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Exposé sur L'Art

Publié le 14/11/2022

Extrait du document

« I.

Définition de l’Art L’art est une activité créatrice.

C'est le moyen par lequel l'être humain se détache de la nature.

Contrairement à la technique, son produit n'a pas comme finalité d'être utile, il est destiné à la contemplation plutôt qu'à l'action.

L'art est lié à la question du beau et à son universalité.

L'artiste doit être distingué de l'artisan, par l'absence de règles déterminant le travail de l'artiste.

L'idée de génie répond à certaines caractéristiques identifiables.

Ces caractéristiques peuvent toutefois être critiquées comme un mythe de l'esprit du spectateur. A L'étymologie du mot Le mot « art » a la même étymologie que le mot « technique » : technê, en grec, qui donne ars en latin.

Au départ, l'art désigne toute activité de production humaine, puis ce terme a été compris comme les beaux-arts. Les termes de technê et d'ars renvoient tous les deux à un savoir-faire.

Ainsi, l'art désigne au départ toute activité de production humaine, par opposition aux productions naturelles. Ce n'est que par la suite qu'est apparue une distinction entre, d'un côté, la production technique et, de l'autre côté, l'art compris comme les beaux-arts.

Aujourd'hui, la distinction entre l'art et la technique semble aller de soi : on dira ainsi du garagiste qu'il est technicien tandis que le sculpteur ou le peintre sont des artistes.

En effet, le type d'activité qu'ils mettent en œuvre n'est pas le même : le technicien cherche à produire ou à réparer un objet, l'artiste cherche à créer.

Il y aurait ainsi une supériorité de l'art sur la technique, qui suppose que l'art nécessite à la fois de la technique et quelque chose de plus, de l'ordre du génie. B L'art, une activité créative en opposition à la technique L'art s'approprie les applications rendues possibles par les découvertes scientifiques (notamment les lois physiques et mathématiques) mais se distingue de la technique par sa finalité.

La production technique vise de plus en plus la réalisation en plusieurs exemplaires d'un même type d'objet, tandis que l'œuvre d'art tend à devenir une production unique, originale, issue de l'imagination créatrice de l'artiste. Le savoir-faire et l'habileté jouent un rôle différent dans la technique et dans l'art : • Dans la technique, le savoir-faire permet la répétition d'un modèle grâce à l'application mécanique de règles de production définies. • Dans la création artistique, le savoir-faire technique est certes nécessaire, mais il n'est pas suffisant.

L'artiste est aussi celui qui met en œuvre son génie, qui possède un don. Il est ainsi possible de distinguer l'art de la technique en fonction de la finalité de chacun : • Le produit technique vise une utilisation de l'objet lui-même en vue d'une fin autre. L'objet technique s'inscrit dans l'espace ordinaire du quotidien : il est destiné à être remplacé dès lors qu'il ne remplit plus adéquatement la fin pour laquelle il a été pensé. • À l'inverse, l'œuvre d'art est à elle-même sa propre fin.

Destinée à la contemplation. C La permanence des œuvres d'art Les œuvres d'art sont permanentes, elles ont quelque chose d'éternel. L'œuvre d'art a quelque chose d'éternel, contrairement aux techniques qui peuvent tomber en désuétude.

En effet, on continue à admirer des œuvres d'art anciennes. Comme le dit Hannah Arendt dans la crise de la culture 1961 : « proprement parler, [les œuvres d'art] ne sont pas fabriquées pour les hommes, mais pour le monde, qui est destiné à survivre à la vie limitée des mortels, au va-et-vient des générations. Non seulement elles ne sont pas consommées comme des biens de consommation, ni usées comme des objets d'usage : mais elles sont délibérément écartées des procès de consommation et d'utilisation, et isolées loin de la sphère des nécessités de la vie humaine.

» Les œuvres d'art, contrairement aux objets techniques, ne s'inscrivent pas dans la vie ordinaire : elles n'ont aucune fonction dans la société (ce qui les soustrait à la consommation et à l'usure).

Les œuvres d'art existent pour le monde, c'est-à-dire qu'elles sont destinées à survivre aux générations. II.

La singularité de l'œuvre d'art et les principes du beau A La singularité de l'œuvre d'art L'œuvre d'art est souvent perçue comme une œuvre unique qui aurait une « aura » singulière.

À l'ère de la reproductibilité, l'œuvre d'art semble perdre cette singularité, elle est désacralisée. 1 Une œuvre unique transmettant une idée Si « art » est utilisé au singulier, c'est que chaque œuvre a un caractère unique, singulier, mais que quelque chose de commun lie toutes les œuvres d'art. L'œuvre d'art est une œuvre unique qui exprime une idée spirituelle de l'artiste dans la matière.

En cela, l'œuvre d'art est originale. Généralement, on désigne par la notion d'art les beaux-arts, c'est-à-dire l'ensemble des activités tournées vers la production d'œuvres qui ont pour fonction de susciter une émotion. Pourtant, parler de l'art en général semble problématique : il existe une pluralité d'arts. Friedrich Hegel en définit cinq : l'architecture, la peinture, la sculpture, la danse, la musique.

Aujourd'hui, le cinéma est également considéré comme un art. L'emploi du singulier « art » rend compte de deux idées : • Une singularité propre à l'expérience de l'œuvre d'art ; • Quelque chose de commun à toutes les œuvres d'art. Pour Friedrich Hegel, la singularité d'une œuvre d'art tient au fait qu'elle rend sensible une idée.

En effet, l'œuvre d'art est la traduction d'une idée spirituelle dans la matière.

En ce sens, l'art n'est pas une belle imitation de la nature, comme la définit Aristote.

L'œuvre d'art correspond plutôt à l'expression de l'être humain, à la marque qu'il laisse dans le monde.

L'art est l'activité par laquelle l'être humain, à travers son action de transformation du monde extérieur, prend conscience de lui-même. 2 L'œuvre d'art à l'ère de la reproductibilité L'art contemporain remet en question la singularité des œuvres d'art, elles ne sont plus uniques ou originales.

Les œuvres d'art, comme les autres produits, peuvent être reproduites ou produites en série. Le philosophe Walter Benjamin s'est intéressé à la question de la reproduction des œuvres d'art dans son texte L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique (1936).

Pour Benjamin, ce qui a toujours caractérisé l'œuvre d'art est son authenticité ou encore son statut d'original.

Un original, explique-t-il, est un objet physique unique et situé en un lieu et un temps précis (hic et nunc) Dans son ouvrage, Benjamin montre comment la reproduction technique ruine l'idée même d'authenticité de l'œuvre d'art, c'est-à-dire son caractère unique. Walter Benjamin affirme : « A l'époque de la reproductibilité technique, ce qui dépérit dans l'œuvre d'art, c'est son aura.

» Le caractère particulier et unique d'une œuvre d'art s'appauvrit car on peut la reproduire indéfiniment. B Les principes du beau En art, la question du beau est fondamentale.

Qu'est-ce qui permet de dire qu'une œuvre est belle ? Pourquoi un tel jugement ? Pour répondre à cette question, Kant, qui s'intéresse au jugement en art, distingue le beau de l'agréable.

Pour Bourdieu, les principes du beau sont liés à l'éducation et ne sont pas universels. 1 La distinction entre le beau et l'agréable Pour Kant, une œuvre d'art est une œuvre qui répond aux critères du beau.

Le beau doit être distingué de l'agréable.

Quand on dit « c'est beau », on suppose que tout le monde va éprouver le même sentiment de beauté devant l'œuvre, on présume que ce jugement est universel.

D'après Kant, celui qui affirme qu'une œuvre est belle attend que tous les autres la reconnaissent comme belle. Les adages populaires tels que « à chacun ses goûts » ou « des goûts et des couleurs, on ne discute point » illustrent la difficulté à s'accorder sur la catégorie du beau. Pour répondre à cette difficulté, Kant distingue, dans la Critique de la faculté de juger, l'agréable et le beau.

L'agréable touche aux sens d'un individu, ce jugement est restreint à la sphère particulière des goûts de chacun.

Comme le dit Emmanuel Kant dans sa critique de la faculté de juger en 1790 : « Lorsqu'il s'agit de ce qui est agréable, chacun consent à ce que son jugement, qu'il fonde sur un sentiment personnel et en fonction duquel il affirme d'un objet qu'il lui plaît, soit restreint à sa seule personne.

[...] Le principe « à chacun son goût » (s'agissant des sens) est un principe valable pour ce qui est agréable.

» Pour Kant, le jugement esthétique, c'est-à-dire le jugement qui affirme la beauté d'une œuvre d'art, n'est pas restreint au goût de chacun.

Kant souligne que lorsque l'individu s'exclame « c'est beau ! »,.... »

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