Aide en Philo

Existe-t-il des violences légitimes ?

Extrait du document

« La violence n'est pas seulement un rapport de forces.

Par la violence, une seule force est en présence, l'autre étant anéantie ou inexistante.

Qu'est-ce qui pourrait légitimer cet excès ? Et qui poserait la légitimité ? Le recours à la violence peut-il être parfois inévitable, et même nécessaire ? L'intitulé montre par le pluriel que l'on ne se demande pas si par nature " la " violence est légitime.

Mais, dans certains cas, la violence est-elle acceptable ? Par rapport au problème de la violence, ne faut-il pas distinguer la légitimité de la légalité (légalité comme respect du droit positif, soumission à une autorité ; légitimité comme respect du droit naturel) ? Ce qui est légal peut n'être pas juste ni légitime.

Comme ce que l'on suppose légitime pour soi n'est pas toujours légal.

En quoi la violence est-elle un type de rapport à autrui qui pose problème ? Est-ce refuser autrui comme personne ? La légitimation de la violence doit-elle être acceptée par la légalité ? Ou d'un point de vue moral, certaines violences ne pourraient- elles pas être légitimées (ex.

: la légitime défense) ? Références utiles : Machiavel, Hobbes, Rousseau, Freud. [La violence peut être légitime.] La légitime défense est souvent une légitime violence Le droit considère que tout acte, toute attitude sont légitimes à partir du moment où la personne qui en est l'auteur est dans son bon droit.

On peut donc considérer qu'il est légitime de se mettre en colère quand les idéaux de la moralité sont bafoués et dire, avec Aristote, qu'«il est juste de s'emporter quand il le faut, comme il le faut et contre ce qu'il faut».

Aussi puis-je légitimement utiliser la violence contre toute forme de violence qui porte atteinte à mon intégrité physique ou morale, à ma liberté. Le pouvoir politique peut être dans son droit lorsqu'il a recours à la violence "Il faut concevoir l'État contemporain comme une communauté humaine, qui dans les limites d'un territoire déterminé revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence légitime." Weber, Le savant et le politique. L'État moderne est le garant de la vie politique.

Il se reconnaît comme le seul détenteur légitime de la force et à ce titre préserve la défense de l'intégrité du territoire où son autorité s'exerce.

En outre, aucune société n'est à l'abri de désordres qui pourraient entraver son bon fonctionnement.

Il revient donc à l'État d'organiser sur un plan juridique les rapports humains afin d'assurer l'exercice du droit.

Sans cela, le risque que chacun puisse à sa guise user de la violence ne pourrait être sérieusement écarté. L'opposition a la violence de l'Etat est parfois juste • Penser le droit, c'est penser qu'il fait parfois des victimes.

La notion de justice sociale fait partie intégrante du droit.

C'est pourquoi, après la Seconde Guerre mondiale, les officiers nazis sont condamnés, au procès de Nuremberg, au nom de principes valant droit : les droits de l'homme et la notion de crime contre l'humanité. • La conscience morale s'insurge parfois, à juste titre, contre le droit établi (ex.

l'apartheid en Afrique du Sud).

Nous avons donc moralement le droit de discuter le droit.

Le juste n'est pas toujours ce qui est légal (ex.

au XVIIIe siècle, l'esclavage était légal). • Le droit positif est nécessaire mais il a besoin du regard critique de la conscience pour respecter chacun d'entre nous (cf.

Kant). [La violence est illégitime.] La violence ne fait pas droit Le problème à résoudre est le suivant : "le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir".

Existe-t-il réellement un droit du plus fort, et la force est t-elle un principe suffisant pour fonder le droit ? S'il est vrai que dans la nature règne la force, il n'est pas vrai que le plus fort reste longtemps le maître : les forces y sont perpétuellement en conflit, et l'issue est incertaine.

De plus, la puissance physique engendre une contrainte physique et non point morale.

Il n'est jamais interdit de désobéir à la force sitôt qu'on le peut.

Le droit du plus fort n'engendre pas le devoir d'obéissance.

"Sitôt que c'est la force qui fait le droit, l'effet change avec la cause; toute force qui surmonte la première succède à son droit." Il suffit d'échapper à la force pour en avoir le droit, puisque, selon ce principe, le plus fort a toujours raison.

Un droit qui disparaît sitôt que s'éclipse la force n'est pas un droit,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles