Explication de texte - L’Émile ou De l’Éducation
Publié le 08/10/2023
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«
Devoir maison pour le 18 avril
« Le Système de Jean - Jacques Rousseau »
12208315
L1 Philosophie
EXPLICATION DE TEXTE
Le texte donné à étudier est issu de L’Émile ou De l’Éducation, traité d'éducation du
contractualiste Jean-Jacques Rousseau publié en 1762.
L’Émile porte sur « l’art de former les
hommes » et nous présente la conception rousseauiste de l’instruction.
Les quatre premiers livres de
l’oeuvre décrivent l’éducation idéale d’un jeune garçon, Émile, abordant chronologiquement et
successivement, les questions éducatives qui émergent à mesure qu’il grandit.
L’extrait sujet du
commentaire appartient au second livre de l’ouvrage, correspond à l’ « âge de la nature » (compris
entre 2 et 12 ans), âge auquel Émile doit multiplier ses relations avec le monde de façon à
développer les sens.
Le passage en question traite du développement de la raison, parallèlement à celui de la
force physique, selon la liberté de l’individu.
Rousseau expose les liens entre le corps et l’âme en
opposant deux catégories d’hommes : le sauvage, à savoir celui qui se tient à l’écart de la société, et
le paysan.
La liberté est un thème récurrent pour l’auteur qui la considère comme la plus haute vertu,
mais quelle peut être sa place dans la construction de la raison ? En quoi la liberté du corps permetelle celle de l’esprit et, a contrario, en quoi l’asservissement du corps mène-t-il à celui de l’âme ?
Quel doit être le rapport entre l’esprit et le corps ? Quelles places doit-on accorder à notre
expérience propre et à celle d’autrui dans notre apprentissage ?
Pour Rousseau, le développement de l’âme doit s’affiner parallèlement à celui du corps.
Si
le corps en mouvement est amené à observer, à analyser, à juger intelligemment, l’esprit se
développera dans le même sens.
Si le corps est contraint et asservi par la tâche, l’esprit le sera tout
autant.
La liberté du corps mène donc à la liberté de l’âme.
L’auteur présente tout d’abord deux modèles différents de l’homme construit par l’exercice
corporel, le sauvage et le paysan, et s’interroge sur la nature de leur opposition profonde (I - lignes
1 à 3) .
Par le détail descriptif des deux profils, Rousseau en conclut ensuite que leur différence est
fondée sur la liberté de leur corps et de leur esprit ainsi que sur l’autonomie de leur expérience (II-
lignes 3 à 8).
Enfin, le philosophe applique ses conclusions au cas d’Émile, son élève, et prône
l’instruction par l’expérience indépendante du corps (III- lignes 9 à 14 ).
Dans un premier temps, Jean-Jacques Rousseau nous présente deux catégories d’hommes, le
sauvage et le paysan, ayant un fondement commun, « l’exercice continuel » (l.1) de leur corps, mais
un esprit tout à fait différent.
Il est ici question de la culture de l’âme chez ces individus, culture qui semble nulle au premier
abord.
L’auteur dresse les portraits respectifs du « sauvage » et du « paysan » en les opposant
pleinement.
En effet, le paysan est présenté de manière péjorative, Rousseau semble même mépriser ce
personnage, aussi bien dans l’exercice de son corps que dans celui de son esprit.
Les adjectifs
employés pour le qualifier s’appliquent aussi bien au physique du paysan qu’à son âme et ne lui
confèrent aucun mérite : « rustres, grossiers, maladroits » (l.
2).
Le portrait du sauvage, quant à lui,
est positif, même mélioratif : Rousseau y vante la finesse de son esprit.
L’opposition entre les
« deux sortes d’hommes » (l.1) est donc dans leur essence mais l’auteur retranscrit également cette
différence dans les mots : « généralement il n’y a rien de plus lourd qu’un paysan, ni rien de plus fin
qu’un sauvage » (l.
3).
Cette première partie du texte s’achève sur l’interrogation de Rousseau au sujet de la nature de cette
opposition entre le sauvage et le paysan.
Dans la seconde partie de l’extrait (lignes 3 à 8), Rousseau entend de répondre à son
interrogation : « D’où vient cette différence {entre le sauvage et le paysan} ? » (l.
).
Pour ce faire, il
dresse à nouveau un portrait des deux modèles, plus détaillé et axé cette fois-ci sur le travail du
corps.
La description du paysan garde la conception péjorative précédemment évoquée : il s’agit d’un
homme asservi, aussi bien par son corps que par son esprit, ne vivant qu’à travers la représentation
d’autrui, n’ayant plus aucun discernement ou recul sur sa propre situation.
Le paysan n’agit que sur
commande des autres, il semble avoir perdu toute indépendance de sa raison par son travail et les
règles auxquelles il doit se soumettre.
La vie du paysan est ici présentée comme une répétition
purement automatique, comme le montre le champ lexical employé : « commande », « routine »,
« automate » (l.
4 - 5).
Il s’agit d’un être seulement guidé par l’ « obéissance », s’opposant donc à
une quelconque liberté, et par « l’habitude », rendant toute forme d’autonomie impossible.
La
description suivante, celle du sauvage, s’oppose intégralement au premier portrait établi par
Rousseau, un portraitnméprisant mais certainement pas compatissant pour la paysan conditionné.
Le sauvage est ici représenté comme un homme on ne peut plus libre et autonome.
Ne se fiant qu’à
lui-même, il développe son esprit par l’exercice de son corps et s’assure ainsi le règne absolu sur sa
personne.
Il s’agit d’un être indépendant, par son corps et par son âme, pensant toujours par luimême et pour lui-même.
Entièrement libre, il ne laisse pas la société pervertir sa nature par des lois
ou des règles inventées, il est le seul à s’occuper de lui-même (ce qui pourrait s’apparenter à une
forme de contrainte : « il est forcé de raisonner à chaque action de sa....
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