Etre sujet signifie-t-il pour l'homme être maître de soi ?
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Approche problématique
Le sujet possède un sens double.
En effet, ce terme et utilisé couramment pour désigner l'individu qui possède la capacité d'agir, d'exercer sa volonté
sur l'objet, ce qui ne doit pas être objectivé, celui qui est.
Il suffit d'observer comment on utilise l'emploi du sujet en grammaire, il est toujours au centre, il
est le dénominateur commun de l'action, celui qui maîtrise le verbe.
C ependant une autre définition plus ancienne vient perturber la suprématie du sujet.
Dans l'étymologie, le sujet vient du latin subjicere qui signifie être « soumis à ».
A insi le sujet est celui qui est soumis à son rôle, soumis à sa nature, le
sujet est celui qui est l'individu conscient et complexe.
Le sujet est il son maître en sa demeure? La question paraît bien moins évidente maintenant.
Si le
sujet est l'homme, en tant que psyché, connaît il tous les motivations de ses actes, que maîtrise t il exactement? L'être humain est déjà soumis à sa
corporéité, il est mortel, faillible et psychologiquement n'est il pas guidé malgré lui à son inconscient? Quoi qu'il en soit l'action part du sujet, mais cela
signifie t il pour autant que le sujet est libre d'agir? Il s'agira donc ici de s'interroger sur l'origine des actions que l'homme fait, les choisit il ou est il soumis
à une autre cause? Suis je la cause première de mes actes? Ou est ce ma nature qui me les soumet? Mon inconscient me prive t il de ma liberté?
PLAN
I.
L'homme n'est pas maître en sa demeure
A- La célèbre expression de Freud sur l'inconscient nous pousse à nous interroger sur l'origine de nos actes.
Si je possède un inconscient cela signifie que e possède
une part sombre en moi sur laquelle je n'ai aucun pouvoir, et qui par contre peut très agir sur moi.? L'origine de mes actes peut être inconscient dans que je le sache
"L'inconscient ne comprend donc que ce qui, n'étant pas ou n'étant plus conscient intervient cependant dans le dynamisme psychique." Boll et Baud, La
personnalité
"Il faudra montrer à quel point tout ce qui est conscient demeure superficiel, à quel point l'action diffère de l'image de l'action, combien nous savons peu de
ce qui précède l'action; combien chimériques sont nos intuitions d'une volonté libre ...
B- De plus le sujet est celui qui agit et qui agit en conséquence d'après ce que l'éducation lui a apprise? Même si j'agis par moi même je ne peux nier les différents
conditionnements à laquelle mon environnement, la société, mon histoire personnelle me soumet.
"Je crois...
que notre passé tout entier est là, subconscient -je veux dire présent à nous de telle manière que notre conscience, pour en avoir la révélation,
n'ait pas besoin de sortir d'elle-même ni de rien s'adjoindre d'étranger." Bergson, L'énergie spirituelle
Transition: Ne s'agit il pas ici de se demander si le sujet n'est pas un objet inconscient de sa situation ? Le sujet en tant que maître de ses actions ne vit il
pas dans l'illusion de sa liberté ?
II.
Le sujet et l'objet de sa connaissance
A- Même si il est soumis à certains facteurs qui lui échappent, le sujet possède un libre arbitre .
Il ne s'agit as ici de lui attribuer une liberté totale mais de lui
concéder l'idée qu'il possède lui même.
Le sujet connaît de lui même ce que sa conscience lui permet de savoir.
Sa liberté est donc limité à l'idée de conscience, je n,e
peux maîtriser que ce que je connais
"C ar il est de soi si évident que c'est moi qui doute, qui entends, et qui désire, qu'il n'est pas ici besoin de rien ajouter pour l'expliquer." Descartes,
Méditations métaphysiques.
"Le noeud de la difficulté n'est pas de savoir si l'on existe mais ce que l'on est." Gassendi, Cinquièmes objections
B- Ainsi, le sujet est celui qui se connaît contrairement l'objet qui est entièrement soumis à m'autre.
De là l'idée de liberté prend son sens, si je sais que je suis et
que je suis capable d'agir alors je suis libre d'agir de moi même, et ce grâce à ma volonté, c'est là la caractéristique de sujet.
Je maîtrise mon moi car j'en ai
conscience.
"C e qui, de ce point de vue, définit intrinsèquement la modernité, c'est sans doute la manière dont l'être humain s'y trouve conçu et affirmé comme la source
de ses représentations et de ses actes, comme leur fondement (subjectum, sujet) ou encore comme leur auteur." A lain Renaut, L'individu
"La psychanalyse existentielle rejette le postulat de l'inconscient: le fait psychique est, pour elle, coextensif à la conscience.
Mais si le projet fondamental
est pleinement vécu par le sujet et, comme tel, totalement conscient, cela ne signifie nullement qu'il doive être du même coup connu par lui, tout au
contraire." Sartre, L'Être et le Néant
Transition: A insi le sujet est celui qui a conscience de lui même, et qui agit en fonction de sa volonté.
N'est ce pas là une illusion ? Le simple fait d'avoir
conscience de son existence suffit il à m'attribuer ma liberté ou ne suis je conscient de mes actes sans pour autant m'attribuer le mérite d'en être
l'instigateur libre? Suis je une marionnette qui observe ses membres remuer sans savoir que quelque chose remue les fils?
III.
Le moi et ce que j'en fais
A- Le moi est la qualificatif personnel que le sujet emploie pour se désigner, c'est à dire pour parler des attributs qu'il se connaît.
Ainsi, c'est face à ce moi que le
problème se pose: qui est il? Est ce un agent constitué par autrui, par l'inconscient, par l'histoire? C'est en tout cas sur ce tout que le moi constitue que j'agis peu
importe l'origine de sa composition
"La subjectivité, telle qu'elle émerge avec l'humanisme moderne se définit par deux propriétés: l'auto-réflexion (la transparence à soi) et l'autofondation ou
si l'on préfère l'autonomie, le fait de se donner à soi-même la loi de son agir." Alain Renault, L'individu
B- Lorsque je m'interroge donc sur ma liberté, je m'interroge sur ma capacité d'agir d'après ma volonté et pas sur la connaissance profonde que je possède du moi.
Le
sujet possède une histoire trop complexe pour que je puisse connaître tout ce qui le compose, la seule partie inconsciente m'est inaccessible de toute façon.
Il ne
s'agit donc pas de dire que je connais ce moi que je dirige mais je dirige ce moi complexe et obscur qui me définit.
"L'intuition de la subjectivité est une intuition existentielle, qui ne nous livre aucune essence.
Ce que nous sommes, nous le savons par nos phénomènes et
nos opérations, par notre flux de conscience." Maritain
"Les hommes ont été considérés comme libres pour pouvoir être jugés et punis -pour pouvoir être coupables: par conséquent toute action devait être
regardée comme voulue, l'origine de toute action comme se trouvant dans la conscience." Nietzsche, Le crépuscule des idoles
Conclusion.
Le sujet est le seul être conscient, c'est pour cela qu'il est le seul être libre car c'est en pouvant me soustraire à ma position de soumission aux
pressions extérieures que je peux affirmer que je maîtrise mes actes.
Le sujet est certes soumis à sa nature, mais il est également condamné à être libre
SECONDE CORRECTION .../....
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