Etude d'un concept: la mort
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Etude d'un concept: la mort
Définition
Au sens propre, la mort désigne la cessation définitive
de la vie pour un être vivant : personne, animal, végétal.
Les principaux aspects à étudier
Les grands problèmes qui se posent à ce propos sont ses causes et ses rapports avec la société, et notamment avec la médecine et avec la justice.
La mort
est aussi l'un des thèmes majeurs traités par les écrivains et par les artistes.
Après avoir recensé les causes et les aspects des grands problèmes, vous pouvez rédiger quelques notes sur le thème de la mort dans l'art et dans la
littérature.
• Ses causes
Sur le plan métaphysique et religieux, elle est ressentie comme une punition (Bible) ou comme un état transitoire (en attendant la résurrection).
C onsidérée
ou non comme juste, elle représente un fléau à fuir, sauf exception (suicide ou martyre).
• La mort dans les sociétés contemporaines
La mort n'apparaît plus comme un phénomène aussi
naturel que dans les sociétés anciennes.
Elle tend souvent à être dissimulée pour l'agrément des survivants.
La mort suscite de grands débats de société.
Le phénomène le plus grave est sans doute celui de l'inégalité devant la mort :
— problème de distorsions importantes dans les taux de mortalité d'un pays à l'autre,
— problème de l'espérance de vie (qui peut varier beaucoup selon les catégories socio-professionnelles).
• La médecine face à la mort
Les progrès de la médecine ont permis de retarder beaucoup l'échéance fatale dans les pays les plus développés.
Deux grands problèmes d'éthique médicale se posent maintenant à cet égard : celui de l'acharnement thérapeutique et celui de l'euthanasie.
Un autre problème peut être considéré comme connexe : celui de l'avortement (certains soutiennent que le foetus est un être vivant, voire déjà une
personne humaine, et ils assimilent donc l'avortement à un assassinat).
N.B.
: Cf.
aussi le rôle de la psychanalyse.
• La justice face à la mort
Le problème le plus longuement débattu a été celui de la peine de mort.
— problème de principe: l'homme a-t-il le droit de disposer de la vie d'un autre ? (autre principe disparu : le talion),
— problème d'efficacité: elle se justifie alors — soit par l'élimination des individus dangereux et irrécupérables,
— soit par sa valeur d'exemple (il s'agit de dissuader les coupables éventuels).
Ainsi les grands problèmes que pose la mort sont surtout ceux de ses conséquences :
en droit, la mort d'une personne entraîne toute une série de processus concernant les survivants : héritage, dissolution d'un mariage, fin de poursuites
judiciaires contre le défunt...
et succession dans la fonction.
dans le domaine du sentiment, le disparu laisse un vide plus ou moins facilement comblé : culte du mort, souvent pesant pour les vivants qui ne l'ont pas
choisi, abus de l'autorité que certains survivants s'attribuent en son nom, etc.
• Art et littérature
La mort est l'un des thèmes majeurs traités par les artistes comme par les écrivains.
Le thème de la mort a toujours été l'un des plus importants :
en peinture = mort du héros (au combat, dans son palais...),
en sculpture (statues, tombeaux, monuments funéraires...),
en musique (marches funèbres, requiem, opéras...),
au cinéma (temps fort dans de très nombreux films, parfois, la mort apparaît aussi comme un personnage, notamment dans Le septième sceau d'Ingmar
Bergman).
dans la littérature :
Très tôt dans l'histoire littéraire est apparu le genre épique (épopée, chanson de geste...).
La tragédie tire son principe même de la fatalité de la mort, à laquelle le héros cherche à échapper.
Mais il n'a guère que le choix entre deux types de
destruction (l'un n'étant pas forcément la mort physique, mais la perte de la liberté et du bonheur : cf.
Bérénice et même A ndromaque, où l'héroïne ne meurt
pas).
La comédie au contraire exclut la mort, principalement celle des héros : « tout finit bien ».
La poésie lyrique traite souvent de la mort soit en général (thème de la brièveté de la vie) soit pour une catégorie particulière d'êtres (V .
Hugo a souvent
traité la mort de l'enfant et surtout celle de la jeune fille : mort antinaturelle !).
La prise en compte du phénomène a beaucoup varié selon les époques.
Dans la littérature classique, la description de la mort physique est en général évitée
ou réduite à des détails significatifs qui tendent à ramener le phénomène à ses aspects moraux ou symboliques.
— Les euphémismes marquent le langage
familier plus que celui de la littérature.
Ils ont toujours existé mais il faut noter qu'ils sont passés d'un stade de sensibilité religieuse (peur des esprits, des
puissances de l'au-delà qu'il ne faut pas « évoquer ») à un aspect de politesse (éviter d'évoquer la réalité traumatisante).
Dans l'art de suggérer, citons le chef-d'oeuvre de Rimbaud, Le Dormeur du val, qui décrit la rencontre de l'auteur avec un jeune soldat mort, sans que le terme
lui-même (ou le verbe mourir) soit employé une seule fois.
Il faudrait, pour terminer, analyser de façon plus approfondie l'évolution à l'époque moderne, pouvant aller jusqu'à une véritable fascination dans une
certaine presse (les faits divers, la mort des « vedettes »...) et dans de nombreux romans (depuis le « roman noir » ou le « roman policier », jusqu'à des
œuvres de très haut niveau)..
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