Est-on moralement obligé de travailler ?
Extrait du document
«
VOCABULAIRE:
MORAL(E):
Moral: 1) qui concerne la morale.
2) qui est conforme aux règles de la morale; opposé à immoral.
Morale: ensemble des règles de conduite -concernant les actions permises ou défendues- tenues pour
universellement et inconditionnellement valables.
TRAVAIL: Du latin populaire tripalium, «machine à trois pieux » destinée à immobiliser les chevaux pour les ferrer,
d'où « instrument de torture ».
Toute activité visant à la production d'une oeuvre utile.
Spécialement, ensemble des activités accomplies par
l'homme pour produire des biens et des services en contrepartie desquels il est rémunéré.
• Le travail est souvent associe a la peine et a la souffrance.
Dans la Bible d'ailleurs, Dieu punit le premier péché en
chassant Adam du jardin d'Eden et en l'obligeant à cultiver désormais une terre stérile : « Tu gagneras ton pain à la
sueur de ton front ».
• Pour Marx, le travail humain contribue à transformer l'homme tout autant que la nature.
En
effet, contrairement à l'animal, qui agit par pur instinct, l'homme détermine dans sa conscience le but qu'il veut
atteindre avant de le réaliser.
« Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte,
écrit Marx, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche.
» • Le travail salarié
constitue, selon Nietzsche, « la meilleure des polices » : « il tient chacun en bride et s'entend à entraver
puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance ».
Ce que vous savez
La paresse est l'objet d'une réprobation morale presque universelle.
On y voit généralement la manifestation d'un
manque de caractère qui gâte toute la personnalité.
Le paresseux, coupable de ne pas exploiter ses talents, finit
toujours mal, si l'on en croit les prophéties des adeptes de l'effort.
La société est fondée sur les échanges de services, et celui qui refuse de travailler apparaît alors comme un
parasite.
C'est d'ailleurs ce que l'on a reproché à la noblesse d'ancien régime, dont on sait qu'elle ne pouvait
accomplir de tâches manuelles sans déroger.
Une obligation morale n'a de sens que si l'on a la possibilité matérielle de l'accomplir, mais aussi également de ne pas
l'accomplir.
Beaucoup de personnes souhaiteraient travailler et en sont empêchées par le chômage.
Elles ne sont
évidemment pas visées par la question.
A l'inverse, on pourra facilement faire remarquer que le travail est une
contrainte à laquelle il est difficile d'échapper, sous peine de mauvaise insertion dans la société.
Mais ceci ne relève
pas de la réflexion morale proprement dite, mais plutôt de la recherche de son intérêt propre.
Voilà donc deux
arguments qui ne permettent pas, malgré peut-être l'apparence première, de faire avancer la question.
Ce qu'il faut comprendre
Malgré sa formulation apparemment simple, ce sujet réclame que l'on opère des distinctions précises.
Nous avons
besoin de travailler pour obtenir un salaire qui nous permette de vivre, et ceci constitue une contrainte suffisante,
même si l'on considère que travailler n'a rien d'obligatoire au sens moral du terme.
Il est donc essentiel de ne pas
confondre contrainte et obligation, puisque si justement travailler est nécessaire, alors la question morale ne se
pose plus.
Pourquoi alors la poser quand même ? Parce qu'une question peut être intéressante même si l'on ne voit pas
forcément comment appliquer sa réponse à l'expérience concrète.
Ici, l'enjeu est relatif à la question des valeurs.
Faut-il considérer le travail comme l'essentiel, et le repos ou le loisir comme de simples moyens de retrouver l'énergie
nécessaire au bon accomplissement de ses devoirs, ou bien au contraire le temps passé à travailler n'est-il que le
temps sacrifié, en attendant les moments où l'on peut vivre vraiment et se réaliser ?
Il faut donc distinguer la paresse et l'oisiveté.
Celle-ci désigne seulement l'état de celui qui n'a rien à faire, rien en
tous cas qui soit urgent ou indispensable, et qui peut donc se consacrer à l'envi à toutes les occupations non
utilitaires qu'il souhaite.
La paresse, en revanche, est un vice, c'est-à-dire une disposition habituelle pernicieuse,
par laquelle on se refuse à accomplir ce qui pourtant doit être fait.
Ainsi, le véritable paresseux est celui qui pense
qu'il devrait se mettre au travail, mais se laisse aller, par faiblesse de caractère, à l'oisiveté.
On pourrait presque
dire alors, en ce sens, qu'il n'y a pas de paresseux heureux.
En revanche, ce serait une étrange idée que de plaindre
les oisifs.
De même, s'il est assez facile de condamner la paresse â€" nous venons de le faire â€" en revanche, la
question est plus ouverte lorsqu'il s'agit de l'oisiveté, et c'est bien le cas ici.
INTRODUCTION: Le travail est souvent présenté comme un obligation vitale à laquelle aucune société n'a pu
échapper, parce qu'il est la condition même de l'existence humaine.
Mais l'homme n'en est jamais resté au niveau de
cette constatation.
Il a toujours cherché à donner sens à son activité.
La Bible, par exemple fait du travail le
résultat d'un châtiment divin et une malédiction dont l'homme est responsable par son pêché de désobéissance à
Dieu.
« Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ».
C'est par un labeur pénible que tu tireras de la terre ta
subsistance.
» Voilà la dure nécessité à laquelle l'homme se trouve condamnée.
Le caractère pénible et contraignant
du travail a donc toujours été perçu.
De là pouvons nous tirer la justification d'une quelconque obligation morale de
travailler ?.
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