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Expliquez et appréciez cette affirmation d'un philosophe : « Le bonheur est un idéal, non de la raison, mais de l'imagination ». ?

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o Le bonheur peut-il être un idéal de la raison ? Kant dit que non parce que « les éléments qui font partie du bonheur sont dans leur ensemble empiriques ». Cette réponse repose sur la conception que se fait Kant de la raison comme système de principes « à priori » (qui ne saurait venir et dépendre de l'expérience). Cette réponse pourrait-elle être mise en cause si l'on ne partage pas cette conception de la raison ? (par exemple si l'on a une conception empiriste de la « raison », ou encore si l'on rentre dans la dialectique « raison constituante - raison constituée » ?). o Le bonheur est-il un idéal de l'imagination ? Voir le sens précis d'imagination pour Kant dans « La critique de la raison pure... ».

« Définition des termes du sujet: IDÉAL: Adjectif désignant ce qui se rapporte à une idée.

On l'oppose à empirique.

On qualifie aussi d'idéal, quelque chose qui n'existe d'en pensée.

Substantif désignant un modèle à suivre (un idéal de vertu par exemple). IMAGE - IMAGINATION - IMAGINAIRE L'image est, en psychologie, une représentation mentale d'objets non présents.

L'imagination est, dans la psychologie classique, une activité de l'esprit qui fabrique des combinaisons nouvelles d'images.

Pour Sartre (qui nie comme Alain la réalité de l'image mentale, reflet passif du réel) l'imagination, ou fonction imageante, n'est qu'une manière de viser un objet réel : le viser, l'« intentionner » comme n'étant pas là.

Est dit imaginaire, tout produit de l'imagination, en tant qu'il se distingue du réel.

L'esprit humain est doué de diverses facultés, l'intuition sensible, l'entendement et l'imagination : celle-ci permet aux hommes de se représenter mentalement des objets non présents, autrement dit de les imaginer.

Elle joue également un rôle essentiel dans l'invention, c'est-à-dire dans la production de fictions.

Mais quelle est la puissance créatrice de l'imagination ? Il semble que l'imagination est limitée aux objets que nous avons antérieurement perçus. BONHEUR: De bon et heur (terme dérivé du latin augurium, présage, chance).

État de complète satisfaction de tous les penchants humains. • Le bonheur se distingue du plaisir et de la joie, qui sont des émotions éphémères et toujours liées à un objet particulier.

• Dans les morales eudémonistes, le bonheur est la fin de l'action humaine.

Pour Kant, en revanche, c'est le respect de la loi morale qui doit orienter la volonté, et non la recherche du bonheur.

Car cette recherche est toujours déjà intéressée, égoïste donc contraire à la morale. Le désir d'être heureux ne nous donne pas directement le moyen d'être heureux.

Et l'idée de bonheur donne lieu à des représentations multiples, qui ne nous garantissent pas non plus l'accomplissement de cette espérance.

Le bonheur ne peut être conceptualisé.

Il relève d'un idéal de l'imagination. 1.

L'IDÉE DU BONHEUR ¦ « Un tout absolu, un maximum de bien-être dans mon état présent et dans toute ma condition future, est nécessaire » à l'idée du bonheur, rappelle Kant. ¦ Or l'être humain, qui est fini, ne peut se faire un concept déterminé de ce qu'il veut véritablement ; il lui faudrait pour cela être omniscient, prévoir l'ensemble de l'enchaînement des circonstances et de ses propres réactions. ¦ En effet, développer ses connaissances et sa raison peut conduire non au bonheur, mais à mieux voir les difficultés du monde ou les malheurs possibles ; ou bien, nos désirs et nos besoins augmenteront à la mesure de nos connaissances, sans que nous puissions les satisfaire tous... ¦ Ce qui nous fera agir pour devenir heureux correspond donc aux conseils de la prudence, mais ne peut commander des actions déterminées, objectivement et pratiquement nécessaires à notre bonheur : cet idéal ne peut relever de la raison.

« Le problème qui consiste à déterminer d'une façon sûre et générale quelle action peut favoriser le bonheur d'un être raisonnable est un problème tout à fait insoluble.

Il n'y a donc pas à cet égard d'impératif qui puisse commander, au sens strict de ce mot, de faire ce qui rend heureux, parce que le bonheur est un idéal, non de la raison, mais de l'imagination », affirme ainsi Kant dans Les Fondements de la métaphysique des moeurs. « Pour l'idée du bonheur un tout absolu, un maximum de bien-être dans mon état présent et dans toute ma condition future, est nécessaire.

Or il est impossible qu'un être fini, si perspicace et en même temps si puissant qu'on le suppose, se fasse un concept déterminé de ce qu'il veut ici véritablement. Veut-il la richesse ? Que de soucis, que d'envie, que de pièges ne peut-il pas par là attirer sur sa tête ! Veut-il beaucoup de connaissance et de lumières ? Peut-être cela ne fera-t-il que lui donner un regard plus pénétrant pour lui représenter d'une manière d'autant plus terrible les maux qui jusqu'à présent se dérobent encore à sa vue et qui sont pourtant inévitables, ou bien que charger de plus de besoins encore ses désirs qu'il a déjà bien assez de peine à satisfaire.

Veut-il du moins la santé ? Que de fois l'indisposition du corps a détourné d'excès où aurait fait tomber une santé parfaite, etc.

! Bref, il est incapable de déterminer avec une entière certitude d'après quelque principe ce qui le rendrait véritablement heureux : pour cela il lui faudrait l'omniscience.

[…] Il suit de là que les impératifs de la prudence, à parler exactement, ne peuvent commander en rien, cad représenter des actions d'une manière objective comme pratiquement nécessaires, qu'il faut les tenir plutôt pour des conseils que pour des commandements de la raison ; le problème qui consiste à déterminer d'une façon sûre et générale quelle action peut favoriser le bonheur d'un être raisonnable est un problème tout à fait insoluble ; il n'y a donc pas à cet égard d'impératif qui puisse commander, au sens strict du mot, de faire ce qui rend heureux, parce que le bonheur est un idéal, non de la raison, mais de l'imagination, fondé uniquement sur des principes empiriques, dont on attendrait vainement qu'ils puissent déterminer une action par laquelle serait atteinte la totalité d'une série de conséquences en réalité infinie… » Kant, « Fondements de la métaphysique des mœurs ».. »

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