Est-il nécessaire de douter pour connaître ?
Extrait du document
«
Termes du sujet:
DOUTE: État de l'esprit quand nous nous demandons si un fait est réel ou non, si une proposition est vraie ou
non.
Douter n'est pas nier : la négation est une certitude, le doute revient à admettre qu'on ne sait pas.
CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.
— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.
2.
— Discerner, distinguer
quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.
— Posséder
une représentation de quelque chose, en part.
une représentation exacte.
4.
— Connaissance: a) Acte par lequel un
sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.
b) Résultat de cet acte.
NÉCESSAIRE:
Est nécessaire ce qui ne peut pas ne pas être, ou être autrement.
S'oppose à contingent.
Sur le plan logique, est nécessaire ce qui est universellement vrai, sans remise en cause possible.
Analyse du sujet :
Le sujet prend la forme d'une question fermée, à laquelle il s'agira de répondre par « oui » ou « non » en conclusion,
au terme d'une argumentation documentée.
On peut distinguer la connaissance théorique de la connaissance pratique, cette seconde étant plus proche du
savoir faire.
Dans le premier cas, connaître s'oppose à agir, dans la mesure où la connaissance théorique est désintéressée, alors
que l'action vise un objectif pratique
La connaissance, pour mériter ce nom, requiert un fondement rationnel qui garantit sa vérité.
En cela, elle s'oppose
à la croyance et à la foi.
La croyance, en effet, peut toujours se passer de certitude et n'a de ce fait pas besoin
d'être absolument fondée.
La foi, qui quant à elle est certaine, présuppose un fondement, mais ce fondement n'est
pas nécessairement rationnel.
Pour les mêmes raisons, on peut opposer la connaissance à l'opinion, qui peut se passer de fondement rationnel.
La connaissance, enfin, doit être connaissance vraie.
C'est précisément la vérité de ce qu'elle énonce qu'il s'agit de
garantir en fondant la connaissance.
Remarquons enfin que si l'opinion peut se passer de fondement absolue, rien ne
lui empêche d'être une opinion vraie.
Le doute est synonyme d'absence de certitude.
Il est dans cette perspective un état de conscience ou même un
état de fait.
(pensons par exemple à l'expression : « semer le doute »)
Le fait de douter, en revanche, n'est pas un état de conscience ou de fait, mais une attitude.
On peut, dans ce second cas, distinguer le doute sceptique, qui consiste à suspendre tout jugement, ce qui revient
à admettre la faiblesse de notre raison à produire des connaissances vraies, et le doute méthodique attaché à la
tradition cartésienne, qui pour sa part consiste à faire table rase des opinions.
Si le doute sceptique n'aboutit jamais à des connaissances certaines, le doute méthodique est toujours provisoire et
vise au contraire l'établissement de connaissances certaines.
Il est donc bien une méthode, un moyen en vue d'une
fin.
Problématisation :
Une première interprétation du sujet peut être la suivante : demander si connaître implique de douter, c'est, étant
donner que toute connaissance doit être fondée rationnellement pour être véritablement une connaissance et non
seulement une opinion, demander s'il est possible d'avoir des connaissances certaines, c'est-à-dire de véritables
connaissances.
Autrement dit :
I – Y a-t-il des choses dont on ne peut pas douter ?
Une seconde interprétation du sujet nous invite à penser plus précisément le rapport entre la connaissance et le
doute.
Elles semblent s'exclurent mutuellement : l'état de doute n'est pas compatible avec le fait de connaître
quelque chose avec certitude.
Pourtant, le doute joue un rôle dans l'établissement des connaissances.
La question
est alors de savoir où s'arrête le doute et où commence la connaissance certaine.
Il nous faut donc déterminer un
critère de la connaissance vraie.
II – Quel critère nous permet d'arrêter de douter ?
Proposition de plan
I – Y a-t-il des choses dont on ne peut pas douter ?
Référence : Hume, Traité de la nature humaine.
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