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explication Kant et « tribunal intérieur »

Publié le 25/11/2024

Extrait du document

« Kant explore, dans cet extrait, la conscience en la présentant comme une autorité morale intérieure qui s'impose à l'individu de manière impérative.

La conscience morale agit comme une force contraignante, imposée à l’individu par sa propre raison.

La thèse de Kant est que la conscience, enracinée dans la raison de tout individu, se manifeste comme une loi morale universelle et inévitable, à laquelle l’homme doit obéir même lorsqu’il est seul, et même face à ses propres désirs. Nous nous demanderons comment paradoxalement un tribunal intérieur qui pourrait nous innocenter s’exprime comme une force extérieure impérative. Notre explication comprend quatre moments : le premier paragraphe de l’extrait définit la conscience morale, le deuxième paragraphe jusqu’à « dans son être » montre l'universalité de la conscience ; la troisième partie jusqu'à la fin du paragraphe « l’entendre » traite de l’impossibilité de s’en séparer, enfin la dernière partie montre la particularité extérieure de notre conscience. Kant introduit la conscience sous la forme d’un « tribunal intérieur » au sein de l’individu.

La métaphore du « tribunal » évoque une instance de jugement impartial, comme si une partie de nous prenait le rôle de juge vis-à-vis de nos pensées et actions.

Le « tribunal » est une instance rationnelle, objective et rigoureuse.

Ce tribunal, bien qu’intérieur, s’impose comme une autorité, introduisant un dédoublement au sein de l’individu qui se juge lui-même comme s’il était un autre.

Mais un juge qui représente la moralité rationnelle, guidée par des principes objectifs de bien et de mal.

Chaque pensée ou intention est potentiellement soumise à une sorte de procès intérieur, ce qui implique une séparation entre le moi qui pense et le moi qui juge.

La conscience est essentielle à la moralité, et elle représente l’incarnation de la raison pratique, celle de nos actions.

En effet, la conscience est en nous, mais en même temps elle nous dicte des normes extérieures, nous mettant en position d’obéir ou de transgresser ces lois morales, entre la liberté ou la sanction pour toute dérive vers l’immoralité. La conscience agit comme un tribunal intérieur, mais aussi une puissance universelle, omniprésente et menaçante, qui inspire à la fois crainte et respect.

Cette puissance intérieure, bien qu’ ancrée en nous, se manifeste comme une force extérieure qui limite l’individu. Dans la deuxième partie, « Tout homme a une conscience » ici c’est une vérité fondamentale : la conscience est universelle et appartient à chaque être humain.

Alors tous les individus, indépendamment de leur culture, de leur éducation, ou de leur religion sont dotés de cette disposition morale, ancrée dans la nature humaine.

La conscience devient alors un caractère inhérent à l’humanité, peu importe les circonstances ou les contextes, chaque individu est soumis à cette loi intérieure.

Si chaque homme possède une conscience, cela signifie que la moralité est une obligation universelle. Cela pose également la question des devoirs moraux : chaque individu est responsable de ses actions devant cette instance intérieure. En précisant : que cette conscience se manifeste comme une force extérieure, observant et jugeant les actions de l’individu.

Kant utilise des verbes forts comme « observé », « menacé » et « tenu en respect » pour illustrer l’autorité que la conscience exerce sur l’individu, ils suggèrent une vigilance constante et une pression pesante.

Cela implique que la conscience n’est pas passive ; elle agit comme un surveillant, prêt à réagir lorsque l’individu s’éloigne des normes morales.

Le « respect » dû à la « crainte » introduit une dimension émotionnelle forte, soulignant que cette conscience inspire à la fois une sorte d’admiration et de peur.

En présentant la conscience de cette manière, Kant montre que l’individu est soumis à une forme de contrainte.

Il ne s’agit pas simplement d’une réflexion morale, mais d’une surveillance qui impose une pression réelle.

Cela révèle une dualité dans la conscience : elle est à la fois protectrice et menaçante, incitant à la vertu tout en rappelant les conséquences de l’immoralité. La répétition de « juge intérieur » confirme que la responsabilité de l'individu est ancrée dans sa propre conscience.

L’homme ne peut pas fuir sa responsabilité, car ce jugement est permanent et inéluctable. Le choix du mot « puissance » est comme une force qui peut influencer le comportement de l'homme, lui imposant de respecter les lois morales.

Elle est non seulement un observateur, mais aussi un acteur de la moralité, rappelant à l'homme ses obligations. Ensuite, cette puissance menaçante « n’est pas quelque chose qu’il se forge à lui-même arbitrairement, mais elle est inhérente à son être » : la distinction dans le texte avec le connecteur d’opposition “mais” conteste l’idée que la conscience pourrait être façonnée selon des principes personnels ou culturels.

La conscience n'est pas une création volontaire ou créée par expérience de l’individu, mais une caractéristique essentielle, intrinsèque.

Cela renforce l’idée que la moralité est objective et universelle, enracinée dans la nature même de l’homme.

Elle établit la conscience comme une donnée fondamentale, qui ne peut être choisie ou rejetée à la guise de l'individu.

Elle représente une obligation morale qui transcende les choix individuels, et qui se manifeste indépendamment des désirs ou des intérêts personnels. La conscience morale est donc inscrite en chacun de nous par essence et nous allons expliquer qu’il est impossible de s’en défaire. Ainsi, la conscience suit l’homme comme son ombre, cette comparaison dans le texte met en lumière le fait que la conscience ne peut être ignorée ou évitée.

Même si l'individu peut essayer de s'en détourner, en cherchant à se.... »

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