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Est-il légitime de recourir a la violence pour défendre ses droits ?

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« INTRODUCTION. Il est important de s'interroger sur chaque terme décisif du sujet. Il convient notamment de distinguer ce qui est « légitime » de ce qui est « légal ». Si les deux termes ont la même origine (lex, le mot latin qui signifie « la loi »), il y a néanmoins une nuance importance qui les différencie. La légalité désigne soit la conformité à la loi, soit l'ensemble des lois qui déterminent comme licites ou illicites des comportements. La notion de légitimité a une extension plus large que celle de légalité.

Alors que la légalité définit des obligations et des contraintes, la question de la légitimité conduit, elle, à s'interroger sur les fondements des obligations et contraintes. La question de la légitimité est une interrogation à propos du bien-fondé d'une action, sans que cette interrogation soit nécessairement liée au cadre de la loi.

On peut ainsi interroger la légitimité d'une loi. « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », selon l'article premier de la déclaration des droits de l'homme.

D'une manière générale, « le » droit organise la vie en commun des individus.

« Les » droits, plus précisément, sont rendus effectifs par la loi.

Une société se caractérise entre autres par les droits qu'elle garantit aux individus. Les droits n'existent que dans le cadre d'une législation. La première à devoir défendre nos droits, à devoir défendre les droits qu'elle garantit aux individus, n'est-elle pas la société elle-même ? Ensuite, n'est-ce pas au niveau individuel qu'il faut parfois être conduit à défendre ses droits ? Il faut certainement défendre ses droits ; peut-on pour cela recourir à la violence ? La difficulté de la question est celle-ci : si nous avons des droits, c'est que nous vivons dans une société qui nous les garantie ; alors n'est-ce pas à la société de les défendre ? Ainsi, défendre ses droits, n'est-ce pas les faire-valoir dans l'instance qui l'applique, notamment la justice ? L'usage de la violence n'est généralement pas inscrit dans le droit.

Il n'est donc au premier abord pas légal d'utiliser la violence.

Mais y a-il de contextes ou cela peut-être légitime ? Y a-t-il effectivement des violations de droit qui rendent légitime le recours à la violence ? PREMIÈRE PARTIE : Le droit du plus fort. a) Le recours à la violence est illégal. L'individu qui constate que ses droits ne sont pas respectés peut-il recourir à la violence ? S'il est question de « défendre », et non pas « d'acquérir » des droits, c'est que la question concerne des droits qui sont déjà en vigueur, mais qui sont menacés. Il est illégal que mes droits ne soient pas respectés.

En même temps, il est illégal de vouloir faire respecter ses droits soi-même. Ainsi, si un individu voit ses droits menacés, comment peut-il les défendre ? Il peut les défendre en faisant appel à la société.

Faire appel à la justice semble à première vue la seule action légitime. Pourquoi cette action est-elle légitime ? Elle est légitime parce qu'elle est légale.

On a distingué en introduction la légalité et la légitimité.

Toutefois, dans une société régie par la loi, quelles sont les actions qu'il est possible d'accomplir ? Il semble que dans les sociétés modernes, c'est la légalité qui est le critère de la légitimité.

On ne se demande pas si une action est morale ou pas quand il s'agit de la juger : on se demande si elle est légale ou pas.

Si elle est illégale, elle est condamnée. Si d'une part le recours à la violence n'est pas autorisé par la loi, et si d'autre part il est possible de défendre ses droits autrement que par la violence (grâce à la justice), pourquoi utiliser la violence ? b) Le prétendu droit du plus fort. Le recours à la violence pour faire valoir ses droits, c'est utiliser le droit du plus fort.

En effet, en utilisant la violence, je peux me heurter à la violence de l'autre.

Utiliser la violence, c'est donc entrer dans le droit du plus fort.. »

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