explication de texte Profession de foi du vicaire savoyard Rousseau
Publié le 10/04/2024
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Explication de texte de philosophie
Ce texte traite de la relation entre l’Homme et le divin et des causes de sa
dégradation.Dans ce texte,Rousseau analyse la détérioration de cette relation, due à une
incompréhension des attentes divines et à une déformation de l’objectif réel de la religion par
la création de dogmes religieux qui corrompus par la nature humaine s’éloignent de l’objectif
initial de la religion qui est la religion du coeur et de l’esprit et donc la “religion naturelle”
prônée par Rousseau.
La thèse de l’auteur est que la compréhension de la volonté divine ne peut être atteinte
que par la “religion naturelle” et donc par la raison la contemplation de la nature et l’écoute
de son âme et non par le respect de doctrine religieuse trop influencées par le mal intrinsèque
à l’Homme.
Pour cela il organise son propos en trois parties,la première de la ligne 1 à la ligne 17 dans
laquelle il décrit le concept de “religion naturelle” et y oppose la vanité des passions
humaines et des dogmes religieux qui avilissent le culte de dieu .Dans la seconde partie de la
ligne 18 à la ligne 23,Rousseau critique l’hypocrisie de l’humain qui interprète à sa guise et
de manières différentes la “révélation” divine qui pourtant par sa nature est unique et
absolue.Enfin dans la dernière partie de la ligne 24 à la ligne 33 Rousseau met en exergue
l’incompréhension qu’à l’homme de la religion qu’il associe à un cérémonial et à des dogmes
superficiels plutôt qu’à un culte intérieur du coeur et de l’esprit pouvant lui permettre
d’adorer Dieu.
Dès la première phrase (l1-l2) Rousseau annonce le caractère argumentatif et
didactique du texte en annonçant un “exposé” et donc un discours sur un sujet précis.Le
concept qui est omniprésent dans son discours est la ”religion naturelle” qui comme son nom
l’indique privilégie une relation plus directe entre l’Homme et Dieu et a pour but de laisser
l’homme honorer Dieu comme il le souhaite sans le soumettre à des moeurs absurdes.Cette
notion est différente de la religion telle qu’elle est pratiquée au XVIIIème siècle et semble
pour le vicaire Rousseau plus fondamentale et plus légitime que la religion normale car ce
dernier emploie le terme “étrange” pour désigner tout culte qui ne serait pas une “religion
naturelle”.Ainsi Rousseau exprime un antagonisme entre deux concepts différents,l’un
fondamental: “la religion naturelle”, l’autre,totalement insensé et hors de propos: les religions
non naturelles.Le seul moyen pour Rousseau qu’un être pratique ce genre de religion serait
qu’il en ait la “nécessité”(ligne 2) et donc qu’il soit soumis à des contraintes extérieurs ou des
besoins impérieux .Or le fait de prier et de communiquer avec Dieu doit être un acte fait en
toute liberté et sous aucune contrainte car naturel,le fait qu’on puisse être “coupable” et qu’on
puisse être accusé d’une faute en servant Dieu à sa guise ne fait donc aucun sens.Ici Rousseau
dénonce également intrinsèquement la pluralité des religions, en effet si le but d’une religion
est de communiquer avec Dieu alors comment se fait-il qu’il y ait des religions et des
croyances moins bonnes que d’autres?Normalement il ne devrait y avoir selon Rousseau
qu’une seule religion ayant pour but de communiquer avec l'Être suprême qui serait la
“religion naturelle”, une religion dans laquelle on sert Dieu de manière naturelle grâce à notre
“esprit”(ligne 3) et notre âme(ligne 3) qui étant respectivement le” souffle de Dieu” et la
spiritualité de l’humain jugée par Dieu vont par Nature nous montrer la voie pour le
satisfaire.Dans cette perspective les dogmes et les moeurs religieux sont donc inutiles car
chaque individu peut exercer du fait qu’il y ait un lien direct entre l’âme et Dieu peut
exprimer sa croyance par lui même et donc par la “religion naturelle”Pour démontrer ses
propos il a recours à plusieurs arguments distincts.Tout d’abord il affirme que la”doctrine
positive”(ligne 5) qui est ici un terme péjoratif pour désigner l’uniformisation des pensées
sous l’égide des religions , de la “morale”(ligne 4) et du “dogme”(ligne 4) n’apporte rien de
plus à l’individu que “l’usage de ses facultés”.En effet la religion par une catégorisation
manichéenne des actes entre le bien et le mal, ne rapproche pas l’homme de Dieu car
l'humain en tant que création du divin n’a pas besoin de se soumettre à des dogmes pour
comprendre les actions nécessaires pour servir Dieu.Son second argument est que tout ce qui
est nécessaire pour la “Gloire de Dieu” et donc la communication avec ce dernier est déjà
compris dans la”loi naturelle” qui incite l’Homme à faire le bien et éviter le mal.Il paraît donc
superflu de modifier quoi que ce soit car les “vertus”(ligne 7) essentielles sont déjà
naturellement présentes dans la “religion naturelle” et les morales ajoutés après coup ne font
par conséquent que éloigner l’Homme de Dieu.Enfin Rousseau dans un dernier argument
insiste sur le fait que Dieu pour s’adresser à l’Homme communique directement avec
sa”raison”(ligne 9) et par conséquent indirectement sur “notre conscience et notre
jugement”(ligne 10).
la raison étant la faculté permettant à l’humain de juger et d’agir,la
volonté divine semble pouvoir être transmise dans toute son exhaustivité aux actions
humaines sans le besoin d’une autre intervention que la “voix intérieure”(ligne 9).Dans cette
optique,Rousseau montre donc qu’il est plus logique d’avoir recours à la” religion naturelle”
qui nous permet de nous écouter, qu’aux autres religions trop fortement influencées par
l’Homme et sa perversité.
Durant la seconde moitié du paragraphe (ligne 10 à 17) Rousseau exprime son
opinion quant à l’influence néfaste des religions dogmatiques sur la pratique de la “religion
naturelle” .Pour cela il décompose sa critique en deux parties,une dans laquelle il montre la
mauvaise influence des dogmes d’origine anthropique sur la transmission de la volonté de
Dieu détériorée par les “passions humaines”(ligne 12), et l’autre qui commence à la ligne 15
qui montre la mauvaise influence de la religion sur la nature humaine qui se corrompt et
s’éloigne de plus en plus de la vertu pourtant aisément atteignable par l’écoute de sa raison et
de son coeur prônée par la “religion naturelle.
Rousseau insiste ainsi sur le fait que la pensée
et les désirs humains”embrouillent” et “avilissent”(ligne 13) les pensées du “Grand
Être”(ligne 12) .Ici Rousseau place donc en opposition Dieu, un être grand à plusieurs égard
mais surtout par sa pensée supérieure, aux inepties créés par l’Homme comme des prétendues
“révélations”(ligne 11), qui au lieu d’être des vérités révélées par Dieu s’avèrent plutôt être
des préceptes empreints de passion humaine et donc de péchés.Ces préceptes par leur nature
empreintes de vices ne peuvent ainsi mener qu’à une chose, la “contradiction absurde”avec la
vertu divine ,le pléonasme est utilisé par Rousseau pour montrer l’ampleur de l’égarement de
l’Homme.L’opinion de Rousseau s’exprime donc ici de manière catégorique,toute interaction
d’origine humaine avec le divin ne peut se montrer que néfaste si elle ne vient pas de la
raison.On peut cependant remettre la vision globale de Rousseau sur ce point car elle part du
postulat que Dieu s’adresse bel et bien à l’Homme.En effet si ce dernier transmet bel et bien
sa volonté aux humains,les dogmes religieux deviennent totalement obsolètes mais si Dieu ne
transmet pas (ou tout du moins pas de manière directe), sa volonté à l’Homme, alors la
création de dogmes ou de moeurs pour servir la divinité devient plus difficilement critiquable.
Les mauvaises interprétations du message divin ont pour conséquence une extrémisation de
l’Homme qui devient selon Rousseau “orgueilleux , intolérant,cruel”(ligne 15).Chacun des
termes utilisés illustrent un problème inhérent à l’homme dans sa relation avec Dieu selon
Rousseau.Le terme “orgueilleux” montre le fait que l’homme imbu de lui même pense
pouvoir améliorer ou modifier la pensée divine par lui même ce qui lui est évidemment
impossible.Le terme” intolérant “ désigne la séparation de la croyance en plusieurs religions
distinctes qui provoque le refus d’admettre les idées des autres cultes.Là encore on peut
remarquer que cette conséquence de l’influence des “passions humaines” sur la religion est
insensée car on cherche tous à prier le même Dieu possédant la même volonté, il n’y a donc
aucun intérêt à diviser les moeurs de la sorte.Enfin le terme “cruel” est une conséquence
directe de l'intolérance de l’homme qui cherche à faire souffrir ses semblables (par les guerres
de religion notamment) qui pourtant partage la même relation avec....
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