Est-il justifié de refuser une conscience aux animaux?
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• Conscience, pensée, raison, âme, esprit...
Voilà des termes qui qualifient l'homme.
• Il faut distinguer la conscience psychologique (connaissance que l'on a de soi et des objets extérieurs, pensée de
la pensée) et conscience morale (jugement de valeur).
La conscience est ce par quoi toute connaissance est
possible.
• Bête, instinct, être vivant organisé doué de sensibilité et de mobilité...
voilà ce qui qualifie l'animal.
Il y a des animaux dits supérieurs.
Les gorilles sont les animaux les plus proches de l'homme.
• Pourquoi ne pourrait-on pas accorder la conscience à l'animal ? Pourquoi la conscience ne serait-elle le propre que
de l'homme, qui dit-on pourtant descend du singe ? Qu'y a-t-il d'inacceptable dans cette idée de conscience
animale ?
CORRIGÉ
L'homme a toujours été impressionné par l'animal.
Dans toutes les sociétés, l'animal est utilisé comme symbole
d'interprétation du monde (les animaux des grottes préhistoriques – Lascaux –, les masques zoomorphes en Afrique,
l'Agneau de Dieu dans la religion chrétienne, etc.).
Il est symbole, intermédiaire entre les hommes et les dieux
(offrandes, sacrifices, présages, etc.) parfois même Dieu.
Pourquoi alors refuser la conscience à l'animal ? Qu'y a-t-il
de dérangeant, d'insupportable ? Ne peut-on sans choquer lui accorder au contraire une conscience ?
I.
La conscience est le propre de l'homme
• Certes, l'homme est un animal, mais doué de raison, un animal politique, (cf.
toute la tradition philosophique depuis
Socrate).
• Être conscient c'est :
– Être en devenir et le savoir.
– Avoir conscience d'une expérience actuellement vécue.
– Avoir conscience qu'à peine nés nous sommes assez vieux pour mourir.
– Prendre conscience de soi : s'identifier soi-même à cette personne que l'on veut et que l'on doit être, selon l'idéal
de soi emprunté à sa culture (influences socioculturelles).
-- Désirer, parler (« pas de pensée sans langage » dit Hegel).
– « La grandeur de l'homme est grande en ce qu'il se connaît misérable.
Un arbre ne se connaît pas misérable.
C'est donc être misérable que de se connaître misérable ; mais c'est être grand que de connaître qu'on est
misérable.
Pensée fait la grandeur de l'homme.
Je puis bien concevoir un homme sans mains, pieds, tête (car ce n'est que l'expérience qui nous apprend que la tête
est plus nécessaire que les pieds).
Mais je ne puis concevoir l'homme sans pensée : ce serait une pierre ou une
brute [...].
L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant.
Il ne faut pas que l'univers
entier s'arme pour l'écraser : une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer.
Mais, quand l'univers l'écraserait,
l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui,
l'univers n'en sait rien.
Toute notre dignité consiste donc en la pensée.
C'est de là qu'il nous faut relever et non de l'espace et de la durée,
que nous ne saurions remplir.
Travaillons donc à bien penser : voilà le principe de la morale.
» (Pascal, « Le roseau
pensant » dans Pensées.)
L'homme n'est qu'un
roseau, le plus faible
des roseaux, mais
c'est
un
roseau
pensant.
(Pensées)
On retrouve dans cette
phrase le thème pascalien de
la misère de l'homme, faible
comme un roseau parce que
mortel, et de la grandeur de
l'homme parce qu'il dispose de
la raison.
• L'homme refuse ainsi la conscience à l'animal qui, en effet, ne possède pas
la faculté de se penser lui-même, de se projeter dans l'avenir, de prendre
conscience de la liberté et des valeurs morales.
II.
L'homme n'est-il que conscience ?
• « Le moi n'est pas maître dans sa propre maison » écrit Freud en 1917.
La
mise en évidence d'une activité souterraine indépendante de la conscience, remet en jeu la définition de l'homme.
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