explication de texte, Marc-Aurèle, Pensées pour soi
Publié le 24/04/2024
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Références du devoir
Matière : Philosophie
Code de la matière : PH06
N° du devoir : 1
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Parmi toutes choses en ce monde, l’homme se démarque en ce qu’il pense, son insatiable
curiosité l’ayant pourvu de la philosophie pour appréhender son univers.
Constatant qu’il
« a » et qu’il « est » à la fois une conscience, ses raisonnements l’ont ainsi mené à redéfinir sa
propre nature et à retravailler les concepts de son existence et de son essence en formulant
notamment celui de « l’âme ».
Les notions d’immanence et de transcendance qui le déterminent
se rejoignent en ce principe qui semble donner vie à l’être humain.
Comme de nombreux autres philosophes, Marc-Aurèle construit ses réflexions autour de cette
idée fondamentale que nous retrouvons également dans cet extrait de ses « Pensées pour soi »
où il aborde notamment le sujet du repos spirituel.
Ce passage du livre IV soulève la question
d’une retraite idéale.
Est-il donc nécessaire de s’isoler en des lieux reculés de la société pour
trouver la tranquillité ? Selon l’auteur, ce comportement de l’homme est absurde car, s’il s’en
donne les moyens, il peut en réalité la trouver en son âme.
Les étapes du raisonnement de Marc-Aurèle et de sa thèse peuvent être réparties dans l’extrait
à l’étude de la façon suivante : Dans un premier temps, l’auteur commence par évoquer l’idée
que nous nous faisons généralement d’une retraite idéale (ligne 1 à 3) avant de nous livrer celle
de la retraite en l’âme dans un second temps (ligne 3 à 6).
Par la suite (ligne 6 à 9), il nous
empresse d’adhérer à la « solution » stoïcienne en adoptant un mode de vie méditatif.
Enfin,
(ligne 9 à 14), il nous énonce en quelques maximes les fondements de la philosophie qu’il
propose.
D’emblée, Marc-Aurèle expose une vérité générale par le constat que les hommes associent
d’ordinaire le concept de « retraite » à un espace physique qui doit, dans l’idéal, être reculé de
la société.
De son point de vue, le commun des « gens » se retire le plus souvent « à la
campagne, au bord de la mer [ou encore] à la montagne » (l.
1) dans le but de se ressourcer.
De
plus, il est à noter que cette première phrase de l’extrait présente ce souci de l’homme comme
une préoccupation centrale de sa vie.
En effet, nous remarquerons par la suite que le champ
lexical de la « retraite » est très présent dans cet extrait.
L’auteur va plus loin en déclarant que comme la plupart des gens le font d’ailleurs, « Toimême, tu as [surement] coutume de rechercher plus que tout ce genre de retraite » (l.1-2).
Ici,
l’emploi du tutoiement nous interpelle particulièrement.
En nous désignant de manière si
explicite, Marc-Aurèle affirme donc que nous ne sommes pas différents des autres êtres
humains ce qui nous pousse à se détourner d’une lecture passive de ce texte.
Cette réalité
concerne donc assurément le lecteur car il n’y est pas étranger, étant donné qu’il partage la
condition de ses semblables.
Mais comme nous l’explique l’auteur, tendre vers ce genre d’isolement est « la chose la plus
stupide qui soit » alors que notre propre conscience nous en offre déjà la possibilité et « qu’il
t’est permis, au moment que tu veux de te retirer en toi-même » (l.2-3).
Ayant constaté cette
tendance intrinsèque à l’être humain, nous comprenons que ce n’est non pas le besoin que nous
éprouvons de se « retirer » qui est remis en question mais la nécessité de s’isoler physiquement
d’autrui pour se faire.
Ces vacances que nous planifions sont ici décrites abruptement de façon
à placer les lecteurs que nous sommes dans un état de confrontation : l’une de nos majeures
préoccupations est soudainement vivement critiquée.
En effet, pourquoi donc orchestrer tout
un voyage quand on peut se retirer à tout moment en sa propre conscience ? Marc-Aurèle nous
démontre de cette façon que l’homme va chercher loin ce qu’il possède déjà en lui-même.
Il poursuit en justifiant que « nulle part en effet un homme ne trouve retraite plus tranquille,
plus exempte de tracas que dans son âme » (l.3-4).
Sa vision de la retraite idéale admet que
c’est en réalité notre âme, l’endroit le plus propice au recueillement car il n’en existe pas d’autre
plus privé.
En ce sens nous pouvons nous la représenter comme un refuge, un espace purement
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intime dans lequel aucun autre que soi-même ne peut pénétrer et ne risque d’en troubler la
tranquillité, « surtout si l’[on] possède les trésors intérieurs » (l.4-5) qui permettent de le garder
dans un « ordre parfait » (l.6).
Selon la philosophie de Marc-Aurèle, il serait alors à notre portée
d’en décider le calme ou non en laissant au contraire ce qui lui est étranger le troubler.
Par
ailleurs, l’emploi du mot « âme » pour désigner la conscience renvoie à la spiritualité et par
extension à la conception d’un paradis auquel elle se rapprocherait donc pour tous ceux
capables de se plonger profondément en eux-mêmes.
Cette considération quelque peu
séduisante nous pousse à reconnaître la possibilité que l’on puisse peut-être parvenir à la
plénitude en cet « ordre parfait » qu’atteint un esprit tranquille.
Ainsi, la conscience est telle une pièce close enfouie en chacun d’entre nous et dont nous seuls
en possédons la clef.
Marc-Aurèle nous préconise alors d’en déverrouiller la porte dans le but
de s’y recueillir sans plus attendre, notamment au moyen de l’impératif par lequel il poursuit
son discours : « Adonne-toi donc sans cesse à cette retraite et retrouve ainsi ta vigueur » (l.67) .
Ici, il insiste à nouveau sur les bienfaits de ce recueillement qui, d’après lui, offrirait donc
un réel repos en autorisant chacun à « retrouver sa vigueur ».
Il poursuit son raisonnement en déclarant sur le ton d’une évidence que si tu souhaites te
ressourcer, « il ne te reste plus qu’à songer à te retirer dans ce petit lopin qui est le tien....
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