Explication d'un texte de Jean Paul Sartre "L'existentialisme est un humanisme"
Publié le 06/01/2024
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«
Philosophie
Année 2023-2024
Explication de texte : « L’existentialisme est un humanisme »,
1946, Jean-Paul Sartre
A.
Eléments d’analyse
1.
Comment définit-on généralement la « nature humaine » ?
Généralement, le concept de « nature humaine » est défini comme étant
l'ensemble des caractéristiques et des traits inhérents qui font de l’Homme un
l’Homme.
En effet, la « nature humaine » tente de définir ce que devrait être
l’humain.
Cela peut aussi se résumer en : Dieu, nature et raison.
Par exemple,
Sartre définit lui-même la « nature humaine » dans son ouvrage
« L’existentialisme est un humanisme » comme « une essence universelle en
chaque homme ».
C’est ce que l’on pourrait considérer comme un concept qui
tente de décrire les traits et les tendances fondamentales qui nous distinguent en
tant qu'espèce.
La nature humaine est donc l’idée que tous les Hommes
possèdent des attributs communs qui les définissent en tant qu’« Homme ».
2.
Selon Sartre, quels sont les éléments variables et invariables de
l’existence humaine ?
L’existence humaine est diversifiée par des éléments qui la différencie pour
chacun d’entre nous.
Ces éléments peuvent être considérés comme variables ou
non et permettent de venir modifier la situation fondamentale dans l’univers.
Les éléments invariables de l’existence sont qualifiés comme étant inhérents à la
condition humaine.
Comme il l’est dit dans le texte, « la nécessité […] d’être
dans le monde, d’y être au travail, d’y être au milieu d’autres et d’y être mortel »
sont des éléments qui ne varie pas.
Les éléments invariables se réfèrent à des
caractéristiques qui sont communes à tous les êtres humains et qui sont
considérées comme constantes.
Ce sont donc des caractéristiques inhérentes à la
condition humaine qui définissent notre capacité d’exister.
Les éléments variables, contraires aux éléments énoncés précédemment,
résident dans les actions et les choix individuels que nous faisons au cours de
notre vie.
Les éléments variables désignent les aspects qui peuvent varier d'un
individu à l'autre ou qui peuvent évoluer dans le temps.
Le texte définit les
situations historiques comme des éléments variables.
Ce sont, en effet, des
contextes modifiables au sein d’une existence.
Chaque individu est responsable
de définir sa propre existence à travers les choix et les engagements qu’il
entreprend et d’ainsi modifier sa situation par sa propre initiative.
Ainsi, la complexité de l'existence humaine réside dans la combinaison de ces
éléments variables et invariables qui façonnent notre expérience individuelle.
3.
Dans le texte, que signifie « limites objectives et subjectives »
de l’existence ?
Selon Sartre, l’existence est limitée de deux façons différentes.
Comme il le dit
dans le passage suivant, « les limites ne sont ni subjectives ni objectives, ou
plutôt elles ont une face objective et une face subjective », ainsi, il voit ces
barrières sous diverses faces qui les complexifient.
Les limites objectives « se rencontrent partout et sont partout reconnaissables »,
comme il l’est dit dans le texte.
Cela fait référence aux contraintes et aux
conditions extérieures qui sont imposées à l'individu et qui peuvent restreindre
sa liberté.
Ce n’est pas un choix de l’individu qui va le limiter mais c’est une
réelle barrière extérieure qui va le restreindre dans diverses actions qu’il aurait
pu entreprendre.
Les limites objectives sont imposées par des facteurs qui nous
entourent tout au long de notre existence tels que la société ou les lois.
Ces
limites ne relèvent pas du ressort de chacun, elles sont impersonnelles et
imposées, elles peuvent dont être communes entre divers individus soumis à une
même autorité par exemple.
En revanche, les limites subjectives, elles, « ne sont rien si l’homme ne les vit,
[…] ne se détermine librement dans son existence par rapport à elles ».
Elles
sont entrainées par des choix individuels tels que les valeurs ou les objectifs
personnels qui peuvent par la suite limiter les options disponibles mais qui
relèvent d’un choix individuel.
Elles correspondent à une expérience vécue ou un
projet et sont des engagements personnels.
L’Homme auto-détermine ses
propres limites subjectives.
Ainsi, les limites objectives sont imposées par la réalité extérieure et les
conditions dans lesquelles nous vivons, tandis que les limites subjectives sont
déterminées par les choix et les engagements que nous faisons en tant
qu'individus.
Ces deux types de limites coexistent dans l'existence humaine et
peuvent influencer la manière dont nous vivons notre liberté et dont nous
donnons un sens à notre existence.
4.
Expliquez la distinction faite par Sartre entre la « nature
humaine » et l’« universalité humaine de condition ».
Au sein de sa philosophie existentialiste, Sartre explique qu’il différencie la
« nature humaine » de l’« universalité humaine de condition ».
Il débute en
exposant ainsi ce point de vue dans la phrase suivante : « S’il est impossible de
trouver en chaque homme une essence universelle qui serait la nature humaine,
il existe pourtant une universalité humaine de condition.
»
Sartre définit brièvement la « nature humaine » comme une « essence
universelle en chaque homme ».
Ainsi, il sous-entend possiblement que la nature
humaine est un ensemble de caractéristiques que l’on retrouverait en chaque
homme et qui ferait de lui ce qu’il est.
Cela ne prend pas en compte le concept d’individualité, étant donné que l’on part
d’un principe de situation fondamentale commune à tous.
Il définit alors la
« nature humaine » comme inutilisable, car il est possible que ce que l’on est, ne
corresponde pas à ce que l’on devrait être.
Si l’individu ne suit pas sa nature ou
en tout cas ce que la nature humaine voudrait qu’il soit, alors il est dit comme
« contre-nature ».
Le terme de « nature humaine » ne serait donc pas applicable
à tous les individus.
Si on se base sur les caractéristiques qui définissent un
Homme selon la « nature humaine », il est fort probable que beaucoup
d’individus ne correspondent pas aux traits définis comme inhérents chez
l’Homme.
C’est à ce moment-là qu’entre en jeu le concept d’« universalité
humaine de condition ».
L’ « universalité humaine de condition » reprend l’idée d’une condition à l’origine
mais au contraire de la « nature humaine », celle-ci ne va pas définir notre
existence en fonction de caractéristiques prédéfinies.
Cette condition à l’origine
devient modifiable en fonction des limites présentes au sein de l’existence.
L’ « universalité humaine de condition » permet ainsi à l’homme une marge de
manœuvre sur son existence, qu’il pourra lui-même modifier en fonction des
limites, qu’elles soient subjectives ou objectives.
L'universalité humaine de
condition se réfère aux expériences et aux conditions communes partagées par
tous les êtres humains en tant qu'êtres vivants.
Sartre reconnaît que malgré
l'absence d'une nature humaine essentielle, il existe des aspects universels de
l'existence qui font partie intégrante de la condition humaine.
C’est ainsi qu’il
théorise l’existentialisme.
La « nature humaine » se rapporte aux aspects essentiels de notre existence
partagés par tous les êtres humains qui font des individus des Hommes, tandis
que l'« universalité humaine de condition » met en évidence le fait que certains
de ces aspects sont universellement partagés, indépendamment des différences
individuelles ou culturelles qui permettent de diversifier les individus.
B.
Eléments de synthèse
5.
D’après l’auteur, le fait qu’il existe des points communs entre
tous les êtres humains réduit-il la liberté humaine ?
Selon Sartres, les points communs entre divers individus ne nuisent pas à la
liberté humaine.
Au contraire, celui-ci soutient le fait que ces points communs
soient des aspects incontournables de notre existence et peuvent même
renforcer notre sens de la liberté.
Sartre considère que la liberté est un trait
fondamental de la condition humaine et qu'elle définit la nature même de
l'existence.
La liberté d’après Jean-Paul Sartres consiste en la capacité des individus à choisir
et à décider de leurs propres actions, en toute autonomie au sein de leur
existence.
Il affirme que nous sommes constamment libres de faire des choix
dans chaque situation, car c’est à ce moment que les limites objectives et
subjectives entre en compte.
Ces limites influencent notre vie, notre liberté ainsi
que le sens que nous donnons à notre existence.
L’aspect de liberté en lien avec
les limites est souligné dans la phrase ci-dessous de l’œuvre « L’existentialisme
est un humanisme » : « [Ces limites sont] objectives parce qu’elles se
rencontrent partout et sont partout reconnaissables, [et] subjectives parce
qu’elles sont vécues et ne sont rien si l’homme ne les vit pas, c’est-à-dire ne se
détermine librement dans son existence par rapport à elles.
» Le concept de
liberté est donc étroitement lié aux limites de l’hommes, sans lesquelles il
n’existerait pas et n’aurait donc pas de liberté.
Étant donné que nous sommes
entièrement responsables de nos actions, nos choix déterminent notre identité et
notre réalité.
Ainsi, la liberté est pour Sartre une caractéristique essentielle de la
nature humaine qui permet aux individus de prendre des décisions, de créer leur
identité et de donner un sens à leur existence.
La liberté humaine réside dans
notre responsabilité à faire des choix....
»
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