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Exister, est-ce simplement vivre ?

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« Problématique: Ces termes sont, dans la langue courante, presque synonymes.

Aussi convient-il de proposer ici quelques éléments qui permettent de les distinguer. Vivre, c'est simplement la capacité de résister, par l'exercice de ses fonctions biologiques à la disparition, cad à la mort.

L'homme partage cette faculté avec les autres êtres vivants.

Est-ce à dire pour autant que eux aussi "existent" ? Oui, si l'on prend le terme "exister" dans son sens le plus banal, celui "d'être".

Mais il faut alors souligner que l'existence possède une extension bien plus large que la vie. Si, en revanche, l'on prend dans un sens plus précis et plus restreint, on peut considérer que la seule véritable existence est celle qui prend conscience d'elle-même comme existence.

Ainsi, on se trouverait face à une caractéristique du sujet pensant.

Voilà les différentes nuances qu'il est utiles d'introduire avant de se lancer dans l'étude de ce sujet. Ce sujet invite à penser en parallèle deux notions.

On remarquera que la question ne porte pas sur une simple comparaison, mais qu'elle demande si exister se réduit à vivre, ce qui suppose au départ que vivre est quelque chose de moins qu'exister. Ceci doit nous orienter vers un sens particulier du verbe exister », car en certains sens, vivre est plus qu'exister. Par exemple, la pierre, l'eau existent bien, mais ne vivent pas (sinon en un sens figuré).

La question posée exclut donc qu'on réduise l'idée d'existence au simple " [ La démesure, le luxe, le débordement des passions sont autant de maux qui font le malheur de l'homme. Exister, c'est se contenter de vivre.

Il ne sert à rien de vouloir conquérir des chimères.] L'insatisfaction est la mère de tous les vices Ne pas pouvoir se contenter de ce dont on a besoin pour vivre, voilà qui est à l'origine de toutes les misères. L'ambition des uns conduit à asservir les autres.

Les violences guerrières, les jalousies, les rivalités, les mensonges découlent de désirs toujours renaissants parce que jamais satisfaits. Renoncer à ses désirs est le commencement de la sagesse Le corps, pour Platon, est le tombeau de l'âme.

Il faut apprendre à s'en détacher. "Tant que nous aurons le corps associé à la raison dans notre recherche et que notre âme sera contaminée par un tel mal, nous n'atteindrons jamais complètement ce que nous désirons et nous disons que l'objet de nos désirs, c'est la vérité.

Car le corps nous cause mille difficultés par la nécessité où nous sommes de le nourrir; qu'avec cela des maladies surviennent, nous voilà entravés dans notre chasse au réel.

Il nous remplit d'amours, de désirs, de craintes, de chimères de toute sorte, d'innombrables sottises, si bien que, comme on dit, il nous ôte vraiment et réellement toute possibilité de penser.

Guerres, dissensions, batailles, c'est le corps seul et ses appétits qui en sont cause; car on ne fait la guerre que pour amasser des richesses et nous sommes forcés d'en amasser à cause du corps, dont le service nous tient en esclavage.

La conséquence de tout cela, c'est que nous n'avons pas de loisir à consacrer à la philosophie.

Mais le pire de tout, c'est que, même s'il nous laisse quelque loisir et que nous nous mettions à examiner quelque chose, il intervient sans cesse dans nos recherches, y jette le trouble et la confusion et nous paralyse au point qu'il nous rend incapables de discerner la vérité." PLATON Introduction. « Le corps est un tombeau » : jouant sur la similitude des deux mots en grec, Platon exprime ainsi le dualisme profond entre l'âme et le corps.

Exprimé à travers diverses métaphores, l'exil de l'âme dans le corps est ici évoqué très directement par un violent réquisitoire.

Le corps nous cause bien des soucis, est à l'origine des guerres et nous empêche de philosopher, ou en tout cas de le faire correctement. Nous étudierons ces reproches en tâchant à la fois de les rattacher à la pensée de Platon et de nous demander comment on peut les recevoir aujourd'hui. Étude ordonnée et intérêt philosophique. Le texte s'ouvre sur un constat désolant : pas question d'atteindre la vérité proprement dite tant que nous aurons un corps, donc durant notre vie sur terre.

Notre âme, dit Platon, a contemplé autrefois les Idées du bien, du beau, du vrai, et doit pour les retrouver faire un effort de réminiscence; mais ce travail est perturbé. »

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