être sans culture est-ce compatible avec la nature de l'homme ?
Extrait du document
«
VOCABULAIRE:
SANS: A l'exclusion de, exprime l'absence.
HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens («
homme sage »).
• Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique
».
Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature
l'aurait pourvu du langage.
DROIT:
a° Un droit: liberté d'accomplir une action (droit de vote); possibilité d'y prétendre ou de l'exiger (droit au travail,
droit de grève).
b° Le droit: ce qui est légitime ou légal, ce qui devrait être, opposé au fait, ce qui est.
c° Ce qui est permis par des règles non écrites (droit naturel) ou par des règles dûment codifiées (droit positif).
Le droit positif est l'ensemble des règles qui régissent les rapports entre les hommes dans une société donnée.
Le
droit naturel est l'ensemble des prérogatives que tout homme est en droit de revendiquer, du fait même de son
appartenance à l'espèce humaine (droit au respect).
Culture: Du latin cultura, culture du sol » (de colere, « cultiver »).
Mise en valeur des terres (agriculture), des corps (culture physique) ou des esprits (culture intellectuelle), travail
visant à les rendre féconds.
Par opposition à nature, tout ce qui est l'oeuvre de l'homme.
En sociologie, ensemble
des connaissances et des pratiques transmises par l'éducation et propres à un groupe social donné (exemple : la
culture orientale).
Problématique:
On sera d'abord attentif à la difficulté de la notion de "culture" , dont la définition est loin d'aller de soi.
En un certain sens de ce mot (sens courant), on admet fort bien qu'il puisse exister un homme "sans culture" (non
cultivé).
On désigne par là l'homme qui n'a rien acquis du savoir, des expériences de ses contemporains ou de ses
prédécesseurs.
Un homme qui, en poussant l' "inculture" à l'extrême, se réduirait à ses pures potentialités
biologiques ; l'homme "naturel" donc.
Pourtant, les connaissances que nous avons sur l'homme montrent que l'homme purement naturel, l'homme qui n'a
rien appris de l'homme, n'existe pas.
Il faudra donc s'interroger sur l'importance de l'acquis historique, social
(culturel) dans la formation de l'essence même de l'homme.
Au sens courant, la nature d'une chose désigne son essence, ce qu'elle est : il est de la nature de l'eau d'être
liquide.
Par contraste, lorsqu'on dit d'une chose qu'elle est «dénaturée», on veut dire qu'elle a perdu sa nature :
l'eau du robinet est dénaturée par rapport à l'eau de source.
La notion de nature évoque donc quelque chose
d'originel, un état intact avant toute transformation, par opposition à quelque chose d'artificiel ou de culturel.
l.
Nature et culture.
• Parce qu'il est vivant, l'homme possède un corps soumis aux lois qui régissent tout organisme : il naît, grandit,
vieillit, puis meurt.
Il est un être naturel au même titre que le végétal ou l'animal.
• Mais il est également un être pensant, doué d'une conscience capable de le faire réfléchir sur ce qui l'entoure et
sur lui-même comme être naturel.
Sa « nature », c'est-à-dire ici son essence, est donc double : à la fois corps et
conscience, matière et esprit, nature et culture.
• La culture désigne tout ce qui transforme la nature, tout ce qui se construit sur une base naturelle et la modifie.
Au sens le plus strict, le mot culture que l'on retrouve dans le mot agriculture désigne une première modification de
la nature : un champ labouré n'a rien à voir avec une lande qui n'a jamais été touchée par la main de l'homme.
Dans
son sens le plus large, le mot culture désignera l'ensemble des créations (et non plus des productions) de la
conscience humaine.
• Que l'homme soit un être culturel signifie ainsi qu'il est capable de modifier, par un acte de liberté, tout ce qui, en
lui, peut au départ être naturel.
II.
Il est dans la nature de l'homme de transformer la nature.
L'homme, être de culture.
• Il est très délicat de distinguer ce qui, dans l'homme, est du domaine de la nature, et ce qui ressort de la culture.
Chez le petit enfant par exemple, comment distinguer ce qu'il porte en lui par nature (son prétendu caractère ou son
tempérament) et ce qui vient de son environnement (le discours qu'on porte sur lui, ce qu'on en attend,...)? Cela a
t-il encore un sens de parler d'instincts chez l'être humain, alors qu'ils sont sans cesse canalisés par l'éducation et
soumis au travail difficile de la volonté?
• Par définition, l'homme est appelé à transformer la nature.
Platon le montre par le mythe de Prométhée dans le
Protagoras : contrairement aux animaux pourvus de griffes, de crocs et de fourrure, l'homme est le plus démuni des.
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