Existe-t-il un écart entre ce que je suis et ce que j'ai conscience d'être ?
Extrait du document
«
Pour ce sujet on peut d'abord introduire en clarifiant les termes qui donnent le sens au sujet.
Tout d'abord on peut
définir le terme « je » ceci nous donne une notion de sujet, un sujet pensant ; désigne l'homme en tant que
connaissant.
Apres on peut se centrer sur le verbe être c'est-à-dire « suis », ceci veut nous faire comprendre que
c'est le fait d'exister dans la réalité.
Enfin le dernier terme a définir est la conscience et on peut la décrire comme
esprit qui connaît par opposition aux choses à connaître; on peut définir les différents niveaux de la conscience :
conscience immédiate; réfléchie (se saisir comme sujet pensant, comme conscience; introspection, faculté de
rentrer à l'intérieur de soi pour se connaître).
Sorte de savoir immédiat.
Mais ici, il s'agit de la conscience réfléchie.
On peut donc étudier le sens de la question, le sujet nous invite à réfléchir sur le problème du rapport entre la
conscience et l'être (qui se manifeste dans l'expérience du "je suis") et sur les figures possibles de ce rapport : suisje tout ce que j'ai conscience d'être, y a-t-il identité entre conscience et être? (Descartes) .Suis-je moins ou plus
que ce que j'ai conscience d'être? Ou même tout a fait autre? (Freud) La conscience pourrait être un obstacle à la
connaissance moi-même, et serait même, en ce qui me concerne, une source d'illusions.
Bref, la conscience me
trompe.
Nous sommes peut-être tout à fait autre que ce que nous avons conscience d'être -du moins, cela est ici
présenté comme douteux.
la conscience (réfléchie), qui depuis Descartes est censée avoir un privilège (cf.
le
cogito) concernant l'accès à nous-mêmes, ne serait-elle que la superficie de l'esprit? N'est-elle pas, plutôt que la
connaissance de nous-mêmes, illusion sur nous-mêmes? Ne nous cache-t-elle pas tout de nous?
On peut commencer par retrouver l'idée de la transparence à soi ou le cogito cartésien.
Je suis tout ce que j'ai
conscience d'être; comment en serait-il autrement, étant donné que la conscience, quand elle porte sur les
contenus propres de l'esprit, de mon "moi", ne peut par définition me tromper? Je pense donc je suis : pas de
différence entre être et penser être tel ou tel (ce qui apparaît et ce qui est réellement).
Avoir conscience de soi
c'est se connaître avec certitude.
Le monde extérieur est douteux mais moi, je suis certain de me connaître tel que
je suis grâce à ma conscience puisque j'ai conscience de moi, la phénoménologie constatera cette coïncidence
entre conscience et conscience de soit, la plupart de nos consciences sont irréfléchies, c'est-à-dire non
conscientes d'elles mêmes.
La connaissance de soi passe par la conscience de soi, mais elle ne s'y réduit pas.
La
méthode classique de connaissance de soi par soi s'appelle l'introspection.
Elle consiste dans une auto observation,
une autoanalyse du sujet par lui-même.
Que présuppose la thèse selon laquelle je suis tout ce que j'ai conscience
d'être? Que la conscience existe ou peut exister à part du monde extérieur.
On va montrer que ce présupposé ne va
en fait pas de soi.
Qui nous dit que la conscience bénéficie d'une telle immunité? Il faudrait alors que la conscience soit pure intériorité,
que je puisse discerner totalement "avoir conscience de soi" et "du monde".
Les psychologues classiques privilégient
l'intériorité et la conscience de soi.
Pour les phénoménologues au contraire, la conscience avant d'être rapport a soi
est d'abord rapport du monde.
Avant d'être consciente d'elle-même /le retour de la conscience sur elle même est
exceptionnel) ma conscience est d'abord consciente des objets du monde qui m'entoure.
Sartre dira que toute
conscience est une conscience en situation, « il n'y a de conscience qu'en situation et de situation que pour une
conscience ».
Ma conscience est d'abord à l'extérieur d'elle-même jetée dans le monde.
Ma conscience n'est pas
une substance intérieure, c'est un ensemble de visées de relations, d'actes par lesquels je me rapporte au monde,
ma conscience est un mouvement, une relation avec le monde et avec autrui.
Ce quoi nous indique que la
conscience et la conscience de soi ne sont pas équivalentes d'aucun point de vue.
On aboutit ici à une nouvelle
définition de la conscience: elle est toujours conscience de quelque chose.
D'où : le postulat nécessaire au privilège
de la conscience étant détruit, on ne peut être sûr d'être tel que ce que l'on a conscience d'être.
On peut donc arriver à demander, ne suis-je pas même tout a fait autre que ce que j'ai conscience d'être ? Freud
n'a pas découvert et encore moins invente l'hypothèse d'une vie psychique inconsciente.
Déjà Leibniz parlait de
« petites perceptions » pour designer des messages, des informations que notre esprit enregistrait sans qu'elle
parvienne jusqu'à la conscience claire du sujet..
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