pour prendre conscience de tous les mouvements, replis et penchants du coeur humain ; et d’une façon générale se contempler, se représenter ce que la pensée peut lui assigner comme essence ; enfin se reconnaître exclusivement aussi bien dans ce qu’il tire de son propre fond quand dans les données qu’il reçoit de l’extérieur. Deuxièmement, l’homme se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu’il est poussé à se trouver lui-même dans ce qui est donné immédiatement, dans ce qui s’offre à lui extérieurement. Il y parvient en changeant les choses extérieures, qu’il marque au sceau de son intériorité et dans lesquelles ils ne retrouve que ses propres déterminations. L’homme agit ainsi, de par sa liberté de sujet, pour ôter au monde extérieur son caractère farouchement étranger et pour ne jouir des choses que parce qu’il retrouve une forme extérieure de sa propre réalité. HEGEL


Hegel est peut-être, avec Platon et Kant, l'un des plus grands philosophes de tous les pays et de tous les temps. Il a construit un système qu'il a conduit à une rare perfection : « Tout ce qui est réel est rationnel et tout ce qui est rationnel est réel «, soutient-il avec force. Autrement dit, sa philosophie est celle d'un rationalisme absolu. Heidegger a dit que c'était « le dernier système possible de la métaphysique occidentale «. On lui doit des ouvrages capitaux comme La Science de la Logique ou La Phénoménologie de l'Esprit. Il a fortement inspiré Karl Marx qui fut l'un de ses grands disciples. Mais il y a dans sa descendance aussi bien des hégéliens de gauche comme Marx, Engels ou Feuerbach, que des hégéliens de droite comme Jhering, G. Sorel ou Charles Maurras. (Voir Hegel et l'Hégélianisme [Q.S.J.] d'Hondt Hegel[P.U.F.].)


« Les choses de la nature n’existent qu’immédiatement et d’une seule façon, tandis que l’homme, parce qu’il est esprit, a une double existence ; il existe d’une part au même titre que les choses de la nature, mais d’autre part, il existe aussi pour soi.

Il se contemple, se représente à lui-même, se pense et n’est esprit que par cette activité qui constitue un être pour soi.

Cette conscience de soi, l’homme l’acquiert de deux manières : primo, théoriquement, parce qu’il doit se pencher sur lui-même pour prendre conscience de tous les mouvements, replis et penchants du coeur humain ; et d’une façon générale se contempler, se représenter ce que la pensée peut lui assigner comme essence ; enfin se reconnaître exclusivement aussi bien dans ce qu’il tire de son propre fond quand dans les données qu’il reçoit de l’extérieur.

Deuxièmement, l’homme se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu’il est poussé à se trouver lui-même dans ce qui est donné immédiatement, dans ce qui s’offre à lui extérieurement.

Il y parvient en changeant les choses extérieures, qu’il marque au sceau de son intériorité et dans lesquelles ils ne retrouve que ses propres déterminations. L’homme agit ainsi, de par sa liberté de sujet, pour ôter au monde extérieur son caractère farouchement étranger et pour ne jouir des choses que parce qu’il retrouve une forme extérieure de sa propre réalité. questions indicatives Que signifie « l'homme existe aussi pour soi » ? Est-ce une profession de foi d'égoïsme...

? Importance du pronom réfléchi dans les expressions : « se contemple, se représente à lui-même, se pense...

» ? Comment comprenez-vous : « n'est esprit que par cette activité qui constitue un être pour soi » ? Qu'est-ce que « la conscience de soi » ? Comment l'homme l'acquiert-il ? Comment comprenez-vous « l'homme se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu'il est poussé à se trouve lui-même dans ce qui lui est donné immédiatement, dans c qui s'offre à lui extérieurement ? Comment comprenez-vous « immédiatement » dans ce texte ? A quoi cela s'oppose-t-il ? Qu'est-ce qu'il « retrouve » « dans les choses extérieures qu'il marque du sceau de son intériorité » ? Qu'est-ce qu'il retrouve « seulement » ? Quel est le sens de « farouchement étranges », ici ? De quoi « jouit-il » exactement ? Qu'est-ce que veut faire apparaître Hegel ? Qu'en pensez-vous ? § 1.

Étude ordonnée Ce texte très plein oppose d'abord les choses de la nature, qui sont sans conscience ou pensée ou esprit et n'existent qu'en soi, à l'homme, qui existe à la fois en soi et pour soi, l'en soi désignant l'être de fait, l'être immédiat sans passé et sans avenir, le pour soi l'être qui prend conscience de son existence de fait et acquiert ainsi une double existence.

Cette prise de conscience s'opère de deux manières, théoriquement et pratiquement.

Théoriquement, également de deux manières.

Par l'effort de la conscience, dont la fin exclusive est de découvrir son essence aussi bien en soi-même que dans les choses extérieures.

Que le sujet ait à se reconnaître en soi n'étonne pas le lecteur, quoiqu'elle soit dans le système de Hegel l'issue d'une dialectique complexe, mais c'est une vue qui lui est propre qu'il ait à se reconnaître dans ce qui lui est extérieur.

Sur le plan pratique, l'homme affronte une nature, un monde extérieur, qui lui sont d'abord totalement étrangers et dont par un libre effort il doit faire quelque chose de sien dans lequel il se retrouve. § 2.

Intérêt philosophique. »

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