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Est-il possible d'être athée ?

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« Le problème de l'athéisme concerne Dieu et son existence : la question principale qu'il se pose est « Dieu existe-t-il ou non ? ».

De fait, dans l'histoire de la philosophie, la considération du divin a donné naissance à un grand nombre de contributions importantes traitant la possibilité ou l'impossibilité de fonder rationnellement l'existence de Dieu.

Nous examinerons sur ce point les contributions de Descartes et de Kant. Cependant, l'athéisme se réduit-il si aisément à un refus de l'existence de Dieu ? L'athée peut-il se contenter de dire que « Dieu n'existe pas » ? Si cette posture théorique est faible en soi, elle masque en outre les motifs psychologiques de l'athéisme : pourquoi le refus de l'existence de Dieu ? Si celle-ci est niée, qu'est-ce qui est affirmé à sa place ? Nous nous interrogerons donc sur les vraies motivations de l'athéisme et cela dans le but de fonder sa propre possibilité.

En somme, il n'y aura d'athéisme que construit et éclairé. I – Descartes : les preuves de l'existence de Dieu Si l'athéisme se réduit à la reconnaissance ou non de l'existence de Dieu, il s'agit de savoir si et comment celle-ci peut être atteinte.

Descartes, dans les Méditations métaphysiques, propose trois preuves de l'existence de Dieu : 1° Dieu, comme être parfait et infini, ne peut être qu'une cause nécessaire de tout ce qui est ; 2° l'idée que j'ai d'un Dieu infini ne peut provenir de moi, être contingent et fini, mais c'est Dieu qui la crée ; 3° l'existence étant une perfection, elle appartient nécessairement à l'essence (définition) de l'être souverainement parfait. Ainsi, Descartes entend prouver l'existence de Dieu.

Dans une perspective critique et philosophique, il s'agit de montrer que l'on ne peut accréditer l'existence d'un être divin en se reposant sur la simple foi (le credo du fidèle : « je crois en Dieu »).

La raison, par progression logique et démonstration, se doit donc de fonder rationnellement l'existence de Dieu. Si l'athée peut récuser le témoignage de la foi – toujours suspect d'illuminisme – du moins peut-il difficilement entraver le cheminement de la logique rationnelle.

Quoi qu'il en soit, la distinction entre foi et raison, acceptation dans la Révélation du divin et démonstration logique, nous permet de franchir une première étape.

La possibilité de l'athéisme ne peut désormais emprunter que deux voies : ou bien le rejet paresseux du « sentiment » (c'est-à-dire de la foi) et pour l'athée le croyant n'est qu'un illuminé de plus ; ou bien la déconstruction minutieuse de l'argument ontologique : c'est la voie qu'empruntera Kant. La constitution du sujet par l'extérieur. «J'ai en quelque façon premièrement en moi la notion de l'infini que du fini, c'est-à-dire de Dieu que de moi-même» Descartes, Méditations métaphysiques (1641), III. • La conception cartésienne du sujet semble gommer deux aspects de l'existence humaine: - la finitude (la fatigue, la paresse, le désir, l'hésitation, le remords), ce qui fait que nous ressentons, sous des formes diverses, un profond décalage avec nous-mêmes (lorsqu'on aime deux personnes à la fois par exemple); - l'ouverture au monde: en posant le sujet comme un absolu, dans le cogito, je ne parviens plus à penser son rapport avec ce qui est extérieur à lui. • En réalité, Descartes a longuement traité du problème des passions (dans le traité Les Passions de l'âme) et du problème du solipsisme (la clôture du sujet sur soi-même).

Le sujet ne se définit jamais de manière complètement autonome: la relation est première.

Et ce n'est pas un rapport de soumission, mais de constitution, une condition de possibilité pour que le sujet constitue son autonomie.. »

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