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Être raisonnable est-ce renoncer à ses désirs ?

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« Demande d'échange de corrigé de lutard morgane ([email protected]). Sujet déposé : être raisonnable, est-ce renoncer à ces désirs? Intro : lorsqu'on se demande si être raisonnable, c'est renoncer à ses désirs, on semble insinuer qu'en effet, il faut renoncer à ses désirs pour être raisonnable.

Cela signifie alors que chaque désir est déraisonnable, que les désirs nous poussent à agir sans raison.

Cette déraison peut, peut-être s'expliquer par la nature même du désir qui se trouve être pour l'homme une source négative d'insatiables insatisfactions.

En effet, on le remarque tous les jours, l'homme a toujours des désirs.

Il est donc toujours dans la négativité.

Or, si l'homme arrivait à maîtriser ses désirs peut-être arriverait-il à ne conserver que ses désirs essentiels, soit ses désirs liés à la survie.

Cependant, on remarque avec bon sens, avec raison que l'homme ne peut pas vivre sans désirs et que s'il existe des désirs essentiels à l'homme, alors peut-être que les désirs ne sont pas tous nécessairement déraisonnables. I/ Renoncer à ses désirs pour être raisonnable ne semble pas aberrant.

En effet, nous avons souvent l'impression que lorsqu'on désir très fort quelque chose, nous agissons n'importe comment, contre notre propre volonté : le désir décide, nous dépendons de lui.

On ressent le désir comme un manque intense, c'est d'ailleurs comme un manque que Platon définit le désir : il explique que « quand on ne sait pas qu'on manque d'une chose, on ne la désir pas».

Par exemple, lorsqu'on désir un objet qui coûte cher et que l'on n'a pas un budget assez large pour se le payer, nous sommes capables en seulement quelques secondes de décider de se l'acheter quand même; ce qui est tout à fait déraisonnable et qui nous donne ensuite, après le moment de la satisfaction, un sentiment de culpabilité, d'insatisfaction de nous-même, de désillusion ! On sent bien là toute la déraison du désir.

Le désir est en lui-même et par lui-même déraisonnable, notamment par rapport à son insatiabilité et à la frustration qu'il procure au final. Pourtant, lorsqu'on entend le mot « désir», on n'entend pas la négativité, on pense que le désir est agréable.

Oui, il l'est, lorsqu'on pense au bonheur que l'objet de satisfaction va nous procurer, mais c'est un bonheur en attente, une crainte d'être déçu ou de n'être jamais satisfait, et à la fin, aussitôt le moment de la satisfaction, c'est la frustration qui arrive parce-que de toute façon on ne pense déjà plus à cet objet de satisfaction, mais à l'objet de satisfaction suivant.

L'insatiabilité des désirs pose donc problème, puisque l'homme ne peut pas (toujours dans le but d'être raisonnable) à la fois être assaillie de désirs qu'il ne contrôle pas et y renoncer.

Il va donc falloir trouver un juste milieu entre notre raison et la conservation de nos désirs. II/ Peut-être s'agit-il alors de les maîtriser, de les limiter ? Or, les limiter revient à savoir les quels sont plus raisonnables que les autres et se cantonner à ceux-là .

Les désirs les plus raisonnables sont ceux que même la raison ne peut rejeter, ce sont donc ceux qui nous sont essentiels, nécessaires : les désirs dont on a besoins, c'est-à -dire les besoins naturels (désir de survie).

Mais, se pose alors la question de savoir si c'est une vie que l'homme est prêt à vivre ? En effet, c'est une vie sans artifices, ni confort, une vie ascétique contraire à celle de l'homme, une vie telle que celle des stoïciens qui disaient « abstiens-toi de gémir et supporte avec fermeté les coups du sort».

C'est une vie qui apparaît donc comme une vie difficile, en perpétuel combat contre les désirs qui affluent.

C'est une vie dans laquelle on se contente de réaliser ce qui est strictement nécessaire à la vie, ce qui est strictement naturel.

C'est une vie que ne veut pas l'homme : c'est un être de désirs. L'homme est effectivement un être de désir pour Spinoza, contrairement à Platon, il refuse de définir le désir à partir de l'objet désiré dont il serait l'expression du manque.

Pour Spinoza, le désir est l'essence même de l'homme (ceci est d'ailleurs en désaccord avec Descartes qui pense que l'essence de l'homme est la raison).

C'est-ce qui permet à l'homme d'exprimer son degré de puissance, d'exprimer sa propre nature, d'être ce qu'il est, dans une volonté de développement et d'épanouissement de soi.

Ainsi, le rapport objet désiré/désir est tout autre.

D'après Spinoza, « Ce n\'est parce que nous jugeons qu'une chose est bonne que nous la désirons, mais c\'est parce que nous la désirons que nous la jugeons bonne».

Ainsi, ce qui rend les objets désirables à nos yeux n'est pas dans les on jets désirés, mais en nous-mêmes, par le fait qu'ils nous servent à exprimer notre degré de puissance.

Désirer permet donc à l'homme d'étendre pleinement ses capacités.

L'homme cherche donc réaliser son essence et à l'augmenter, ce qui donne une dynamique, une puissance à la vie de l'homme.

Mais, cette théorie pose problème puisqu'on a vu que le désir a un impact parfois négatif sur la vie de l'homme. III/ Faut-il donc peut-être se pencher sur ce que désir vraiment l'homme ? En effet, le désir n'est un désir que si nous rêvons de l'objet (matériel ou non) de satisfaction, il faut qu'il nous manque vraiment, ce doit être ressenti comme une véritable frustration; sinon ce n'est qu'une banale envie.

Le désir s'exprime sur le long terme et. »

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