Existe-t-il des limites à la connaissance humaine ?
Extrait du document
«
Analyse du sujet
• Un sujet extrêmement classique, à la connotation presque « scolaire », mais dont l'intérêt est mis en évidence par
toutes les recherches et tous les travaux contemporains.
La raison se lie aujourd'hui à la finitude et à
l'inachèvement, aux limites de la connaissance.
Aux ambitions démesurées de certains philosophes du XIXe siècle
s'oppose le thème, si contemporain, des limites.
Les élèves, bien évidemment, s'attacheront au terme limites, centre
d'attaque du sujet.
Il désigne le point quasi névralgique qu'il faut cerner, si l'on veut tout simplement comprendre ce
que l'intitulé signifie, premier point qui évitera bien des contresens aux apprentis philosophes.
On remarquera que ce
terme est employé au pluriel.
Notez, d'autre part, que la culture philosophique « classique » occupera une place centrale.
Ce n'est point
seulement la réflexion contemporaine qui est ici mise en jeu.
C'est aussi Kant qui sera, en priorité, interrogé.
• Définissez les termes, avec le maximum de précision, si cela est possible, car le sens des termes se modifie
fréquemment dans le cours de la dissertation :
— connaissance (du latin cognitio, action d'appréhender) : activité par laquelle le sujet humain s'efforce d'acquérir
et d'expliquer les données de l'expérience.
— avoir: ici, posséder, détenir.
— limite (du latin limes, sentier, limite, frontière) : ce qui borne, ce qui constitue la frontière d'un domaine de
connaissance.
• Le sens du sujet est le suivant : l'activité par laquelle l'homme s'efforce de comprendre ou d'expliquer les données
de l'expérience est-elle bornée et organisée par des frontières ?
• La problématique trouve son origine dans le questionnement même effectué à propos du sujet : l'homme doit-il
renoncer à la saisie de l'absolu, situé hors des limites de la connaissance et de l'expérience ? Les choses en soi
sont-elles inconnaissables ? Le problème essentiel soulevé par le sujet est donc le suivant : la saisie de X absolu et
de la chose en soi est-elle inaccessible à l'homme ?
• Qu'en est-il de l'enjeu ? Si nous sommes limités à la connaissance du relatif, de simples lois n'exprimant pas le fond
même des choses, alors notre statut existentiel se trouve largement mis en question.
Notre pouvoir limité s'enracine
dans notre finitude existentielle.
L'homme est un être fini et cette finitude s'exprime dans la structure de la
connaissance.
• Le plan sera du type progressif; il partira d'une connaissance étrangère aux limites, pour cerner, progressivement,
les limites du savoir et du pouvoir.
La connaissance humaine paraît suivre une courbe indéfinie, vers toujours plus de progrès.
Mais cet
enrichissement, particulièrement sensible à notre époque, n'est pas sans rencontrer d'obstacles, ainsi les avancées
scientifiques sont tributaires d'inventions technologiques qui les accompagnent (création du microscope, des
satellites qui photographient l'espace), et inévitablement les moyens techniques sont parfois insuffisants pour
accompagner la pensée dans ce qu'elle voudrait connaître.
Nous savons qu'en science les théories se chassent les
unes les autres, or cette succession de savoirs différents, cette amélioration constante, ne présuppose-t-elle pas
l'insuffisance de ce qui est dépassé ? Autrement dit le progrès scientifique ne reposerait-il pas lui-même sur
l'incapacité inhérente de la science à achever la compréhension d'un domaine précis ? Nous verrons enfin que loin de
se limiter au champ scientifique le problème de la limite de la connaissance humaine met en jeu les pouvoirs de notre
raison.
I- Les limites à la connaissance scientifique.
S'il y a un domaine où le progrès paraît une évidence, c'est celui de la connaissance humaine, en particulier
de celle acquise grâce au développement des sciences.
Cependant il arrive un moment où les outils de la science
deviennent eux-mêmes insuffisants et la connaissance reste incomplète.
Ainsi, à propos des données de la physique
quantique Heisenberg déclare que « l'homme ne rencontre plus que lui-même », en effet, on ne peut en même temps
connaître la position d'un électron et sa vitesse, étant donné que le fait de l'éclairer (par un photon) modifie son
état.
De plus, on ne peut rêver à la construction d'un supermicroscopre qui nous permettrait de voir les particules
élémentaires puisque nous savons que les lois du monde microphysique ne sont pas celle du monde macroscopique
réduites à un état minimal mais ce sont d'autres lois (non respect du principe de causalité, ce qui fit dire à Einstein
que Dieu jouait le monde aux dés, ou encore ubiquité de l'électron).
Les limites concernent donc les moyens
techniques de la science.
Mais les limites à la connaissance scientifique ne se bornent pas à la question des moyens techniques,
certaines questions fondamentales, philosophiques en fait, restent sans réponses pour la science et la philosophie.
Par exemple la science n'a jamais expliqué pourquoi les cellules dégénèrent, pourquoi est-ce que l'on vieillit ? On sait
effectivement par quel mécanisme les cellules vieillissent mais cela ne nous fait pas connaître pourquoi il en est
ainsi.
Les scientifiques sont d'ailleurs d'accord pour reconnaître en même temps le progrès continu de la science et
le fait que la part d'ombre, ce qui reste inconnu, sera toujours supérieur en quantité à ce que la science aura
découvert et expliqué.
II-La connaissance progresse en se confrontant à des impasses.
Avec la notion d'obstacle épistémologique Bachelard défend l'idée selon laquelle le progrès des connaissances
scientifiques se construit toujours en réaction contre une thèse précédente.
La science se développe en se
nourrissant de ses propres échecs, se heurter à une limite lui permet de voir un autre chemin.
Pour Bachelard le.
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