Etre libre, est-ce ne pas dépendre de la société ?
Extrait du document
«
La société surveille ses membres
Toutes sociétés y compris les plus traditionnelles imposent des règles à leurs membres.
La liberté individuelle
est bafouée au nom de la cohésion sociale..
L'homme aspirant à une vie libre doit se méfier, se défier de
l'autorité de la société.
Poids d'inertie et de conformisme, l'individu est brimé dès son enfance par la société.
Le libre-penseur est marginalisé
Le prix à payer pour la liberté est celui de la marginalité.
Les penseurs les plus libres, les plus iconoclastes ont
mené des vies à la marge des institutions sociales et étatiques.
Que l'on songe à Socrate, à Nietzsche, à
Schopenhauer.
Socrate sera condamné à mort par la société athénienne pour ses ides subversives.
Nietzsche mènera une
existence d'errance, d'apatride.
Schopenhauer vivra reclus tel un misanthrope avec son chien !
La famille est une contrainte
Selon Aristote, la communauté originaire est la famille : c'est
l'association minimale qui permet la simple survie, la reproduction «
biologique » de l'individu et de l'espèce.
Composée du père, de la mère,
des enfants et des esclaves, elle répond à des impératifs vitaux
minimaux, à une sphère « économique » comme disent les Grecs.
« Le pouvoir de la famille réside dans sa fonction de rouage social, écrit
David Cooper.
Elle renforce le pouvoir de la classe dominante.»
L'organisation familiale est reproduite aussi bien au niveau de l'école, de
l'usine, que des partis politiques, des hôpitaux.
Nous ne cessons de
projeter sur les autres, professeurs, médecins, etc., des images
familiales.
En même temps que la famille nous contraint à vivre «agglutinés les uns
aux autres», elle nous oblige à nous «déposséder de nous-mêmes», si
bien que l'on en arrive «à ne plus distinguer ce qui, dans notre
personnalité, nous appartient de ce qui appartient aux autres».
La
famille interdit à ses membres de se retrouver seuls avec eux-mêmes.
Pour Cooper, c'est «l'intériorisation des structures familiales» qui,
lorsqu'elle «n'est pas ressentie ou mal ressentie», est à l'origine de la
maladie mentale.
Elle est peut-être également à l'origine d'actions
violentes entendues comme révoltes inconscientes contre ces
structures.
En fait, chaque individu devrait pouvoir prendre en charge son identité propre.
L'individu ne peut vivre qu'en société
En disant de l'homme qu'il est l'animal politique au suprême degré, et en justifiant sa position, Aristote veut
montrer que la société est comme le liquide amniotique de l'homme.
La « polis », est le lieu spécifiquement
humain, celui où seul peut s'accomplir la véritable nature de l'homme : la « polis » permet non seulement de
vivre mais de « bien vivre ».
Il affirme de même que la cité est une réalité naturelle antérieure à l'individu.
Plus étranges peuvent paraître les deux autres thèses, liées, d'Aristote, affirmant que la cité est une réalité
naturelle, et surtout, qu'elle est antérieure par nature à l'individu.
Cela signifie que l'homme n'est pas
autosuffisant : il n'est qu'une partie d'un tout : la cité, comme la mai est partie du corps.
Pas plus que la main
n'existe réellement sans le corps, l'individu humain n'existe sans la cité.
C'est d'elle qu'il reçoit son humanité,
son développement, son statut moral.
« Mais l'homme qui est dans l'incapacité d'être membre d'une communauté, ou qui n'en éprouve nullement le
besoin, parce qu'il se suffit à lui-même, ne fait en rien partie de la cité et par conséquent est ou une brute, ou
un dieu »
Ne pas appartenir à la « polis », lei d'humanité, c'est être soit infra-humain, soit supra-humain.
La marginalité.
»
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